La course à l’innovation nuit-elle au spectacle ?

Herbert et Hill en débattent

Par Alexandre C.

16 mars 2017 - 17:15
La course à l'innovation nuit-elle

Cela fait maintenant une décennie que plus aucun pilote Ferrari n’a gagné le championnat des pilotes. Depuis dix ans donc, la Ferrari vole d’échec en échec, mais n’est pas restée inactive en procédant à de vastes réorganisations. Ces dernières années, plusieurs directeurs d’écurie ont pris la porte, sans parler de Luca di Montezemolo… Cette instabilité, censée réveiller la belle endormie, n’a jusqu’à présent pas porté ses fruits. Maurizio Arrivabene pourrait être ainsi sur la sellette dès la fin de la saison si la situation ne change pas.

Que pense Johnny Herbert de la situation actuelle de Ferrari ? N’est-il pas temps pour la Scuderia d’amener un peu de stabilité ?

« Ce serait la manière classique de procéder chez Ferrari de donner à Maurizio Arrivabene une chance, et si cette chance ne marche pas, alors, de tout changer encore une fois. J’aime sa passion, c’est formidable. Il a ce caractère trempé, typique aux Italiens, et je pense que c’est sain pour le sport. S’ils réussissent à passer outre, ce serait bon pour lui et bien sûr, bon pour la F1. J’aime Sebastian et Kimi a fait une saison remarquable l’an dernier, et on ne dirait pas qu’il ait perdu sa passion. »

« S’ils sont tous les deux en forme, et Ferrari aussi… Lewis a toujours voulu un tel défi. Il veut prouver qu’il est le meilleur. Et c’est ce qu’il aime : cette compétition que nous n’avons plus vue depuis longtemps parce qu’elle a été dominée par deux pilotes. Nous avons vu un peu de compétition entre Nico et Lewis, mais vous voulez en voir avec une autre voiture, comme les deux Red Bull. »

Pour Damon Hill, le champion du monde 1996, la trop grande domination de Mercedes n’est pas saine pou la discipline…

« Je pense que c’est un problème ancien dans le sport. Vous donnez aux gens un défi de designer, les gars travaillent dessus pendant six mois. Ensuite, l’un de ces concepts peut être considérablement meilleur que les autres, et les autres doivent rattraper ce retard pendant le reste de la saison, et c’est impossible. Vous ne voulez pas arrêter l’innovation parce que cela fait partie de l’attractivité du sport. Ce que les gens aiment, c’est l’intelligence du design, mais il faut trouver un moyen, une fois que quelqu’un a démontré sa domination, de laisser les autres rattraper leur retard, afin de ne pas détruire la compétition. »

« C’est formidable si vous avez deux coéquipiers qui se battent. Donc vous pouvez avoir McLaren qui gagne 15 ou 16 courses, avec Prost et Senna, et cela nous va, parce que c’est comme regarder Nadal et Federer. Deux rivaux, c’est bon pour n’importe quel sport pour fournir du divertissement, mais si vous avez un pilote qui domine, ce qui était le cas durant l’ère Schumacher, et que son coéquipier n’est pas capable de soutenir la comparaison, alors cela nuit au sport. »

Damon Hill propose alors une piste jamais tout à fait explorée pour éviter une telle situation…

« Max Mosley voulait une limitation des ressources, mais personne n’a vraiment essayé cette solution, et nous avons une sorte de limitation maintenant puisque nous avons un nombre limité de moteurs, et ainsi de suite. »

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