Hülkenberg questionne l’utilité du nouveau règlement F1

Les vitesses seront trop élevées pour réduire l’air sale

Par Alexandre C.

10 janvier 2022 - 15:55
Hülkenberg questionne l'utilité (…)

La saison 2022 de F1 est celle d’un grand chambardement technique, avec l’introduction d’une nouvelle réglementation aérodynamique. Le but est de permettre aux voitures de se suivre de plus près, en réduisant la surchauffe et les effets de l’air sale, et autres perturbations aérodynamiques. Mais la F1 atteindra-t-elle vraiment son but ?

Nico Hülkenberg (qui a testé les F1 2022 dans le simulateur Aston Martin), dans sa nouvelle chronique publiée sur LinkedIn, paraît en douter : puisque les F1 seront finalement presque aussi rapides que dans le précédent règlement, ce que la F1 n’avait pas forcément prévu, la quantité d’appui dégagée sera plus importante, et les perturbations aérodynamiques seront aussi plus importantes que ne le prévoyait la FIA.

En somme même si son discours se veut optimiste, l’ancien pilote Force India et Sauber prépare les esprits à une petite déception éventuelle sur la qualité du spectacle…

« Après l’une des saisons de Formule 1 les plus spectaculaires et les plus passionnantes que nous ayons connues, une grande révolution nous attend. L’objectif : améliorer le spectacle avec des courses plus serrées et encore plus intenses, en rapprochant la grille de départ. »

« À cette fin, un modèle de véhicule a été mis au point en collaboration entre la F1 et la FIA, qui devrait produire beaucoup moins de ce que l’on appelle "l’air sale". En théorie, la voiture qui roule derrière une autre devrait pouvoir suivre beaucoup mieux dans les virages et donc avoir de meilleures possibilités de dépassement. Cette évolution m’intéresse bien sûr, c’est pourquoi j’ai déjà examiné de plus près la future voiture. »

« L’énumération de tous les changements en détail prendrait la place d’un livre, alors concentrons-nous sur les effets. L’objectif était d’être un peu plus lent, avoir une F1 plus difficile à conduire, de se concentrer davantage sur les pilotes qui peuvent faire la différence plutôt que sur les performances de la voiture et l’aérodynamisme. D’après ma première expérience, les nouvelles voitures sont sacrément rapides et pas nécessairement plus lentes que la dernière génération. »

« Dans le simulateur, les vitesses en virage sont extrêmement élevées, donc le risque de "dirty air" est toujours présent et il m’est difficile d’imaginer qu’il sera facile de suivre une autre voiture confortablement à ces vitesses. »

« Quoi qu’il en soit, j’espère que nous serons positivement surpris. Dès que les essais de pré-saison commenceront, les pilotes et les équipes découvriront comment les voitures se comportent réellement sur la piste. »

Du point de vue du pilotage, ce changement sera certainement positif pour Nico Hülkenberg : le talent de chaque pilote devrait notamment plus compter. Mais la visibilité dans le cockpit ne sera-t-elle pas trop réduite par l’arrivée des plus grands Pirelli 18 pouces ?

« Les compétences et le talent des pilotes vont encore gagner en importance. »

« L’expérience de pilotage n’a pas beaucoup changé non plus, du moins dans le simulateur. Il sera très intéressant de voir si ces voitures peuvent vraiment mieux suivre la voiture qui les précède. »

« Une chose qui saute aux yeux est que les voitures ont un look plus futuriste et qu’elles auront à l’avenir des jantes de 18 pouces au lieu de 13 pouces. À propos, ces pneus plus larges ne font aucune différence pour la visibilité du pilote. Le pilote verra simplement plus de jante. Sinon, le nouveau modèle diffère de son ancienne version de l’avant à l’arrière, notamment sous la carrosserie ; il aura un aspect très différent pour certaines équipes. »

Une hiérarchie très mouvante ?

Enfin, Nico Hülkenberg ne se risque pas à prédire la hiérarchie de cette année, mais prédit possiblement peu de surprises ; et une évolution rapide de la hiérarchie au fur et à mesure des Grands Prix. Ce qui est normal en début de règlement.

« Je suis également impatient de voir quelle équipe et quel pilote prendront le meilleur départ. C’est là que le bon grain sera séparé de l’ivraie, et ce sont les gars qui apprennent vite, s’adaptent rapidement et s’adaptent bien aux nouvelles conditions qui seront en tête au début. »

« Plus tard dans l’année, les choses peuvent changer car il s’agira d’une énorme courbe d’apprentissage pour toutes les personnes impliquées. Les équipes de course en développement vont faire bouger l’ordre dans une saison aussi longue. Il est trop tôt pour faire des prédictions, mais je serais très surpris que les meilleures équipes des années précédentes ne soient pas en tête. »

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