Vergne : Mon plus gros obstacle a été Red Bull

"C’est assez amusant quand on y repense"

Par Franck Drui

24 décembre 2016 - 10:13
Vergne : Mon plus gros obstacle a (…)

Comme un certain nombre de pilotes, Jean-Éric Vergne est passé par la filière Red Bull avant de malheureusement faire les frais de la politique de la marque de boissons, qui n’hésite pas à remercier soudainement ses pilotes si ceux-ci ne lui semblent pas assez performants. Aujourd’hui, le Français revient sur ses débuts, du karting vers la Formule 1.

« Ça a toujours été compliqué. Ma famille n’a heureusement jamais dû dépenser trop d’argent, mais en karting je savais qu’il faudrait débourser 500 000 euros pour aller dans une bonne équipe de Formule Renault 2.0. On peut dépenser moins mais à ce moment-là, ça devient impossible de décrocher le titre. À la place, j’ai choisi d’aller en Formule Campus française, l’actuelle F4 française. J’ai reçu l’aide de la Fédération Française du Sport Automobile et ai remporté le titre. Ce fut une belle saison avec beaucoup de victoires, et ça m’a donné l’occasion de participer aux sélections Red Bull aux côtés de 20 autres pilotes. J’ai alors montré que j’étais le meilleur avec Daniel Ricciardo, et Red Bull m’a ensuite soutenu. J’ai été très chanceux parce qu’ils ont ensuite géré ma carrière et m’ont toujours placé dans de bons championnats et de bonnes équipes. »

Mais ce début de carrière sous de bons auspices a aussi précipité le départ de Vergne.

« C’est assez amusant quand on y repense, parce que mon plus gros obstacle a été Red Bull : je n’avais pas de manager au moment où j’ai quitté la Formule 1. C’est facile quand tout va bien avec eux, mais quand ce n’est pas le cas, on n’a nulle part où aller. Mais j’ai eu de la chance et ai réussi à m’en tirer au bout du compte. Red Bull m’a permis d’arriver en F1 mais a aussi contribué à mon départ. »

Le Français semble tout de même satisfait de son parcours.

« Quand on est petit et qu’on fait du karting, on ne pense plus qu’à ça et on ne s’imagine pas pompier ou policier. On rêve d’être pilote et j’ai eu la chance de le devenir. Il y a évidemment de mauvais côtés, mais les aspects positifs sont bien plus nombreux. Peut-être qu’un jour, je trouverai plus d’inconvénients que d’avantages, et alors j’arrêterai. »

« Si je pouvais remonter le temps… c’est difficile, il y a certaines choses que je ferais différemment et des décisions que je changerais. Mais on ne peut pas refaire l’histoire et je suis bien maintenant. On souhaite toujours rester plus longtemps en Formule 1, mais j’ai quand même eu la chance de disputer plus de 50 Grands Prix dans la catégorie. »

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