Hannah Schmitz, la meilleure stratège du plateau F1 ?
Retour sur deux grands faits d’arme
Hannah Schmitz est peut-être l’un des visages féminins les plus connus du paddock.
La stratège de Red Bull a en effet réussi quelques « masterclasses » tout au long de sa carrière à Milton Keynes, sur le muret des stands en Grand Prix.
L’un de ses tours de force demeure le Grand Prix du Brésil 2019. Tout juste de retour de congé maternité, Schmitz avait fait un choix audacieux…
Max Verstappen était parti en pole, avait perdu la tête de course sur Lewis Hamilton après les premiers arrêts aux stands, mais avait ensuite dépassé à nouveau le Britannique pour regagner la première place.
A 17 tours de la fin cependant, une voiture de sécurité fit son apparition. Schmitz décida alors d’abandonner la place de leader à Lewis Hamilton, pour permettre à Max Verstappen de passer par les stands.
Un pari audacieux qui fut finalement payant : Max Verstappen réussit à s’imposer grâce à ce pari stratégique. Schmitz fut créditée de ce succès par Christian Horner, qui l’envoya sur le podium fêter cette belle victoire à Interlagos.
La stratège de Red Bull revient aujourd’hui sur ce petit tour de force…
« Max avait déjà dépassé Lewis une fois dans la course. »
« Cela m’a donné la confiance nécessaire pour faire ce choix. Sans cela, j’aurais peut-être été plus hésitante, mais c’est une question de contrôle. Si vous faites l’arrêt, vous êtes celui qui attaque, qui a des choses à gagner. Et Max conduit très bien dans cette situation. »
« Nous en avons discuté sur le muret des stands et personne n’arrivait à se décider parce que c’était une zone grise. J’ai donc dit D’accord, c’est ce que nous faisons. »
« Nous avons également une très bonne équipe de mécanos aux stands et toute l’équipe travaille très bien ensemble. On peut compter sur tout le monde, ce qui est évidemment très utile. »
Monaco 2022, Schmitz brille quand Ferrari sombre
Schmitz a su aussi faire preuve de sang-froid lors du Grand Prix de Monaco 2022 - contrairement à une certaine équipe italienne.
Ferrari avait verrouillé une première ligne et était, bien sûr, grande favorite pour la victoire.
Mais la pluie monégasque avait rebattu les cartes. Dans des conditions changeantes, Red Bull avait décidé d’arrêter au 16e tour Sergio Pérez, alors 3e, pour passer tout de suite des intermédiaires, avant de passer rapidement aux slicks. Ferrari s’était elle emmêlée les pinceaux, passant directement des extrême-pluie aux slicks avec Carlos Sainz ; tandis que Charles Leclerc, embourbé dans une mauvaise stratégie, enchaînait désillusion sur désillusion.
Schmitz raconte comment elle a compris qu’un court relais en intermédiaires était la bonne solution à adopter. Elle avait notamment étudié les chronos de Pierre Gasly (alors en intermédiaires), une fois que l’AlphaTauri était sortie du trafic, pour voir si ce choix fonctionnait.
« Nous disposons de quelques outils logiciels que nous avons développés en interne pour essayer de nous aider à faire les bons choix. »
« Nous avons des temps de secteur à surveiller et une idée de ce à quoi ces chronos pourraient correspondre pour nous, mais Monaco est une course très difficile à lire, avec l’absence de dépassements ; et il y a donc déjà une pression assez élevée. »
« De plus, avec les conditions changeantes, il s’agit d’obtenir les bonnes informations : Que se passe-t-il avec la météo ? Que se passe-t-il avec les temps au tour ? Que voulons-nous faire ? C’est aussi une situation où l’on peut passer directement des conditions extrêmes aux conditions sèches, comme l’a essayé Ferrari. Voulons-nous faire cela ? Voulons-nous passer aux inters ? Il y a tellement de choses à penser. »
« Il s’agit d’être calme et d’avoir la confiance nécessaire pour prendre ces décisions. On n’est jamais sûr d’avoir raison à 100 %. Vous devez faire ce que vous pensez, puis essayer de le justifier par la suite, en espérant que vous avez surtout raison ! »
Helmut Marko avait alors directement mis la victoire de Sergio Pérez au crédit de sa stratège en chef.
Cependant Max Verstappen s’était arrêté deux tours plus tard que Sergio Pérez (et au même tour que Charles Leclerc) : pourquoi n’avoir pas attendu pour le Mexicain, et attendu pour le Néerlandais ?
« On devait couvrir Ferrari. Il ne s’agit jamais que de nous, mais aussi de ce que font les autres équipes. Avant une course, nous nous demandons quel est le chemin le plus rapide pour arriver au bout, etc., mais on ne le fait presque jamais parce que nous ne courons pas seuls sur la piste. »
Le ’calme fou’ de Schmitz (Horner)
Un autre fait d’armes de Schmitz fut encore au Grand Prix de Hongrie l’an dernier : Max Verstappen l’avait emporté en partant de la 10e place. Un arrêt tardif lui avait notamment permis d’avoir un rythme suffisant pour empocher la victoire en fin de Grand Prix.
Christian Horner alors avait déclaré : « Aujourd’hui, Hannah, notre stratège, a été d’un calme fou. Elle est très douée. »
Et on ne peut que lui donner raison…
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