Illien : Les pilotes sont ’importants’ pour développer un moteur

Mario Illien a longtemps été à la tête de départements moteurs, puisqu’il a co-fondé Ilmor. Ses nombreuses années en F1 lui ont notamment appris à voir à quel point le pilote était un bon technicien dans sa manière de gérer le moteur, et il explique en quoi cela consiste.

"Les pilotes sont importants dans la mesure où ils peuvent vous donner un retour d’information. Évidemment, la motricité est toujours un problème qui aide le pilote à faire de bons temps au tour, donc vous avez le retour d’information pour ce genre de choses et les améliorations que vous pouvez apporter vous aident" a déclaré Illien dans le podcast Beyond the Grid.

"Mais vous avez besoin d’un pilote capable de s’occuper de l’équipement. La première année, nous avons eu un problème parce que nous roulions encore avec des ressorts de soupapes. Au début, nous avions tendance à surréguler le moteur assez souvent, ce qui n’aidait pas le programme."

Interrogé sur les meilleurs pilotes avec lesquels il a eu l’occasion de travailler, Illien donne trois noms : "En Formule 1, Mika Häkkinen, Kimi Räikkönen, et en IndyCar, Rick Mears."

Il décrit les points forts des deux Finlandais : "Ils étaient naturellement extrêmement rapides. Ils pouvaient sentir les petites différences, vous savez, si nous pouvions améliorer les choses sur le pilotage, si nous pouvions apporter des améliorations, ils pouvaient vous donner un bon retour d’information."

"Il est toujours bon de comprendre le feeling du pilote"

Illien ne voulait pas forcément chercher un pilote dont le feeling correspondait aux données, mais visait davantage un feeling permettant une corrélation avec les données.

"Les données sont un élément important. Nous examinons les données. Mais il est également important de connaître le feeling du pilote. Ils ne disent pas toujours la même chose, mais il est toujours bon de comprendre le feeling du pilote. Et il faut aussi examiner les données et en tirer les conclusions qui s’imposent."

Il raconte la capacité qu’avait Häkkinen à improviser et s’adapter aux tests et aux situations de course : "L’un des tests les plus extrêmes a été celui de la pédale de frein supplémentaire. Cela a aidé à prendre les virages, à réduire le sous-virage et il a pu l’utiliser de manière extrêmement efficace."

"Il a dû économiser beaucoup de carburant pour terminer la course. Il a réussi à réduire sa consommation d’environ 10 % sans perdre beaucoup de temps au tour. C’est extrêmement impressionnant."