Qu’est-ce qui fait un bon patron d’équipe ?

Les réponses des principaux intéressés

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25 novembre 2012 - 12:37
Qu'est-ce qui fait un bon (…)

Vendredi à Interlagos, de nombreux chefs d’équipe étaient conviés à la traditionnelle conférence de presse de la FIA : Eric Boullier, Monisha Kaltenborn, Ross Brawn, Christian Horner et Martin Whitmarsh étaient de la partie.

Venant tous d’horizons différents, ils ont donné leur opinion sur ce qui faisait - ou non - un bon patron d’équipe. Unanimes, ils estiment que c’est les résultats qui font la réputation.

« Vous êtes un bon chef d’équipe lorsque vous commencez à gagner des courses », pense Eric Boullier, qui gérait par le passé l’écurie française DAMS (GP2 et FR3.5 Series). « La preuve que ce n’est pas seulement le profil, c’est juste la capacité à manager les bonnes personnes, amener les bonnes personnes dans l’équipe, constituer le bon business pour votre équipe, et bien évidemment chercher à avoir les meilleurs pilotes. Il faut ensuite faire que tout ce groupe de personnes travaillent ensemble dans un environnement très compétitif et aussi gérer un peu de politique autour de cela, ce qui fait de l’ensemble un succès. Je pense que c’est une définition simple, mais c’est la façon dont cela doit fonctionner je pense. »

Seule femme dans ce monde de brutes, Monisha Kaltenborn a été nommée team principal après le retrait de Peter Sauber cette année.

« Je ne pense pas qu’il y ait de quelconques règles absolues à ce sujet. Je pense que nous sommes tous évalués à la fin de la journée par la performance et si vous êtes bon, si vous avez de bons résultats alors vous devez être un bon chef d’équipe », dit-elle.

Ross Brawn est certainement l’homme avec la plus grande expérience en F1. Victorieux de 14 titres comme directeur technique - avec Benetton et Ferrari, il a racheté Brawn GP en 2009 et est depuis devenu directeur chez Mercedes GP.

« Je pense aussi que vous êtes mesuré par vos résultats. Une des choses qui le démontre en Formule 1, c’est le résultat de l’équipe et il n’est pas possible de le cacher. Mais je pense que chacun d’entre nous démontre probablement ses points forts la plupart du temps quand nous échouons au lieu de réussir : la réaction à l’échec, la façon dont vous le traitez, comment vous continuez à motiver l’équipe, comment vous continuer à assembler les éléments déjà là est la qualité la plus importante que tous nous devons avoir », explique Brawn.

« Chacun d’entre nous a été confronté à l’échec de nombreuses fois, c’est la nature de la F1, il n’y a qu’une seule équipe qui peut gagner - le reste des équipes connaissent donc un échec. La façon de réagir à cela, comment nous le faisons et comment nous essayons d’améliorer notre situation est la mesure du patron d’équipe pour essayer de faire à nouveau fonctionner le tout un peu mieux l’année qui suit. »

Christian Horner a donné un avis très détaillé sur le sujet. Ancien pilote de monoplace dans les années 90, il est devenu le directeur de l’équipe Red Bull en 2006. Depuis, il a remporté cinq titres mondiaux - et un nouveau pourrait même s’ajouter à son palmarès cet après-midi, si Vettel remportait le championnat.

« Je ne pense pas qu’il y ait de règles précises. Pour moi, le rôle du chef d’équipe dans les différentes équipes représente des choses différentes encore, et je pense que c’est fondamentalement un business de personnes. Vos antécédents, votre éducation, tout cela joue », estime le Britannique.

« Il est question en F1 d’obtenir le meilleur des gens, de les encourager et de surmonter les obstacles si nécessaire. Il faut partager avec eux une vision, un but, un objectif et cela doit circuler dans l’équipe de haut en bas de la hiérarchie, dans l’intégralité de l’équipe, parce que la Formule 1 ce sont les plus grandes équipes sportives au monde. Et c’est toujours un sport. Vous pouvez dire que c’est du lundi au vendredi une entreprise, mais à la fin de la journée c’est un sport où vous êtes en compétition, département par département contre vos rivaux. Si vous travaillez collectivement, avec un groupe soudé, vous pouvez arriver à réaliser de grandes choses. Il n’y a aucune garantie, personne n’est éligible de facto au succès, mais c’est ce type de sport où vous récoltez ce que vous semez. »

Martin Whitmarsh, directeur de McLaren Mercedes depuis 2009 à la suite de Ron Dennis, est à la conclusion. « Je ne vois pas grand chose à ajouter. Je pense que toutes les équipes de Formule 1 ont d’excellentes personnes qui travaillent d’arrache-pied, quelle que soit leur place sur la grille. Tout le monde travaille très dur. Tout a été dit déjà. »

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