Quand Wolff nettoyait les WC de l’hospitalité Mercedes F1

Des anecdotes sur son attention aux détails et sa peur de perdre

Par Alexandre C.

26 octobre 2022 - 08:01
Quand Wolff nettoyait les WC de (...)

Le diable se niche dans les détails, dit le dicton ; mais aussi la perfection, aurait rajouté Toto Wolff.

Dans une interview à la Harvard Business Review, le patron de l’équipe Mercedes en F1 a expliqué combien, dans le fonctionnement de Brackley et Brixworth, il attachait une attention fondamentale aux détails.

Toto Wolff a livré deux anecdotes particulièrement révélatrices à ce sujet.

La première se déroule lors de sa toute première visite de l’usine Brackley (usine châssis), au Royaume-Uni. Lorsque Toto Wolff a vu les magazines qui étaient disposés dans la salle d’accueil à l’entrée de l’usine… quelque chose l’a fait tilter.

« Sur la table, on trouvait un exemplaire du Daily Mail froissé datant de la semaine précédente et deux vieilles tasses à café en papier. »

Toto Wolff s’est ensuite entretenu avec quelqu’un qui n’est pas nommé, mais qui pourrait être Ross Brawn ou Nobert Haug, qu’il remplacera comme directeur exécutif de l’équipe.

« Je suis monté au bureau pour le rencontrer et, à la fin de notre conversation, je lui ai dit : ’’J’ai hâte de travailler avec toi. Mais il y a juste une chose : à la réception on ne voit pas la mention ou le terme "F1", et c’est par là qu’il faut commencer si nous voulons gagner’’. Il m’a répondu : "C’est l’ingénierie qui nous fait gagner", et j’ai répondu : "Non, c’est l’attitude’’. Tout commence par l’attention portée aux détails. »

Quand Toto Wolff nettoie des toilettes

La deuxième anecdote montrant l’attention de Toto Wolff aux détails, est tout aussi révélatrice - et d’ailleurs amusante.

Cette fois, Toto Wolff avait remarqué l’état des toilettes de l’hospitalité Mercedes, durant un week-end de Grand Prix.

« C’était sale et j’ai pensé, c’est impossible. C’est notre maison pendant un week-end de course et c’est là que nos sponsors viennent avec leurs familles. »

Wolff a alors engagé un responsable de l’hygiène à plein temps, Miguel Guerreiro. Et lui enseigna, brossette en main, comment nettoyer les WC proprement !

« Je lui ai montré physiquement comment je voulais qu’il nettoie les toilettes, comment remettre la brosse en place, comment essuyer le sol, comment mettre les bouteilles de savon avec l’avant vers l’avant, comment désinfecter les poignées, etc. Et je lui ai expliqué ce que je voulais qu’il fasse pendant la semaine, et que le dimanche, quand il y a beaucoup de monde, je veux qu’il soit juste à côté de la salle de bain et s’assure qu’elle soit impeccable après chaque client. »

« Quand je suis entré dans le garage il y a 10 ans, c’était en désordre... Maintenant, nous nettoyons le sol chaque fois que la voiture y est entrée. Vous ne verrez aucune trace de pneu, aucun outil déplacé. Tout est impeccable et organisé. Je pense que cela affecte également la façon dont nous nous occupons des voitures. Nous sommes méticuleux. »

Toto déteste la défaite

Cette attention aux détails peut paraître comme maniaque, mais en réalité, Toto Wolff entend tout mettre de son côté pour s’éviter l’humiliation de perdre, pour reprendre ses propres termes.

« Je ne supporte pas l’humiliation à laquelle nous serions confrontés [en cas de défaite] et je ferai tout ce que je peux pour l’éviter. Je ne peux tout simplement pas accepter de perdre contre quelqu’un. Il ne faut jamais, jamais croire que la victoire va continuer. Au contraire, je m’inquiète toujours que ça puisse se terminer – devant la falaise, je regarde l’abîme. »

Et Toto Wolff de se rappeler une 3e anecdote : la victoire de Sebastian Vettel à Silverstone, sur les terres de Mercedes, en 2018.

« Dans tour de célébration, Vettel dit à son équipe à la radio quelque chose en italien comme "Nous avons gagné chez eux !". C’est une telle insulte. C’est aussi la meilleure chose qui aurait pu nous arriver. Nous avons passé cette séquence en boucle dans notre usine. Et à la fin de la saison, nous étions à nouveau champions. »

« Pour moi, la joie de gagner est normalement beaucoup moins intense que la douleur de perdre. La peur de perdre reste avec moi. Et c’est utile - je ne voudrais jamais m’y habituer. »

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