Coulthard et l’ascension de Hamilton chez Mercedes

Hamilton/Rosberg et Häkkinen/Coulthard, même combat

Par Franck Drui

9 septembre 2015 - 14:52
Coulthard et l'ascension de (...)

À Monza, Lewis Hamilton a réalisé la meilleure opération possible au championnat : 25 points pour lui, zéro pour son plus proche concurrent Nico Rosberg. Avec un matelas de 53 points qui commence à être confortable, le championnat semble joué et aujourd’hui, David Coulthard revient sur les prémices de ce possible deuxième sacre de Hamilton au sein de l’écurie Mercedes.

« Lewis Hamilton a rendu une copie parfaite ce week-end lors du Grand Prix d’Italie. Évidemment, il lui fallait la bonne voiture pour exercer une telle domination, mais en Formule 1, en plus d’être capable d’accéder à la discipline et d’y rester, il faut aussi prendre les bonnes décisions en temps voulu. Et la situation actuelle de Hamilton est le résultat de ce qui était à l’époque apparu comme un choix insensé : quitter McLaren pour rejoindre Mercedes fin 2012. »

« Ce transfert a représenté un bouleversement dans sa vie. Depuis l’âge de 11 ans, il avait grandi dans le giron de McLaren et laissé un père omniprésent gérer sa carrière. Mais en rejoignant Mercedes, Hamilton a coupé les deux cordons. Il avait alors été convaincu que c’était la meilleure écurie pour lui par Niki Lauda et le directeur de l’équipe à l’époque, Ross Brawn. Et il se trouve qu’ils avaient entièrement raison. »

«  Hamilton laisse toujours certaines personnes sceptiques, et quand j’emploie une quelconque phrase à base de « performance à la Senna » concernant Hamilton, je reçois une volée de critiques, comme si c’était un sacrilège. Mais c’est exactement ce que Hamilton est en train de faire en ce moment : du Senna. »

« Impossible de passer sous silence le fait que son coéquipier, Nico Rosberg, a mené une carrière très convaincante en F1, avec quelques courses exceptionnelles à l’occasion. Il a mené la vie dure à Hamilton durant leurs deux premières saisons chez Mercedes en 2013 et 2014. Hamilton, comme tous les grands pilotes, dispose d’une vitesse exceptionnelle. Rosberg a semblé en mesure de contrer cet atout ces deux dernières années, mais pas en 2015. »

Mais malgré ses qualités, Hamilton ne fait toujours pas l’unanimité dans le petit monde de la F1.

« L’autre jour, j’ai discuté avec un type qui n’arrêtait pas de répéter à quel point il trouvait les tatouages de Hamilton ridicules. Bon, les tatouages ne sont pas ma tasse de thé, mais si Hamilton aime bien, ou veut se teindre en blond, ou encore passer du temps avec des stars de la pop, qui somme-nous pour en juger ? Tant que ça n’affecte pas négativement son pilotage, et il est évident que ce n’est pas le cas, alors il devrait pouvoir faire ce qu’il veut. Il est jeune, fortuné, au sommet de sa forme et dispose d’une voiture fantastique. Il se sent probablement très confiant, et ça se voit sur la piste. »

Ayant vécu une situation similaire chez McLaren il y a une quinzaine d’années, Coulthard ne peut que voir son propre reflet en Rosberg.

« Avec un déficit de 53 point après Monza, Rosberg a raison de dire qu’il sera « très difficile » pour lui de battre Hamilton. Ce n’est cependant jamais terminé avant la dernière course, car Hamilton pourrait croiser un chat noir et rencontrer divers incidents et autres problèmes de fiabilité. Mais pour être franc, Rosberg n’a que très rarement paru l’égal de Hamilton cette année. »

« Je peux totalement me projeter dans cette situation et analyser avec une clarté qui fait peut-être défaut à Rosberg : durant 6 ans, j’ai été le coéquipier de Mika Häkkinen, et je sais donc ce que c’est que d’être aligné aux côtés d’un pilote qui est un cheveu plus rapide. Vous êtes souvent à seulement un dixième de seconde, mais vous êtes tout de même derrière. Vous ne laissez pas tomber et vous vous dites : ‘oh, il est meilleur que moi’. Vous continuez à analyser, à penser à comment gagner, vous continuez à y croire. C’est une part inhérente à un sportif. »

« Mais Rosberg sait qu’il n’a pas fait jeu égal avec Hamilton cette année. Il n’y a pas de honte à ça. C’est un grand pilote et un atout de poids pour Mercedes mais, jusqu’à présent, c’est Hamilton le plus fort. »

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