Coulthard : La F1 doit mettre ses pilotes au défi

Si le suspense du Grand Prix de Monza s’est surtout joué en coulisses après la fin de la course avec la menace de disqualification du vainqueur Lewis Hamilton pour pression de pneumatique non-conforme, David Coulthard estime que la décision finale de la FIA est somme toute logique étant donné le flou qui entoure encore le protocole de mesure des pressions des pneus en Formule 1.

« La pression des pneus est quelque chose de très difficile à gérer précisément, tout simplement parce qu’elle fluctue énormément. Dans le cas qui nous préoccupe, les équipes se sont vues indiquer une heure à laquelle les pressions seraient mesurées avant la course. À ce moment-là, les pneus de Hamilton étaient conformes. Un peu plus tard, la pression était cependant descendue sous le seuil limite. Mais si on ne dispose pas de paramètres précis pour la mesure, ou si on mesure quelque chose d’aussi fluctuant et sensible aux facteurs extérieurs qu’une pression de pneu, je ne vois pas comment on peut punir quelqu’un dans ces circonstances. L’affaire est donc en cours. La FIA a adopté une approche sensée et la situation sera clarifiée avant la prochaine course à Singapour le 20 septembre. »

Après les explosions à Spa, Pirelli aurait-il préconisé des pressions minimales trop hautes ? La question était posée dans le paddock, et les pilotes de pointe ont rencontré Pirelli et les décideurs en F1. Il semblerait en tout cas qu’en ce moment, beaucoup de choses tournent autour des pneumatiques.

« Ça fait un moment maintenant que les pilotes ne sont pas satisfaits du comportement des pneus Pirelli et voudraient profiter d’enveloppes plus durables afin de pouvoir pousser plus fort et plus longtemps qu’actuellement. Alors il est temps que les décideurs en Formule 1 s’assoient et discutent avec les pilotes pour savoir si la philosophie qu’ils suivent est la bonne, et je suis content de voir que c’est ce qu’ils ont prévu de faire. »

« L’opinion des pilotes a trop longtemps été écartée par les hautes instances de la F1, parfois de façon condescendante. Mais pourquoi n’écouterait-on pas l’avis des gens-mêmes qui se retrouvent au volant des voitures ? Pour moi, les pilotes sont les plus qualifiés pour aborder le sujet, et ils ne sont pas aussi enthousiastes qu’avant à propos des F1 modernes. Et ça ne s’applique pas qu’à Fernando Alonso, Sebastian Vettel, Lewis Hamilton ou Nico Rosberg : les jeunes aussi ont leur mot à dire. »

« La Formule 1 doit parler aux spectateurs, et la plupart d’entre eux sont bien conscients que les pilotes ne sont pas heureux maintenant. Si les parents n’emmènent plus leurs fils et filles voir des Grand Prix, il ne faudra que peu de temps pour que les audiences soient réduites à néant si la F1 est trop chère, trop inaccessible ou trop peu distrayante. Sa capacité à mettre les pilotes au défi est plus que jamais au centre des préoccupations. »