Grosjean : Je me suis dit ’je ne peux pas finir comme ça’
Le Français raconte un accident qui le "marquera à vie"
Moins de 48 heures après l’énorme accident dont il a été victime à Bahreïn, Romain Grosjean a répondu aux questions de TF1 et est revenu sur le crash.
Il assure aller bien et raconte les 28 secondes d’effroi pendant lesquelles il s’est extirpé des flammes.
"Ca va, très bien vu l’accident et les circonstances, j’ai des mains de Mickey mais sinon ça va" a-t-il plaisanté, les mains entourées d’épais bandages.
"Les mouvements vont bien donc c’est le principal, ce n’est pas plaisant mais ce n’est pas douloureux donc je ne m’en plains pas."
Il raconte ensuite ce qui s’est produit après l’impact, et l’instinct de survie qu’il lui a fallu pour s’extirper de la cellule de survie en flammes, seul vestige de sa Haas VF-20 coupée en deux.
"Je ne sais pas si le mot miracle existe mais ce n’était pas mon heure. Oui, ça m’a paru bien plus long que 28 secondes. Et ensuite, je vois ma visière qui devient toute orange, je vois les flammes sur le côté de ma voiture... J’ai pensé à beaucoup de choses, notamment à Niki Lauda, je me suis dit ’ce n’est pas possible, je ne peux pas finir comme ça, pas maintenant, je peux pas finir mon histoire en Formule 1 comme ça’."
"Je me suis dit que pour mes enfants, il fallait que je sorte. J’ai senti que mes mains étaient en train de brûler sur le châssis et puis je suis sorti. Ensuite, j’ai senti quelqu’un qui tirait sur ma combinaison donc j’ai compris que j’étais dehors."
"Quand on voit les images, c’est vrai que même à Hollywood on n’est pas capables de faire ça. C’est le plus gros crash que j’ai vu de ma vie, avec la voiture qui prend feu, qui explose, et la batterie a pris feu donc ça a rajouté énormément d’énergie dans l’impact."
Il admet avoir été marqué par l’accident, et ne pas encore prendre la pleine mesure de la chance qu’il a eue. Mais il sait qu’il est lourdement marqué : "Je pense qu’il va y avoir un peu de travail psychologique à faire, parce que j’ai vraiment vu la mort arriver. J’ai eu plus peur pour mes proches, bien évidemment mes enfants, c’est ma plus grande source de fierté et d’énergie, que pour moi."
"Mon fils de 5 ans, Simon, est sûr que j’ai des pouvoirs magiques, il a dit ’un bouclier d’amour magique’. J’ai trois enfants et il a dit que c’est ça qui m’avait protégé, que j’avais su voler en dehors de la voiture. Ce sont des mots très forts des enfants, mon grand Sacha de 7 ans est plus dans le rationnel, il essaie de comprendre l’accident. Et la petite dernière elle m’a fait un dessin pour les bobos de papa sur les mains."
Le Français aimerait disputer la dernière course de sa carrière en F1 à Abu Dhabi pour conclure l’aventure sur une note positive, mais il traverse encore différents sentiments après cette épreuve.
"Je dirais qu’il y a un sentiment d’être heureux d’être en vie, ça fait voir les choses différemment. Mais une volonté aussi de remonter dans la voiture à Abu Dhabi, de terminer mon histoire avec la Formule 1 pas de cette manière."
"C’était presque comme une seconde naissance et sortir ce jour-là des flammes a été un moment qui marquera ma vie à jamais. Il y a énormément de gens qui m’ont envoyé des preuves d’amour, ça m’a beaucoup touché et à certains moments j’ai un peu les larmes aux yeux."
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