La fin des modes moteurs a-t-elle nui aux dépassements, ou surtout aux Mercedes F1 ?

Hamilton et Ricciardo en désaccord

Par Alexandre C.

8 septembre 2020 - 11:27
La fin des modes moteurs a-t-elle (...)

Pénalisé d’un stop-and-go de 10 secondes en Italie, Lewis Hamilton a pourtant réussi à signer une remontée formidable dans la deuxième moitié de course, jusqu’à la 7e position. Dans le même temps, Valtteri Bottas souffrait énormément pour dépasser la Renault de Daniel Ricciardo.

Avec leur mode qualifications, les Mercedes auraient-elles pu dépasser avec plus d’aisance ? Carlos Sainz aurait-il lui pu rattraper Pierre Gasly en fin d’épreuve ? La fin des modes « fête » et autres boutons « overtake », introduite pour ce week-end à Monza, a-t-elle diminué la quantité des dépassements ?

Valtteri Bottas avait sonné l’alerte dans le contexte du Grand Prix de Belgique. Et selon son coéquipier Lewis Hamilton, c’est une réalité qui s’est confirmée en Lombardie.

« Nous avons juste un mode, et c’est un mode rapide que nous utiliserions pour faire la course sur un laps de temps beaucoup plus court, donc le moteur semblait constant » rappelle Lewis Hamilton.

« La seule chose est que c’est pire pour la course dans le sens où, dans le passé, vous pouviez passer d’un mode à l’autre et que vous deviez gérer la petite quantité de mode moteur de course qui vous donnait un boost, parce que vous n’avez qu’un certain quota. C’était plus amusant de devoir gérer cela et de gérer la puissance et de l’utiliser pour les dépassements. »

« J’imagine que c’est probablement pour cette raison que les dépassements sont moins nombreux que par le passé, peut-être. »

« C’est pourquoi je ne dépassais pas énormément ou pas à un rythme rapide. Quand je suis sorti [des stands], j’ai vu que j’avais un énorme écart et il ne se refermait pas vraiment aussi vite que je le souhaiterais. J’étais déjà à une vingtaine de tours quand je suis sorti et j’étais sûr de les rattraper à un moment donné. »

« Mais j’ai rattrapé mon retard et je n’ai pas pu dépasser, donc je ne me sentais pas très bien, c’est sûr. Et j’ai dû utiliser beaucoup plus les pneus pour rattraper l’arrière du peloton. J’ai fait du mieux que j’ai pu. »

Et pourtant, Lewis Hamilton n’exagère-t-il pas un peu la situation ? Bien des dépassements ont été vus à Monza. De plus, selon le pilote Renault Daniel Ricciardo, il est toujours possible de jouer avec les niveaux de batterie, comme l’a fait Carlos Sainz en fin de Grand Prix.

« Nous pouvons toujours vider la batterie en lignes droites si nous voulons un peu plus de puissance. Cela ne change donc pas et c’est normalement le plus gros outil de dépassement à utiliser, donc il est toujours là. Donc je ne ressens pas vraiment de changement pour la dynamique de la course. »

Valtteri Bottas approuve quant à lui Lewis Hamilton : avec un mode qualifications, il aurait peut-être pu facilement remonter en tête... C’est ce qu’il a même dit à chaud à la radio : "Je ne peux pas faire la course avec ces réglages moteur !".

Mais il n’y avait pas que ce problème qui le gênait en course.

« Je pense que le problème principal était le manque de vitesse dans les virages et le fait de ne pas pouvoir suivre à Lesmo, puis à Ascari et dans la Parabolica. »

« Le nouveau règlement prévoit que tout le monde garde un mode constant. Peut-être qu’il y a moins de dépassements à cause de cela. »

« Mais à Monza, l’effet DRS est un peu moins important car les ailerons ont moins de traînée. Pour moi, le problème principal était d’essayer de m’approcher suffisamment des voitures pour essayer de les dépasser et d’obtenir un aspiration massive. Il était pratiquement impossible de dépasser les voitures contre lesquelles je me battais en course. »

Toto Wolff explique de son coté que c’est moins l’absence de mode fête, que des problèmes de de refroidissement chroniques chez Mercedes, qui ont handicapé Valtteri Bottas.

« Valtteri était frustré parce que nous étions trop marginaux en matière de refroidissement. Ce n’était donc pas une critique de l’unité de puissance. C’était plutôt que nous aurions dû ouvrir davantage la voiture et cela lui aurait donné la possibilité de ne pas avoir besoin de lever le pied et de créer un écart avec le gars devant. C’était la situation frustrante quand il a dit "Je ne peux pas faire la course". »

« Nous avons toujours dit que si vous créez un seul mode de puissance pour toute la course, cela signifie que vous n’avez pas le petit extra supplémentaire pour doubler, vous n’avez pas les modes supplémentaires que vous pouvez décider, ou non, de déployer en course pour doubler. Et cela est valable pour toutes les petites équipes comme pour les grandes équipes, donc je pense que la course de Monza est une conséquence de cette décision. »

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