Fry veut ’construire une équipe gagnante’ chez Williams F1
Après plusieurs années chez Alpine qui le rendent "fier"
Pat Fry a rejoint Williams F1 pour en devenir le directeur technique après plusieurs années chez Alpine. L’ingénieur britannique essaie de comprendre le fonctionnement de sa nouvelle équipe pour rapidement percevoir les points sur lesquels il faut progresser.
"J’essaie de comprendre comment nous travaillons, ce dont nous avons besoin et ce que nous savons faire" explique Fry. "Certaines choses sont meilleures que là où j’ai été et il y a des choses, enfin pas mal de choses, que nous devons corriger et comprendre. Mais il s’agit avant tout d’essayer d’avoir ces premières impressions et de fixer un objectif."
"J’essaie toujours de noter le plus possible mes premières impressions au cours des deux premières semaines. Souvent, lorsque vous creusez, la première impression est bonne, mais je dois comprendre les raisons pour lesquelles cela s’est produit."
"Je peux facilement énumérer cinq, dix, 20, 30 choses qui sont... non pas inquiétantes, mais que je pense qu’il faut approfondir. Mais il faut ensuite creuser jusqu’à la cause profonde, et beaucoup de ces causes profondes sont des choses que nous devons traiter dans le plan à long terme."
"Il est impressionnant de voir à quel point Williams a réussi. Il est certain que l’année dernière, il y a eu une meilleure collaboration entre les différents groupes, l’ingénierie et l’aérodynamique. Cela semble prometteur. Toutes ces choses dépendent de la performance des autres, mais ils ont débloqué une partie de la performance, ce qui est un bon pas en avant."
"Trois années formidables" à Enstone
Ses années à Enstone restent une fierté pour Fry, qui a fait progresser l’équipe, d’abord sous le nom de Renault puis d’Alpine. Bien sûr, la saison 2023 a été difficile, et c’est aussi pour cela qu’il se lance dans un nouveau défi, avec l’espoir de retrouver la victoire.
"Je suis retourné là-bas avec l’idée de revenir à l’équipe où j’ai commencé il y a de nombreuses années et d’essayer de la reconstruire et de la faire progresser à nouveau. Les trois premières années ont été formidables, tout le monde à Enstone peut être fier de ce que nous avons réussi à accomplir."
"Nous étions loin de la cinquième place ; année après année, nous avons conçu et développé une meilleure voiture et nous étions à une solide quatrième place à la fin. Je veux faire plus, je veux finir par construire une autre équipe gagnante. La victoire est tout ce qu’il y a de plus important."
"Nous n’étions pas assez engagés pour aller au-delà de la quatrième place. Nous avons peut-être dit que nous pouvions le faire, mais nous n’avons jamais eu l’adhésion de la direction pour aller encore plus loin. James me harcelait depuis un moment et c’est une opportunité fantastique."
Les "problèmes" d’Alpine ne sont pas chez Williams
Mais par expérience, l’ingénieur sait aussi qu’il faudra du temps pour faire fonctionner Williams. Il note surtout que le problème chez Alpine était le manque de soutien du conseil d’administration, faisant écho aux récents propos de l’ancien directeur, Otmar Szafnauer.
"Il faut de la patience. Les gens ont des délais de préavis de six mois, certains d’un an. Je pense que le projet que nous avons ici est vraiment passionnant. Il s’agit d’essayer d’inspirer d’autres personnes à rejoindre ce projet."
"Les choses qui nous limitaient chez Alpine ne sont plus un problème ici. Le conseil d’administration nous soutient. Ils veulent investir. Ils veulent faire tout ce qu’il faut. L’opportunité est donc là. Nous ferons un pas de plus l’année prochaine, mais mon regard se porte sur les choses à plus long terme."
"Nous avons besoin d’une vision à trois ou cinq ans. Pour les bonnes personnes, nous attendrons donc un an ou un an et demi, mais il s’agit de placer les personnes clés aux bons endroits et de changer l’état d’esprit de l’entreprise."
Et il faudra également prendre des décisions radicales au passage pour faire progresser le team : "Nous ne devons pas avoir peur des décisions, nous ne devons pas avoir peur des risques. Nous devons être courageux."
"La différence entre la première et la deuxième place tient souvent au courage que l’on met dans les décisions que l’on prend, que ce soit dans la soufflerie ou dans le bureau d’études, ou encore à la rapidité avec laquelle on fait les choses. Il faut un environnement où l’on est prêt à prendre des risques - et l’échec n’est pas un problème."
"Ce qui compte, c’est ce que vous apprenez de vos échecs. On apprend davantage en poussant et en échouant, car on ne sait pas à quel point on a été conservateur. C’est cet environnement qui prendra du temps, mais c’est là où nous devons arriver - où l’équipe n’a pas peur de prendre des risques."
"Une bonne occasion" de briller en 2026
L’objectif pour Williams est évidemment de faire un grand pas en avant en 2026, avec un accord renouvelé avec Mercedes et l’espoir de faire mieux sur le châssis. Fry admet que le travail débutera aussi tôt que possible sur le nouveau règlement.
"Chaque fois qu’il y a un grand changement de réglementation, c’est une bonne occasion. Il est clair que les outils et les méthodologies dont nous disposons sont loin d’être aussi bons que ceux des meilleures équipes."
"Mais c’est quelque chose sur lequel nous pouvons travailler et nous pouvons nous assurer que nous mettons en place tout ce qui est possible pour le moment où nous commencerons à le faire. Si vous êtes un fabricant de moteurs, votre voiture 2026 est déjà en train d’être dessinée et conçue."
"Pour nous, nous devons y penser dès le milieu de l’année. Nous avons déjà défini ce que nous pensons que la voiture peut être afin d’être prêts lorsque les règles aérodynamiques seront libérées au début de l’année 2025."
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