La troisième zone de DRS, cause de stratégies différentes ?

Les pilotes pensent qu’elle aidera à tenter un arrêt supplémentaire

Par Emmanuel Touzot

29 mars 2019 - 08:34
La troisième zone de DRS, cause de (...)

Nous vous rapportions les propos négatifs de Kevin Magnussen sur l’ajout d’une troisième zone de DRS à Bahreïn pour le Grand Prix qui va s’y disputer ce week-end, mais il semble que le Danois ne soit pas seul à se plaindre du dispositif, même si celui-ci est plutôt bien accueillie pour aider les monoplaces actuelles.

"Dans un sens, peut-être qu’on ne veut pas de dépassements avec le DRS en F1" explique Max Verstappen. "Je serais fan d’une solution qui nous éloigne du DRS. Mais pour le moment, c’est une bonne solution sur certains circuits où l’on ne peut pas dépasser normalement. On peut toujours rendre les zones plus courtes. Je pense qu’au fil des ans, nous les avons rallongées et peut-être qu’il faut les raccourcir."

Lewis Hamilton est sévère avec le système en question, mais s’en accommode : "Au final, le DRS est un pansement pour la pauvre qualité de compétition que nous avons avec les voitures actuelles. Mais c’est comme ça, on ne peut pas changer la structure fondamentale de ce que sont ces voitures et ce qu’elles créent, donc il faut rendre les luttes plus aisées."

"Pour la course de ce week-end, c’est plus palpitant. Ce sera plus tactique et plus serré. Il y a toujours un gros écart à maintenir avec la voiture de devant pour pouvoir avoir une chance de dépasser. Le DRS réduit cela à chaque tour et je pense que c’est positif."

Lando Norris sait qu’il devra en user au cœur du peloton, mais le Britannique pense que cette troisième zone, située dans la ligne droite qui suit les premiers virages, pourrait permettre de varier les stratégie : "Je pense que ça nous affectera un peu. On aura davantage de chances de dépassement, donc on pourra dire qu’une stratégie à deux arrêts pourra mieux réussir qu’en Australie."

"Je pense et j’espère que ça poussera les équipes à choisir différentes stratégies, ce qui pourrait mener à plus de dépassements, plus d’action, et c’est toujours bien pour un pilote. C’est difficile à dire, je n’ai pas piloté l’an dernier donc je ne sais pas vraiment si cet ensemble aéro est meilleur ou pire, pas pire, mais similaire aux années précédentes."

Selon lui, la F1 n’a pas d’autre choix que de proposer de l’action en piste, et il est plus confiant à ce sujet avant le Grand Prix de Bahreïn qu’avant celui d’Australie, il y a deux semaines : "Je pense qu’il faut qu’on ait des dépassements, et je pense que Bahreïn en tant que circuit est meilleur que l’Australie pour dépasser, même sans zones de DRS. Mais de nos jours, il est plus difficile de dépasser, en général."

"Le DRS est l’une des manières de pouvoir atteindre l’action et dépasser, donc je crois qu’il faut l’avoir. Trois zones de DRS, cela commence à faire beaucoup, et je suis sûr que l’on verra beaucoup de dépassements et d’actions en général ce week-end. Ce n’est pas la méthode la plus naturelle, ni la meilleure façon d’y parvenir, mais c’est ce que nous devons faire."

Charles Leclerc, qui s’était décalé stratégiquement en Australie en mettant des gommes plus dures, reconnaît que la possibilité de faire deux arrêts sera présente et pourrait s’avérer moins coûteuse qu’à Melbourne.

"Oui, on peut se permettre de reculer au classement pour un arrêt supplémentaire, tout en ayant la chance de dépasser après cela de manière simple. Déjà dans le passé, je pense que c’était plutôt facile pour dépasser sur cette piste avec deux zones de DRS, donc cela ne pourra être que plus simple avec une zone supplémentaire. Cela changera certainement la stratégie."

Quatrième à Bahreïn l’an dernier avec la Toro Rosso, Pierre Gasly rejoint l’avis de ses camarades. Il pense que cela pourrait permettre de viser des stratégies différentes et privilégier les dépassements : "On pourra probablement viser des stratégies plus agressives avec cette zone de DRS supplémentaire s’il est plus simple de dépasser, mais je pense que plus on a d’action, mieux ce sera."

"Après tout, il y a d’autres manières de dépasser. Ce serait bien de se dépasser sans DRS si nous pouvions nous suivre de plus près et s’il pouvait y avoir plus d’action en piste grâce à cela, que ce soit la meilleure façon de faire, mais je pense que pour le moment, la seule chose que l’on puisse changer, ce sont les zones DRS. Donc si ça apporte plus de spectacle, je pense que tout le monde sera plus heureux."

Interrogé aussi sur le sujet mais plus prudent, Daniil Kvyat a surtout tenu à rappeler qu’il y a "toujours de belles courses à Bahreïn, donc il faudra attendre de voir la course."

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