Gutierrez étrille la gestion catastrophique de Kaltenborn chez Sauber F1

L’imbroglio des 4 contrats comme point d’orgue

Par Alexandre C.

16 mars 2024 - 13:48
Gutierrez étrille la gestion catastrophi

Esteban Gutierrez, ancien champion de GP3 Series en 2010, était le deuxième grand espoir du Mexique en F1, après Sergio Pérez. Pour autant, le pilote n’aura jamais brillé dans la discipline reine – il n’aura marqué que 6 points en F1, en une unique occasion, au Grand Prix du Japon 2013 avec Sauber.

L’équipe d’Hinwil fut la première de Gutierrez en F1 – cependant, dans son année de rookie, le Mexicain souffrit nettement de la comparaison avec Nico Hülkenberg, son coéquipier, comme il s’en souvient auprès de la FOM.

« Avoir Nico comme coéquipier a été très positif pour moi, pour me mettre au défi et m’améliorer rapidement. »

Toutefois tout allait vite changer chez Sauber : Peter Sauber, le fondateur, se retira comme directeur d’écurie ; et Monisha Kaltenborn lui succéda.

Or, les relations de Gutierrez et Kaltenborn allaient vite devenir chaotiques, le premier accusant la deuxième d’incompétence pure et simple.

« Malheureusement, Peter Sauber s’est retiré et Monisha Kaltenborn a pris la direction de l’équipe. »

« Et cela a rendu les choses... assez difficiles pour moi, pour être honnête, à bien des égards. »

« [Mes critiques portaient] davantage sur la capacité de Monisha à faire fonctionner l’équipe à un bon niveau, sur le plan opérationnel. Je viens du monde de l’entreprise et j’aime m’impliquer dans le fonctionnement d’une organisation. C’est pourquoi j’ai été frustré de constater que certains aspects du fonctionnement de l’équipe laissaient à désirer. »

« Ce n’était évidemment pas mon rôle à ce moment-là en tant que pilote, j’essayais évidemment de me concentrer sur le pilotage. Mais lorsque vous êtes sur place, que vous vous concentrez sur votre travail et que vous vous rendez compte que, sur le plan opérationnel, les choses ne sont pas à la hauteur, j’ai naturellement ressenti une certaine frustration. »

« Mon caractère ne repose pas uniquement sur le fait de se concentrer sur une seule tâche - et j’admets que c’est quelque chose dont je suis assez conscient moi-même, mais dont je n’étais probablement pas très conscient à l’époque parce que j’étais aussi en train de grandir. »

Pour Gutierrez, en plus d’une certaine légèreté, Kaltenborn avait aussi eu le défaut de prioriser la survie financière de Sauber - plutôt que les résultats sportifs. C’est ainsi que Sauber ne marqua aucun point en 2014.

« Il y avait une grande déconnexion entre ce que Monisha faisait et ce dont l’équipe avait besoin, même si j’étais consciente des pressions financières que l’équipe subissait. »

« Je m’en souviens bien, de 2014… Pour moi, c’était clair : manifestement, l’équipe avait d’autres objectifs, ou Monisha avait d’autres objectifs, notamment sur le plan financier. »

En 2015, la mauvaise gestion de Kaltenborn allait apparaître au grand jour : pas moins de quatre pilotes, Gutierrez, van der Garde, Marcus Ericsson, Adrian Sutil et enfin Felipe Nasr, pouvaient prétendre à un contrat pour rouler avec Sauber ! Et on se souvient de la farce du premier Grand Prix quand van der Garde prit place dans la monoplace bleue et jaune...

« Quoi qu’il en soit, nous sommes arrivés à Austin (en 2014) et Monisha m’a appelé pour une réunion et m’a dit : Esteban, j’aimerais discuter de notre contrat pour l’année prochaine, je suis intéressé pour continuer à travailler avec toi. Nous le ferons. Faisons-le. »

« Je l’ai regardée et je lui ai dit : "Monisha, comment peux-tu m’offrir un volant pour l’année prochaine ? Si vous avez déjà signé avec quatre pilotes ? Elle m’a regardé : "Esteban, ce n’est pas vrai". Et je lui réponds : "Je sais que c’est vrai". Donc, vous savez, la conversation ne va pas aller plus loin parce que je sais ce qui se passe. »

« Elle allait prendre une direction qui n’allait pas être agréable, et quand j’ai vu ce qui arrivait avec Giedo, je me suis dit : "D’accord, c’est logique". »

C’est ainsi qu’en 2015, le Mexicain trouva refuge chez une équipe plus professionnelle, comme troisième pilote de Ferrari.

« C’était un peu un soulagement parce que je pouvais voir de l’intérieur ce qu’est une équipe constructeur. »

Stake F1 Team - Kick Sauber

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