Wolff revient sur sa carrière de pilote et sur la soufflante mémorable qu’il reçut un jour…

Il se compare à Wurz, en sa défaveur

Par Alexandre C.

11 avril 2021 - 17:08
Wolff revient sur sa carrière de (...)

Avant d’être le directeur d’écurie à succès que l’on connaît, Toto Wolff avait commencé une carrière de pilote. Sans être étincelante, elle fut tout de même satisfaisante : Formule Ford autrichienne en 1992, Formule Ford allemande les deux années suivantes ; et victoire aux 24 heures du Nürburgring dans sa catégorie…

Pour autant plusieurs choses ont stoppé net la carrière de Toto Wolff. Il y a bien sûr tout d’abord le talent pur. Comme il l’a reconnu lui-même à The Race, Toto n’avait pas tout à fait le talent d’un Alexander Wurz par exemple, comme il le remarqua bien vite, alors que Wurz était justement son coéquipier en formules inférieurs.

« Il était clair qu’il avait un talent différent du mien. Il y avait un écart, faible, pas un grand écart. »

En 1994 en Formule Ford allemande Toto eut pourtant l’occasion de faire un bon coup au championnat, en partant de la pole. Mais au départ, il surchauffa son moteur Zetec, et dut courir à allure modérée dans les premiers tours. Il défendit alors chèrement sa place… en finissant dans les graviers. Et il raconte…

« Sur le chemin du retour, mon directeur d’écurie Walter Lechner m’a laissé conduire pendant les premières heures et ne m’a pas parlé du tout. Et pendant les cinq heures restantes, il m’a passé un savon en me disant à quel point j’étais stupide, car mes principaux concurrents ont été disqualifiés pour infraction technique par la suite. »

« J’aurais donc pu, si je n’avais pas eu un moteur qui manquait de puissance, terminer sur le podium et créer un écart raisonnable au championnat. »

« Il a été brutal et direct, il était en colère après la course. Il a dit : "Tu es un bon pilote. Et tu peux gagner ta vie avec ça. Mais je pense que tu devrais retourner à l’économie, ça serait plus utile pour ta carrière plutôt que d’être pilote de course. »

Puis en mai de la même année, son sponsor personnel lui retira son soutien, après l’accident ayant affecté son compatriote et ancien pilote Sauber Karl Wendlinger - un grave accident à Monaco, après le Grand Prix d’Imola 1994, qui finit de jeter le doute sur la sécurité en F1.

« Mon principal sponsor m’a dit : "Je ne peux plus faire ça. J’ai sponsorisé Karl et vous, vous êtes les seuls, et cela fait des semaines que je suis à l’hôpital pour voir Karl dans le coma. Je ne veux plus faire ça, parce que je ne voudrais pas que cela vous arrive à vous". »

« Et il a dit : "D’ici la fin de l’année, nous arrêterons toute forme de sponsoring dans le sport automobile". Toutes ces expériences singulières, mises ensemble… la différence de niveau que j’avais en pilotage, la nouvelle de Walter, et mon sponsor disant ’je ne peux plus faire ça’... Je me souviens que nous étions assis dans un bar à Vienne à l’heure du déjeuner, et je lui ai dit, alors arrêtons tout de suite. »

Alors Toto Wolff quitta le sport auto pour aller étudier l’économie et le business à l’Université de Vienne. D’où sa carrière d’investisseur et de directeur d’écurie.

« Je voulais gagner mon propre argent, ne plus être dépendant de personne. Et c’est là que ma vie d’entrepreneur a commencé. »

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