Ross Brawn raconte la folle nuit qui a conduit à l’annulation du GP d’Australie

Il juge ‘bonne’ la gestion de la situation par la FIA et la FOM

Par Alexandre C.

13 mars 2020 - 11:58
Ross Brawn raconte la folle nuit (...)

Hier matin encore, la tenue du Grand Prix d’Australie était à l’ordre du jour ; il n’a ensuite fallu que quelques heures pour que la situation bascule totalement, et que le Grand Prix, au terme d’une attente sans doute évitable, ne soit finalement annulé.

Ross Brawn, le manager des sports mécaniques pour Liberty Media, a été en première ligne pour tenter d’organiser, vaille que vaille, depuis la semaine dernière, cette première manche de la saison. Les premières inquiétudes s’étaient d’abord dirigées vers les équipes italiennes – seraient-elles en mesure d’atteindre l’Australie sans quarantaine ? Et si la F1 a bien réussi ce défi logistique, c’est finalement la déclaration d’un cas de coronavirus chez McLaren qui a tout fait basculer.

« Nous étions très enthousiastes à l’idée de tenir cette course » reconnaît Ross Brawn aujourd’hui.

« C’est un événement très positif. Nous voulions donner le coup d’envoi de la saison de Formule 1. C’est une grande course avec de grands fans et un merveilleux week-end. Nous avons un grand impact sur l’économie ici et la course a aussi un impact sur notre économie. »

« La Formule 1 doit fonctionner, nous devons la faire fonctionner. Nous avons donc examiné l’ensemble de la situation et lorsque nous avons décidé d’y aller, nous avons examiné les différentes dynamiques, les différentes évolutions de la situation. Ce qui a probablement surpris tout le monde, c’est l’expansion rapide de ce problème. L’escalade de nouveaux cas, certainement dans des pays comme l’Italie, où la propagation est devenue presque verticale. Personne n’aurait pu s’attendre à cela. »

« J’ai parlé à Mattia Binotto à de nombreuses reprises ces dernières semaines, son humeur a changé ces cinq ou sept derniers jours, par rapport à ce qu’il voyait en Italie. Nous étions donc sur ce bateau ayant levé les voiles, et nous étions optimistes quant à notre capacité à surmonter cette épreuve, à lancer la saison de Formule 1 et à apporter un peu de soulagement dans les moments difficiles. »

« Une fois que nous avons eu le cas positif, une fois qu’une équipe n’a pas pu courir à cause de cela, il est clair que nous avions un problème à résoudre. »

Pour autant, entre l’annonce de McLaren (qui se retirait du Grand Prix suite à la confirmation d’un cas) et l’officialisation de l’annulation, il a fallu attendre douze longues heures. Douze heures de tractations, de consultations auprès des assureurs et des juristes, douze heures qui ont aussi conduit à ce que de nombreux fans se rendent au seuil du circuit, prenant des risques sanitaires évidents.

Pourquoi, alors, une telle attente selon Ross Brawn ?

« Il y a eu une consultation avec les équipes, les autorités médicales, la FIA et les promoteurs ici. J’ai été debout toute la nuit. Nous avions tellement de problèmes à régler. Nous avons dû réunir à nouveau les équipes et organiser une réunion. Tout cela prend du temps. »

« Ce n’est pas une autocratie totale, car nous ne pouvons pas prendre de décision [seuls]. Nous avons tellement de facteurs à prendre en compte. Je pense que nous avons fait un assez bon travail pour arriver à la bonne conclusion avec autant d’acteurs impliqués. Nous parlons à la FIA, qui est en Europe sur un fuseau horaire européen, et nous avons dû parler à Jean Todt [le président de la FIA]. »

« Chase [Carey] était malheureusement dans l’avion, entre le Vietnam et ici. C’était donc une période assez stressante. Considérant que nous avons tout réglé en 12 heures, pour quelque chose d’aussi important, c’était bien. »

Avec le recul, Ross Brawn juge avoir été simplement victime du caractère très imprévisible et évolutif de la situation pandémique.

« Nous avons planifié avec les autorités sanitaires ce qui se passerait si nous avions un cas, cinq cas, dix cas. Mais ce qu’on ne sait jamais avec ces cas, c’est l’environnement qui entoure ces cas. Le fait d’avoir un cas où 14 personnes ont dû être isolées a effectivement mis cette équipe [McLaren] hors service. »

« Si ce cas avait atteint une personne ayant un profil différent, une responsabilité différente, elle n’aurait peut-être pas eu autant d’impact sur l’équipe. Il y a certaines choses que l’on peut passer son temps à prédire, et on ne sait jamais ce qui va se passer. En réalité, nous avons trouvé le cas, la personne qui était positive dans le paddock. C’est tout à l’honneur des autorités. Ils ont été identifiés, ils ont été testés, les procédures ont fonctionné. »

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