Un règlement 2021 trop restrictif ? Les patrons mécontents…

Sauf Abiteboul qui considère que c’est une bonne approche

Par Alexandre C.

21 septembre 2019 - 10:21
Un règlement 2021 trop restrictif ? (…)

La convergence des moteurs, comme l’apparition d’un nouveau règlement technique, devraient faire de l’aérodynamique le facteur discriminant en 2021.

Mais dans son approche, la FIA a tenu à réduire les marges de manœuvre disponibles pour chaque équipe, notamment en introduisant une dose supplémentaire de standardisation dans les dimensions des pièces de la carrosserie.

En début de semaine, les équipes ont pu voir le dernier concept de la voiture de 2021, nommé "Lima", qui a notamment un aileron avant plus élégant que le concept dévoilé le mois dernier pendant la pause estivale.

L’aérodynamique fut justement l’une des forces de Red Bull ces dernières années, notamment grâce au concours d’Adrian Newey. Voici pourquoi ce règlement trop restrictif n’enchante guère Christian Horner, qui aurait aimé disposer de plus de marge de manœuvres à Milton Keynes.

« Je doute qu’il y ait un seul département aérodynamique qui soit particulièrement excité par ces règles. Pour tout aérodynamicien, un règlement prescriptif n’est pas dans son ADN. Certaines règles plus précises nous ont été dévoilées cette semaine, et je pense que cela laissera sans doute songeur notre département aérodynamique. Mais notre force, ces dernières années, n’a pas été simplement celle du département aérodynamique. Il s’agit maintenant plus de digérer ces règles. Elles soulèvent quelques questions, qui seront sans aucun doute mises en avant dans les réunions à venir – et nous en aurons apparemment des milliers. »

Zak Brown espère lui aussi, pour McLaren, que le règlement sera moins restrictif qu’il ne l’est aujourd’hui…

« J’aimerais voir plus de liberté d’expression. Quand vous avez des budgets plafonnés, vous savez combien vous pourrez dépenser, et si les règles sont un peu plus ouvertes – que cela concerne l’aérodynamique ou d’autres secteurs – vous avez plus de choix à explorer. Et vous pourriez alors voir des voitures explorer des solutions un peu différentes, de manière plus variée aujourd’hui. Et vous pourriez donc choisir quelle solution emprunter pour avoir un avantage compétitif. Cela dit, tous les ingénieurs sont assez intelligents en F1, et ils trouveront donc des domaines où faire une différence, donc je pense que ce sera un exercice d’ingénierie assez solide. Mais des règles trop restrictives – parce que les budgets plafonnés vous empêchent de dépenser une quantité illimitée d’argent – ne sont peut-être plus aussi nécessaires. »

Le règlement est aussi « trop prescriptif » pour Günther Steiner, qui dirige pourtant une équipe (Haas F1) avec moins de moyens.

« Les budgets plafonnés devraient réguler le développement aérodynamique. Et on ne devrait pouvoir autoriser le fonctionnement de la soufflerie et de la CFD que durant une période limitée. Mais peut-être que c’est bien, au début, de ne pas aller trop loin. Il faudra attendre quelques semaines avant que les gens de l’aérodynamique livrent leurs propres commentaires. Mon opinion n’est pas encore arrêtée. »

A l’inverse de ses homologues, chez Renault Cyril Abiteboul souligne que « ce n’est pas une mauvaise chose de commencer avec un règlement assez prescriptif » à l’aube d’une nouvelle ère pour la F1.

« Et selon les résultats que nous pourrons voir, il faudra ensuite que les règles s’ouvrent progressivement, parce que le monde ne va pas s’arrêter de tourner en 2021. Il faudra arriver avec des solutions pour faire évoluer le règlement. Et ensuite, il sera toujours temps de l’ouvrir un peu plus. Nous aurons toujours nos ressources humaines en matière d’aérodynamique. Il faut faire attention parce que la dernière fois qu’il y a eu un tel changement massif dans le règlement, en 2014, cela a créé un cycle. Et je comprends que les gens l’aient beaucoup critiqué, parce qu’il a agrandi considérablement les différences de performance. Et c’est donc bien de commencer à fonctionner comme cela en 2021, avant d’ouvrir un peu le règlement. »

Pour Alfa Romeo, Frédéric Vasseur est enfin rassuré : « J’avais vraiment peur que nous finissions avec une formule monotype, mais ce ne sera pas le cas, et il faudra toujours que nous dépensions des millions. »

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