Un dépassement de 5 % n’est pas mineur, mais massif pour Brown et Capito

Horner veut plus d’objectivité pour éviter la polémique

Par Alexandre C.

23 octobre 2022 - 12:02
Un dépassement de 5 % n'est pas (…)

En cas de dépassement des budgets plafonnés, ce dont on parle évidemment beaucoup en ce moment, les sanctions se divisent entre deux catégories. Pour un dépassement inférieur à 5 % du montant des budgets plafonnés (soit 7,25 millions de dollars), la FIA considèrera qu’il s’agit d’une infraction « mineure » avec des pénalités adaptées. Au-delà de 5 %, l’infraction sera « majeure. »

Mais ce montant de 5 % n’est-il pas trop généreux ? Imaginons un dépassement de 7 millions de dollars : il serait conséquent, mais toujours considéré comme mineur !

Le dépassement de Red Bull fait déjà beaucoup parler pour un montant équivalent à 1,8 million de dollars selon la presse. Soit 1,2 %... Au-delà de 1 %, n’est-ce pas déjà trop ?

Christian Horner n’est-il pas du même avis ? Voilà bien une position délicate qui est la sienne pour répondre… Mais pour le patron de Milton Keynes, cette question est surtout l’occasion de se plaindre contre une campagne anti-Red Bull.

« La fenêtre des 5%... C’est une partie du règlement qui doit potentiellement être examinée, parce que l’ensemble des pénalités, encore une fois, sont totalement subjectives. Et c’est ce qui a contribué à une campagne massive pour qu’il y ait une pénalité très sévère pour Red Bull. »

Zak Brown, le PDG de McLaren Racing, en pointe des équipes demandant une sanction lourde à la FIA à l’encontre de Red Bull, va bien entendu enfoncer le clou de son côté.

« Oui, avec le recul, les 5 % sont beaucoup trop élevés. C’est quelque chose dont toutes les équipes ont discuté et sur lequel elles se sont mises d’accord. Nous devons examiner ce qui est ressorti de nos discussions, parce que 5 %, c’est, vous savez, une somme d’argent très importante en pourcentage pour des choses comme le développement de la voiture, ou les personnes à embaucher, ou pour n’importe quel poste de dépense. Il faut donc absolument revoir cela. »

Capito relève l’injustice fondamentale des budgets plafonnés…

Jost Capito, le patron de Williams, a la même opinion que Zak Brown : 5 %, c’est déjà majeur ! Même si les budgets plafonnés représentent déjà un progrès en soi.

« Il faut clarifier. Les 5 % représentent une somme assez importante. Mais quand vous regardez le passé, avant le plafonnement des coûts, et quand vous comparez Williams aux meilleures équipes, elles dépensaient cinq à dix fois plus, pas 5% . Donc maintenant, avec 5 %, l’écart est beaucoup plus faible qu’il ne l’était - cinq à dix fois auparavant. »

« Mais néanmoins, il faut continuer à régler ces choses, car nous voulons à long terme le même type de compétitivité. Et quand j’entends dire que maintenant tout le monde a le même plafond de coûts et le même budget, que tout le monde est sur un pied d’égalité, eh bien, si les équipes dépensent cinq à dix fois plus qu’une autre pendant quelques années, elles partent d’un niveau complètement différent. »

« Ensuite, le plafonnement des coûts rend très difficile la mise à niveau d’une équipe qui n’avait pas les ressources nécessaires auparavant, parce que nous ne pouvons pas dépenser plus que les équipes qui nous ont dépassés les années précédentes, même si nous étions en mesure d’avoir l’argent. »

Capito rappelle également que dans le règlement technique, si un DRS ou un aileron dépassent de moins de 5 %, il n’y a pas de sanction mineure ou majeure : c’est la disqualification immédiate.

« Mais il faut quand même se débarrasser de ce problème. Dans le règlement technique, il n’y a pas cette question des 5% [toute petite infraction est sévèrement sanctionnée, ndlr]. Mais je suis d’accord pour dire que c’est la première fois que ces règlements sont appliqués et qu’ils ont eu un impact considérable sur de nombreuses équipes. Donc, pour la première année, avoir une sorte de seuil de 5% devait avoir un sens. Mais il doit être plus strict et plus clair à l’avenir, au fur et à mesure que la FIA et les équipes acquièrent de l’expérience avec les règles de plafonnement des coûts. »

« Et ce sont des règlements compliqués, et ils doivent être compliqués. Nous ne pensons pas qu’il soit possible de les simplifier en passant de plus de 50 pages à un règlement de cinq pages. Cela nécessite donc beaucoup de travail et je constate que lorsque nous travaillons au sein de la Commission F1, les équipes travaillent très bien ensemble pour trouver des solutions avec la FIA et la FOM. »

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