Budgets plafonnés, redistribution des revenus : Liberty dévoile des plans moins ambitieux que prévu

Il a fallu trouver un compromis avec Ferrari

Par Alexandre C.

8 juin 2019 - 17:00
Budgets plafonnés, redistribution (…)

Les budgets plafonnés vont bien arriver à partir de 2021, dans une version légèrement moins ambitieuse que prévu : le plafond sera fixé selon les fuites dans les médias à 175 millions de dollars, comme nous vous le rapportions hier soir.

La FIA a fourni une version de travail aux écuries, présentant les détails de cette opération complexe.

Il n’y aura ainsi pas d’abaissement progressif du plafond sur 3 ans, comme initialement prévu : le plafond de 175 millions s’appliquera dès 2021 mais ne descendra pas à 150 millions ensuite.

La liste des dépenses exclues du plafond est également plus vaste qu’attendu : marketing, logement et transport des personnels en week-end de Grand Prix, salaires des pilotes et des trois plus hauts dirigeants, les 15 premiers millions relatifs à l’achat d’une unité de puissance, et enfin les coûts liés aux hospitalités des équipes.

Les frais de transport ont été exclus, pour ne pas que les écuries pâtissent de la volonté de Liberty Media d’étendre le calendrier à 25 courses à moyen terme.

Liberty Media entend également revoir la redistribution des revenus, dans un sens plus égalitaire. Les revenus seront désormais distribués selon trois critères, si l’on en croit cette version du travail qui divise cette répartition en trois grandes parties.

Les « colonnes » I et II dans le document de travail rappellent ce qui existe aujourd’hui.

La première colonne comprend 50 % du pot commun actuel, divisé, de manière parfaitement égale, entre toutes les écuries. Changement d’importance néanmoins : une écurie nouvellement entrante pourra directement toucher des revenus, au lieu d’attendre une saison comme ce fut par exemple le cas pour Haas dernièrement.

La deuxième colonne sera distribuée, entre les dix écuries, selon des critères liés à la performance. Le 1er du classement des constructeurs remportera 18 % du pot, comme aujourd’hui ; la 10e équipe recevra 2%, et non plus 4%. Les écuries de milieu de grille recevront des sommes plus ou moins similaires.

La colonne III est la plus sensible, puisqu’elle est de nature à remettre en cause les privilèges historiques de certaines écuries. Les bonus spéciaux seront distribués selon une nouvelle méthode : un bonus à trois écuries sera accordé, en fonction de leurs résultats sur une période de dix ans. Plus une écurie aura été le mieux classée les dix dernières années, plus elle recevra d’argent. Dans le détail, la victoire lors d’un championnat vaudra trois points, une deuxième place au classement des constructeurs vaudra 2 points, et une troisième place, un seul point.

Cependant Ferrari a réussi à conserver son bonus pour sa présence de long terme en F1… même si celui-ci, à hauteur aujourd’hui de 70 millions de dollars, pourrait être réduit. Ferrari ne pourra pas affecter ce bonus budgétaire pour dépasser le plafond des 175 millions.

La Scuderia a conservé un autre avantage historique : son droit de veto pour s’opposer au changement de réglementation F1. Mais ce droit exorbitant pourrait être redéfini, de manière à ce qu’il soit encadré pour dépendre de circonstances plus précises.

En l’espèce, le projet de Liberty Media est moins ambitieux qu’initialement prévu. La FOM a cependant dû passer un compromis, notamment avec Ferrari, pour faire passer la pilule. La F1 s’en retrouvera-t-elle profondément bouleversée ? Rien n’est moins sûr.

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