Hamilton : Un week-end difficile jusqu’à ce que je change mon style de pilotage

Il ne s’attendait pas à trois doublés en trois courses

Par Alexandre C.

14 avril 2019 - 14:36
Hamilton : Un week-end difficile (…)

En retrait durant les essais libres, à sept dixièmes parfois de son coéquipier, Lewis Hamilton s’est repris le samedi comme le dimanche à Shanghai. En qualifications, l’Anglais finissait à quelques centièmes de Valtteri Bottas, le poleman. En course, il a pris nettement un meilleur envol pour ne plus jamais lâcher les commandes.

Lewis Hamilton a été performant au moment où cela comptait le plus, et a gagné le droit de prendre, pour la première fois de la saison, le commandement du championnat.

« C’est vraiment délicieux ! » se félicitait-il en conférence de presse. « Ces trois premières courses ont été intéressantes. On ne s’attendait pas, dans l’équipe, à signer trois doublés, mais aujourd’hui, je suis fier du travail que tout le monde a accompli et d’avoir participé à signer ces résultats. Valtteri a vraiment progressé d’un cran cette année, et a fait un travail exceptionnel, donc nous avons tous les deux été performants depuis le début de la saison. »

« Ce week-end fut un peu plus difficile pour moi, mais à partir des qualifications, un léger changement dans mon style de pilotage m’a permis de débloquer un peu plus de potentiel. Valtteri avait été clairement capable d’y arriver avant moi. »

« Le départ fut bien sûr génial, c’était vraiment le moment décisif pour la course. Ensuite, c’était assez évident. J’ai réussi à voir un bon rythme aujourd’hui par rapport aux EL2, en longs relais, donc j’en suis vraiment, vraiment content. »

« Vous pouvez voir que c’est vraiment serré entre nous tous, donc ce ne sont que des petits détails dans la performance générale qui nous ont permis d’obtenir ces résultats. »

« Valtteri était très rapide. Les changements que j’avais faits avant les qualifications, sur le plan du style de pilotage, m’ont permis d’avoir une performance relativement convenable, pour au moins égaler Valtteri. Mais une fois que vous êtes devant, vous pouvez maitriser votre rythme, l’utiliser, voir où sont vos faiblesses, et commencer à travailler dessus tour après tour. Après deux ou trois tours, je me suis dit que j’avais le rythme, j’ai cherché à préserver la durée de vie des pneus pour exécuter la stratégie prévue. Nous devions faire un seul arrêt, mais les Ferrari sont passées à deux, et donc nous aussi. C’était un jeu intéressant. »

Par rapport à Melbourne ou Bahreïn, Lewis Hamilton semble avoir véritablement travaillé ses départs…

« Pas plus que l’an dernier. Mais c’est clairement un domaine dans lequel je souffrais, et pas seulement en 2019. Depuis des années, et 2016 fut sans doute la pire saison. En 2007 ou 2008, je prenais aussi de mauvais départs, surtout face à aux Ferrari qui étaient très fortes dans cet exercice. L’an dernier fut une année vraiment solide pour moi. J’ai juste signé les deuxièmes meilleurs départs du plateau, derrière Carlos Sainz je crois. Cela dépend du GPS ! Les deux premières courses avaient été difficiles pour moi au moment des départs, donc c’est sympathique de finalement avoir une forme de rédemption et de rectifier cela. »

Trois doublés consécutifs pour Mercedes, alors que l’on attendait plutôt Ferrari après les essais de Barcelone… Lewis Hamilton anticipait-il à pareille moisson ? Considère-t-il que Ferrari ne pourra plus refaire son retard sur le plan de la performance pure ?

« A Bahreïn, nous n’aurions probablement pas signé un doublé sans le problème de fiabilité de Charles Leclerc. Sebastien était aussi rapide à Sakhir. Donc c’est difficile de se prononcer. Après Barcelone, nous savions que ce serait très serré, l’affaire d’un ou deux dixièmes. Mais nous pensions qu’ils avaient le dessus. Je crois qu’ils n’ont pas connu un week-end vraiment solide encore. Ce week-end, Ferrari oscillait un peu en performance. »

« Je ne suis pas sûr des domaines dans lesquels ils perdaient du temps, mais ils gagnaient quatre dixièmes en lignes droites, et en perdaient en virages. Donc ce sera intéressant de voir à quel pont ils adapteront leur stratégie lors des prochaines courses, où leur voiture surpassera peut-être la nôtre. Ils ont toujours une voiture plus courte que nous, donc elle pourrait mieux fonctionner sur d’autres circuits. C’est un peu tôt pour se prononcer. Trois doublés… oui, je pense que nous surperformons un peu pour le moment, par rapport à notre véritable potentiel. Mais il y a plus à venir. »

Mercedes a pris le meilleur départ pour une écurie depuis Williams en 1992, une saison d’ultra-domination avec Nigell Mansell, champion du monde au bout du compte.

« La première course fut peut-être un peu plus facile pour nous, mais nous avons définitivement été chanceux à Bahreïn. C’est vraiment positif pour l’équipe, j’espère que nous pourrons garder cette performance et l’améliorer encore. Ce ne fut pas facile pour nous de signer ces trois doublés. Ferrari est sur nos talons, nous le savons, et les Red Bull sont à nos environs. »

En 1992, Nigel Mansell portait d’ailleurs une moustache semblable à celle qu’arbore aujourd’hui Sebastian Vettel… La moustache de Mansell pour Sebastian Vettel, les résultats de Mansell pour Lewis Hamilton…

Le pilote Mercedes n’est-il pas plus légitime pour porter une telle capillarité ? La question a donné une dernière scène amusante…

« Je ne peux la faire pousser comme lui. Je l’ai héritée de mon père, je n’ai pas beaucoup de poils sur le visage, donc ce que j’ai aujourd’hui, c’est plus ou moins le maximum ! »

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