Villeneuve ne compare pas Hamilton et Verstappen à Prost et Senna

Pas autant "de haine et de volonté de se salir"

Par Emmanuel Touzot

14 septembre 2021 - 13:38
Villeneuve ne compare pas Hamilton (...)

L’accrochage entre Lewis Hamilton et Max Verstappen a pu rappeler les plus grands duels de la Formule 1, à l’instar des frictions entre Damon Hill et Michael Schumacher, ou entre Alain Prost et Ayrton Senna, comme l’ont rappelé les médias italiens.

"La bataille entre eux est devenue une guerre brutale qui rentre dans l’histoire de la Formule 1, comme le duel Senna contre Prost" a écrit La Gazzetta dello Sport dans ses colonnes.

Le Corriere dello Sport a jugé quant à lui que ces accrochages arrivent car "les deux sont convaincus qu’ils ont raison".

Du côté du Corriere della Sera, cette rivalité est également perçue comme hors de contrôle : "La rivalité leur a échappé avec du chaos, des accusations mutuelles et l’égo géant de deux pilotes stars. Ils veulent tous les deux gagner, coûte que coûte."

Du côté des anciens pilotes, Alex Wurz estime que cet incident est en majorité de la responsabilité de Verstappen : "C’est un incident de course, avec 70% de responsabilité pour Max."

Christijian Albers, ancien pensionnaire de Minardi, Midland et Spyker, admet lui aussi que son compatriote est davantage responsable : "En réalité, Max n’aurait pas dû être là à ce moment-là."

"Mais c’est Max, il a vu un espace. Il a été formé et élevé de cette façon depuis son plus jeune âge. Je suis un de ses grands fans, mais cette fois, c’était sa faute, même si je ne peux pas imaginer prendre une décision aussi rapide pour sortir quelqu’un de la piste."

Le Néerlandais en appelle à la FIA et à la direction de course pour calmer le jeu : "Nous sommes maintenant dans la même situation que Prost et Senna, et c’est à la FIA de tracer une limite."

Jan Lammers, le directeur du GP des Pays-Bas, accuse aussi le pilote Red Bull : "Ce que je peux imaginer, c’est que Max s’est dit ’si je ne gagne pas, toi non plus’. Il savait que sans intervenir, il allait perdre des points."

Kees van de Grint, ancien ingénieur de Bridgestone, s’est plutôt agacé des commentaires de Toto Wolff. Le directeur de Mercedes F1 a expliqué que le pilote Red Bull avait fait une faute tactique, sous-entendant un côté volontaire : "J’ai détesté ce commentaire de Wolff. S’il pense que Max l’a fait exprès, il devrait le dire clairement."

Villeneuve n’apprécie pas la pénalité

Jacques Villeneuve, qui juge que Verstappen a été trop agressif mais que Hamilton aurait pu "laisser 10 centimètres de plus", n’apprécie pas la pénalité infligée par les commissaires. Il pense qu’ils ont pénalisé le risque pris par Hamilton avec la roue de Verstappen.

"Vous ne pouvez pas punir l’un d’entre eux pour avoir fait quelque chose intentionnellement alors que le contact a commencé bien avant que la manœuvre ait pu devenir intentionnelle" note le Canadien.

"Ils lui ont donné la pénalité uniquement parce que la roue de la Red Bull a fini sur la tête d’Hamilton. Ils ont dit qu’ils ne jugeraient pas la conséquence, mais c’est ce qu’ils ont fait. La chose la plus importante est qu’ils se battent tous les deux pour le championnat du monde, et aucun d’entre eux ne veut être derrière l’autre."

Quand la question de savoir si les deux hommes doivent maintenant se calmer lui est posée, Villeneuve insiste : "Non. "C’est un combat, mais ce sont des gladiateurs. Ils ne sont pas trop agressifs, ils veulent juste se battre l’un contre l’autre."

"Ce n’est pas comme Senna et Prost non plus. Leur rivalité avait dépassé les limites de la haine et de la volonté de se salir. Est-ce que c’est comme ça avec Lewis et Max ? Non. J’espère voir plus de batailles qui ne finissent pas dans le mur, même si cela va probablement se reproduire."

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