Sans quelques ’jeux’ politiques, Kvyat aurait-il pu faire son retour chez Red Bull ?

Un retour en F1 ? Ce serait du Netflix !

Par Alexandre C.

8 janvier 2024 - 17:21
Sans quelques 'jeux' (...)

Comme Pierre Gasly et Alexander Albon, Daniil Kvyat a subi les frasques du haut-mangement de Red Bull. Pilote Toro Rosso en 2014, il a été promu, de manière un peu précipitée, chez Red Bull, en 2015, pour remplacer Sebastian Vettel (qui partait chez Ferrari).

Et comme souvent à Milton Keynes, les ressources humaines ont été quelque peu… abruptes. Pour le site de la FOM, le Russe s’est souvenu du moment de l’annonce de sa nomination…

« Lorsque Sebastian a quitté Red Bull, il fallait que quelqu’un soit prêt, et tout est allé très vite à l’époque. »

« À Suzuka, je suis arrivé sur le circuit le matin et [le patron de l’équipe Toro Rosso] Franz Tost m’a dit : "Ah, tu vas piloter pour Red Bull l’année prochaine", et j’ai répondu : "Quoi ?". Il m’a dit : "Va voir Helmut", alors j’y suis allé, j’ai vu [le patron de l’équipe Red Bull] Christian Horner et Helmut, ils m’ont dit : "Prends un café avec nous", puis ils m’ont dit : "Hé, tu vas piloter pour nous l’année prochaine". Je me suis dit : "Wow". C’était une journée riche en émotions ! »

« Malheureusement, ce fut l’une de ces années difficiles... En 2014, Red Bull a gagné quelques courses, mais leurs problèmes avec le moteur Renault se sont poursuivis en 2015, avec moins de performance, moins de fiabilité. Je commençais à peine ma pré-saison en me disant : " Ah, ça va être difficile ". Je me souviens que même Toro Rosso était plus performante que nous à l’époque et je me suis dit : ’Quel timing’. »

Daniil Kvyat passa donc une première saison complexe, mais plutôt encourageante sur le plan personnel, chez Red Bull. En 2016, tout se gâta pour lui : il fut remplacé, chez Red Bull, par Max Verstappen, dès le Grand Prix d’Espagnol.

L’ironie du sort, poursuit Daniil Kvyat, est que Ferrari avait aussi approché le Russe pour qu’il pilote pour la Scuderia en 2016...

« L’hiver a été un peu étrange parce que j’ai été approché par Ferrari, par [le patron de l’équipe] Maurizio Arrivabene. Ils m’ont dit : "Nous voulons que tu conduises pour nous", et nous avons commencé à discuter de plus en plus. À la fin, il était clair que ça n’allait pas marcher parce que mes liens avec Red Bull étaient très forts. Nous avons continué en 2016, la voiture s’est améliorée cette année-là, mais pas quand j’étais là au début. »

« Puis, bien sûr, le fameux changement d’équipe... »

Daniil Kvyat se doutait-il que quelque chose était en cours pour le remplacer, par Max Verstappen, dès Barcelone 2016 ?

« J’avais l’impression qu’il se passait quelque chose et qu’ils voulaient changer de pilote. »

« Helmut m’a dit : Nous avons besoin que tu battes Daniel à chaque course, plus ou moins. »

« Je me suis dit : "OK, voyons, Daniel, ce n’est pas un idiot, mais je vais faire de mon mieux, comme lui. Les premières courses ont été difficiles, mais il y a eu de nettes améliorations. »

Le retour chez Toro Rosso a bien sûr été brutal pour Daniil Kvyat.

« J’ai commencé à vivre des moments difficiles parce que ma motivation était assez faible pour retourner chez Toro Rosso, une autre voiture qui avait une philosophie différente. »

« Carlos était très affamé et confiant avec cette voiture, et moi, d’un autre côté, je n’étais ni affamé, ni confiant. Il n’y a rien que vous puissiez faire contre un Carlos affamé avec cette approche mentale. »

Un retour impossible en F1 ?

Chez Toro Rosso, Daniil Kvyat prenait son mal en patience, et voyait un de ses successeurs, Pierre Gasly, être particulièrement en difficulté aussi face à Max Verstappen.

Des rumeurs de retour chez Red Bull ont donc commencé à fleurir : Daniil Kvyat aurait-il donc bien pu remplacer Pierre Gasly chez Red Bull en 2019 (au lieu d’Albon) ? Il révèle que ce retour n’a pas pu se faire pour quelques raisons obscures, possiblement politiques…

« Il y a eu à nouveau beaucoup de rumeurs et de discussions en coulisses sur mon retour chez Red Bull, et c’est ce que j’aurais vraiment voulu, bien sûr. »

« Mais il y avait d’autres intérêts, d’autres jeux derrière et ils avaient besoin de mettre mon coéquipier Alex Albon dans la voiture de Gasly à ce moment-là, donc c’est comme ça que ça s’est passé.

« Ensuite, après la saison Covid en 2020, Toro Rosso a dû mettre un autre pilote dans l’équipe junior et je n’étais plus un junior, c’est aussi simple que cela. Je pense que mes performances lors de mes dernières courses étaient bonnes, donc c’était définitivement suffisant pour continuer en F1, mais parfois il n’y a tout simplement pas assez de baquets, et certains sont réservés pour différentes raisons. »

Définitivement écarté de chez Toro Rosso fin 2020, Daniil Kvyat (aujourd’hui pilote Alpine en endurance) a-t-il eu quelques contacts pour rebondir dans une autre équipe en F1 ? Ou était-ce vraiment fini ?

« Quand vous perdez une année, c’est un peu plus difficile de revenir. J’ai participé à quelques courses en NASCAR et j’ai beaucoup aimé. Il faut vraiment repartir de zéro, ce qui n’est pas pour me déplaire. Il n’y avait pas de b******t, , et les courses étaient folles ! »

« Maintenant, en WEC, c’est un bon programme. C’est un type de course différent, qui demande aussi du temps pour s’y habituer, pour s’adapter et pour apprendre quelques trucs ici et là. J’aime conduire des voitures différentes parce que cela m’aide à m’adapter à des choses différentes, et je pense que maintenant je suis un pilote plus adaptable. En tant que pilote, c’est ce que je recherche : une progression constante. »

Et avec Helmut Marko ? Daniil Kvyat est-il toujours en contact... ou toujours fâché ?

« Je reste en contact avec Helmut de temps en temps. »

« J’ai également parlé récemment avec Franz et je vais essayer d’aller skier avec lui maintenant qu’il prend sa retraite. Mais je garderai toujours un œil sur la F1. En fin de compte, quel que soit la voiture que je pilote, on peut voir qu’il y a un peu de style F1. »

« La chose la plus facile pour moi est de remonter dans une F1 et d’en repousser les limites. Je veux dire que si je devais revenir en F1, cela ressemblerait plus à un scénario hollywoodien ou à un scénario Netflix ! Mais pourquoi pas ? »

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