Leclerc se dit ‘satisfait’ de ses débuts chez Ferrari

Et répète qu’il n’acceptera les consignes ‘que dans une certaine mesure’

Par Alexandre C.

5 mai 2019 - 09:02
Leclerc se dit ‘satisfait' de (…)

Pour sa première saison avec Ferrari, et après quatre épreuves, Charles Leclerc peut-il être déçu avec une pole, trois cinquièmes places et un premier podium ? Il y a certes de quoi nourrir quelques regrets : son accident en Q2 à Bakou lui laisse un goût amer, de même que la victoire envolée à Bahreïn sur problème technique.

« Dans l’ensemble, je suis assez satisfait » assure cependant le Monégasque aujourd’hui.

« Durant le premier week-end à Melbourne, il m’a fallu assimiler beaucoup de nouveaux paramètres. Prendre mes marques dans cette équipe, aussi. »

« La dernière course à Bakou ne s’est pas déroulée ainsi que je l’avais voulu. Le samedi, en qualifications, j’ai commis une erreur qui a changé la donne pour la course. Cela peut arriver, nous le savons, il vaut mieux avancer. »

« Le dimanche, en course, notre niveau de performance était assez bon. Mais maintenant, je me concentre sur le prochain Grand Prix, à Barcelone. »

Quel coup dur a été le moins aisé à avaler, entre la panne moteur dans le dernier tiers de la course à Bahreïn, ou le crash dans la portion sinueuse à Bakou ?

« Le problème qui m’a ralenti durant les derniers tours à Bahreïn, cela fait partie de la course. Cela arrive. Nous ne pouvons l’anticiper. »

« Donc oui si je devais réécrire l’histoire, j’effacerais surtout le crash de Bakou. La pole était à notre portée. Mais faisons attention, je ne sais pas si j’aurais pu le faire réellement en Q3. Dans tous les cas, certainement, notre place aurait été bien meilleure sur la grille. Donc nous aurions géré différemment la course, avec une stratégie différente. »

Charles Leclerc fait partie des pilotes qui n’hésitent pas à assumer leurs erreurs, quitte à être très durs envers eux-mêmes. « Je suis si stupide » pestait ainsi l’ancien pilote Sauber à la radio, après son accident.

« C’était une réaction naturelle, spontanée. Aucun message à transmettre. Ces mots sont sortis instantanément parce que je suis très exigeant envers moi-même. Depuis mes débuts en monoplace, et même depuis le karting, j’ai voulu apprendre de mes erreurs pour ne pas les répéter. »

Si Charles Leclerc fait autant parler de lui cette saison, c’est en raison des consignes d’équipe qui semblent le reléguer à une position de « lieutenant » face à son quadruple champion du monde de coéquipier, Sebastian Vettel...

« Quelque part, je comprends tous ces commentaires » poursuit Charles Leclerc. « Hamilton et Bottas sont coéquipiers depuis longtemps, alors que Ferrari a un jeune pilote. Pour le moment, beaucoup de personnes suivent de près mes premiers pas en rouge. Cela me semble normal. »

« J’ai reçu des instructions durant la course, j’ai compris certaines d’entre-elles. Comme je le dis souvent, je suis prêt à les accepter dans une certaine mesure. Pour le moment, il n’y a rien de spécial à ajouter. C’est à moi de faire le travail, de manière à ce que je sois devant. »

« Ma première victoire laissera certainement une marque dans les esprits des gens ; pour moi, ce n’est pas une obsession. Je n’y pense pas tout le temps. Je suis principalement intéressé par la performance de la voiture, par ma performance personnelle aussi. Si nous continuons à travailler comme il le faut, nous serons bientôt vainqueurs. »

Mais pour gagner une course, il faudra d’abord commencer par battre les Mercedes, qui semblent plus que jamais invincibles cette année…

« Nous pouvons améliorer notre rythme en course » rétorque Charles Leclerc. « Dans certaines conditions, il faut apporter des ajustements très précis, fins, pour que la voiture soit efficace. Si vous n’êtes pas exactement dans la bonne fenêtre, vous perdez du temps. Mais le potentiel est là ! Pour être honnête, la différence est très ténue : pas même une demi-seconde au tour, à peine deux ou trois dixièmes. A Bahreïn, nous étions plus rapides. A Melbourne et à Shanghai, c’était Mercedes. A Bakou, nous avions une carte à jouer. Malheureusement, j’ai tout jeté par la fenêtre le samedi. »

« La voiture peut toujours s’améliorer, du moment que nous trouvons rapidement les bonnes solutions. »

Ferrari était la plus rapide des équipes à Barcelone : de quoi être plus optimiste pour le prochain Grand Prix ?

« Ne surestimez pas trop l’importance des résultats des essais hivernaux. En février et en mars, les températures ne sont pas très élevées. Et Mercedes avait gardé beaucoup de rythme en réserve. Cela dit, j’aime Barcelone ; tout le monde connait ce circuit par cœur. Donc le combat sera plus âpre là-bas. »

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