Haas F1 a-t-elle vraiment pris la bonne direction avec ses évolutions ?
Komatsu voit des signaux positifs sur les pneus
Les évolutions importantes apportées par Haas au dernier Grand Prix, à Austin, fonctionnent-elles ? Difficile d’apporter une réponse claire à première vue.
Le travail d’évaluation se poursuit en piste à Mexico, avec cette fois trois heures d’essais libres. Trois heures bienvenues pour Ayao Komatsu, le responsable de l’ingénierie en piste.
Alors, au bout d’une journée de roulage à Mexico, quel bilan peut-on faire de ces évolutions ? Réussies, ou ratées ?
« Il est encore tôt, car Austin était bien sûr un week-end sprint. On avait une heure pour régler la voiture avec un ensemble d’évolutions complètement nouveau. Donc, lors des qualifications, nous n’avons pas tiré le maximum, les pilotes n’ont pas tiré le maximum du package. Lors de la course sprint, nous avons encore rencontré des problèmes avec notre spécification d’origine. C’est pourquoi nous avons pris la décision de faire partir les deux voitures des stands. »
« En course, surtout à partir du deuxième relais de Nico, c’était très, très fort. Même le premier relais était correct. Le troisième relais avec Kevin, à l’air libre, était très bon. Nous avons donc fait quelques progrès. Ce que nous recherchons avant tout, c’est la régularité, une meilleure gestion des pneus et la souplesse de conduite. Nous n’avons donc pas de conclusions à 100%, nous avons encore du travail à faire, mais il y a quelques signes initiaux qui seront utiles l’année prochaine. »
Quels sont les commentaires des pilotes sur ces évolutions selon Komatsu ? Voient-ils vraiment une différence ? Notamment au niveau de l’usure des Pirelli, la grande faiblesse de cette Haas ?
« Au débriefing d’après course, encore une fois, le sujet principal était, par exemple, le deuxième relais de Nico, nous aurions probablement dû le maximiser un peu plus. Mais le point fort, c’est que nous pouvions faire ce relais. Durant le deuxième relais de Kevin, nous avons eu quelque chose que nous ne comprenons toujours pas avec les pneus, ce n’était pas compétitif – mais dans le premier et le troisième relais, il était assez heureux, et dans son troisième relais il a pu pousser plus qu’il ne l’avait prévu. »
« C’est en fait un signe positif, le fait que nous puissions peut-être pousser les pneus un peu plus avec ce package. C’est loin d’être concluant mais, oui, on a ces premières impressions, ce sont les éléments clés. »
Cette saison ressemble in fine à beaucoup d’autres pour Haas F1 : une base plutôt bonne, mais une performance qui s’effrite nettement par la suite, avec de gros problèmes de tenue de pneumatiques en course...
« Évidemment, notre voiture de départ avait un rythme décent sur un tour, mais en réalité, nous mangions et dévorions les pneus. Notre faiblesse était vraiment dans le rythme de course et le comportement dans le trafic. C’était extrême. »
« Nous avons essayé de développer la voiture d’origine, mais nous ne trouvions pas vraiment la performance, et c’est alors que nous avons décidé de changer de direction, et c’est l’évolution que nous avons eue à Austin. Mais si la voiture d’Austin n’a pas été, disons, cinq dixièmes plus rapide, c’est parce que nous n’avons pas appuyé tout de suite sur le bouton pour tout changer : parce que nous essayons toujours de tirer des performances de la voiture de départ, en la développant. Mais malheureusement nous n’avons pas trouvé de gain de performance. »
« Ce qu’on a vraiment appris, c’est sur notre processus de décision : quand faut-il changer de concept ou de cap ? Lorsque vous changez complètement de concept, vous allez perdre beaucoup d’appui aérodynamique au départ. Il faut le récupérer. C’est donc une décision difficile à prendre - mais oui, il est difficile de blâmer qui que ce soit dans l’équipe. Mais on aurait pu probablement mieux gérer ce processus de décision durant l’année. »
Komatsu est-il aujourd’hui certain que Haas a pris la bonne direction avec ses évolutions ?
« Pour le package d’Austin, il est encore trop tôt pour le dire. Je sais ce qu’il se passe dans la soufflerie en ce moment. Nous trouvons plus de performance, donc je suis sûr que ce n’est pas une mauvaise direction. Est-ce à 100 % la bonne direction ? Probablement pas. Nous avons encore besoin d’en savoir plus, mais c’est certainement une meilleure direction. »
Haas aura pourtant besoin d’un surcroît de performance assez vite : au classement des constructeurs, l’équipe pourrait finir bonne dernière puisque’AlphaTauri est revenue à deux points après Austin...
« C’est si proche que de petites choses peuvent tout faire basculer. Regardez notre performance à Austin : d’accord, on a changé la spécification de la voiture entre le sprint et la course, mais il y avait une énorme différence entre le sprint et la course, c’était une histoire totalement différente. Et puis au Qatar, nous ne nous attendions pas à nous qualifier si haut, et notre performance en sprint a été forte. »
« On y va à fond, effort maximum, on essaie de s’adapter à chaque piste aussi vite que possible, de s’améliorer aussi vite que possible. Ensuite, vous ne pouvez pas dire "oh, le prochain circuit n’est pas bon pour nous, abandonnons-le et concentrons-nous sur Abu Dhabi", ou quelque chose de ce genre. À chaque course, nous devons essayer d’en tirer le maximum. »
Haas F1
Haas F1 ’ne peut pas être confiante’ pour sa sixième place
Steiner cite un de ses plus grands regrets chez Haas F1
Haas F1 veut récupérer sa sixième place à Las Vegas
’Pas d’urgence’ pour décider d’un rôle pour Magnussen chez Haas F1
+ sur Haas F1