‘Ce n’est pas un sport’ : Quand Rossi, Ericsson et Chilton dézinguaient la F1

Les trois pilotes ont préféré l’IndyCar après la Formule 1

Par Alexandre C.

21 février 2021 - 17:27
‘Ce n'est pas un sport' : (…)

A l’image de Romain Grosjean, plusieurs pilotes ont trouvé refuge, après avoir été écarté de leur baquet en F1, en Amérique et en IndyCar. Certains l’ont fait d’ailleurs très récemment : Marcus Ericsson, Max Chilton et Alexander Rossi. Et visiblement, ils ne regrettaient pas de quitter ce qui, selon eux, n’était pas vraiment le pinacle du sport automobile.

Écarté par Sauber fin 2018, après 81 Grand Prix dans l’équipe, pour être remplacé par Antonio Giovinazzi, Marcus Ericsson a ainsi rapidement trouvé refuge en IndyCar.

Depuis lors, sa carrière est cependant très perfectible – peu de résultats convaincants, avec 0 podium en deux saisons. Sa place a été même sauvée de justesse pour 2021 avec Chip Ganassi. Sa place pourrait être menacée par Kevin Magnussen en 2022, le Danois ayant rejoint Ganassi en IMSA.

Mais comme il le confiait en juillet 2019, l’ancien coéquipier de Charles Leclerc ne regrettait pas la F1 - au moins pour le spectacle et la capacité de suivre les autres voitures en piste : « Ce sont de vraies courses en IndyCar. Piloter derrière une autre voiture est un million de fois plus simple qu’en Formule 1. Mais si vous pilotez seul, la performance de la F1 vous manque. Il y a beaucoup plus de puissance et d’appui. »

Lui aussi écarté de la F1 et d’une équipe en fond de grille, Alexander Rossi faisait le même constat que Marcus Ericsson sur le plan du pilotage.

Le pilote américain a disputé 5 petits Grands Prix avec Manor Racing en remplacement de Roberto Merhi et aux côtés de Will Stevens, en 2015. Il finit 12e à deux reprises, au Mexique et au Brésil, sans démériter, avec notamment des luttes en fond de grille contre Ericsson (photo). Battu dans la course aux sponsors par Rio Haryanto pour un volant en F1, il sut se rabattre avec brio sur l’IndyCar.

Le succès vint rapidement, très rapidement : dès 2016, pour sa première participation, il remporta la mythique épreuve des 500 Miles d’Indianapolis ! 2e du championnat en 2018 et 3e l’année d’après, il est aussi un constant candidat un podium. Une histoire qui montre que le bonheur est souvent ailleurs qu’en F1 pour les pilotes de fond de grille…

Et on peut ainsi le comprendre quand il disait, il y a deux ans, ne jamais regretter son échec en F1 : « A cette époque, c’était difficile à digérer et j’étais très déçu, mais quand j’ai pu courir en IndyCar, avant même l’Indy 500, après la première course à St Pete, même si c’était la première fois que je finissais à un tour en le méritant car on n’avait pas été bons, je suis parti en me disant ’c’était génial’. J’ai de nouveau adoré piloter et être sur un circuit. C’était génial de découvrir l’IndyCar. C’était bizarre que ça arrive comme ça, mais c’était une très bonne chose et je suis reconnaissant que tout ait fonctionné comme ça. »

Ancien coéquipier de Jules Bianchi chez Marussia, Max Chilton gagna aussi les États-Unis après sa carrière en fond de grille.

Il passa d’abord par l’Indy Lights, et remporta de manière frappante sa première victoire le 18 juillet 2015, le lendemain du décès de Jules. Par la suite, en IndyCar, chez Chip puis chez Carlin, il n’obtint pas le succès escompté (22e du classement ces deux dernières années).

Mais là encore, à l’image de Marcus Ericsson, Chilton ne regrette en rien sa seconde carrière en Amérique, ainsi qu’il le confiait en décembre 2017. Chilton était même très véhément sur la F1 qu’il ne qualifiait pas de sport…

« Actuellement, il y a un écart de quatre secondes entre la meilleure voiture et la dernière, ce n’est pas vraiment du sport. Un sport proposerait un plateau au niveau homogène. Le sport mécanique est difficilement comme cela, c’est souvent impossible. »

« En Amérique, nous courrons parfois dans des endroits un peu tristes et tout le monde a son motorhome. Il y a une belle camaraderie entre les pilotes et nous nous entendons tous bien »

« Nous avons plus de temps pour nous connaître et il y a plus d’amitié. Le problème de la F1, c’est qu’elle est tellement intense et qu’elle implique tellement de voyage, qu’elle laisse peu de temps pour profiter de ce qu’elle offre. »

En novembre 2020, il réitérait enfin ses critiques sur le pilotage : « L’IndyCar est une discipline où le pilote fait une plus grande différence. Bien sûr, il y a des équipes de différentes tailles avec plus d’argent, mais cela dépend davantage du pilote qu’en Formule 1, et c’était la grande motivation pour moi. »

Démoralisé peut-être par deux années compliquées chez Haas, Romain Grosjean va-t-il connaître pareille renaissance, en critiquant peut-être la F1 a posteriori ? On le lui souhaite au moins sur le plan des résultats !

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