Après Sakhir, Russell a découvert ses limites mentales et fait appel à un psy

La santé mentale, un aspect sous-estimé ou méprisé en F1 ?

Par Alexandre C.

11 avril 2021 - 15:16
Après Sakhir, Russell a découvert (...)

Le Grand Prix de Sakhir, l’an dernier, fut pour George Russell de véritables montagnes russes. Appelé à la rescousse pour remplacer Lewis Hamilton, atteint du Covid-19, le Britannique fit sensation en manquant, de peu, la pole face au coéquipier bien installé dans l’équipe, Valtteri Bottas.

En course, chacun se souvient des rocambolesques circonstances, ensuite, qui amenèrent George Russell à viser la victoire au Grand Prix, à dépasser Valtteri Bottas… puis à tout perdre, deux fois, en raison de coups du sort (mauvais pneus montés sur sa voiture, puis crevaison).

Aujourd’hui le pilote Williams revient sur cette expérience, lors de laquelle il a peut-être autant appris que souffert.

« Je me suis qualifié en deuxième position au Grand Prix de Sakhir, et j’étais déçu. Je venais de me qualifier en deuxième position et j’étais déçu. Ma meilleure position en qualifications jusqu’à ce moment-là était P12, ce qui m’avait absolument enthousiasmé. »

« Cela m’a appris que se battre pour des championnats et des victoires à l’avenir sera mentalement beaucoup plus difficile que ce que j’ai dû endurer en fond de grille ces deux dernières années. Si je veux gagner des courses et des championnats, je ne peux pas laisser ces moments difficiles m’envahir. »

George Russell a alors découvert ses limites mentales avec ce Grand Prix. C’est pourquoi, comme par exemple Romain Grosjean avant lui, l’ancien champion de F2 a fait appel à un psy professionnel. Qui prouve aujourd’hui toute son utilité.

« Évidemment, parler à sa famille et à ses amis, c’est bien, mais avoir l’avis d’un professionnel était vraiment important. Je me sens de plus en plus fort à ce sujet. Plus le temps passe, et comme j’ai aussi vécu ces moments difficiles, j’ai appris que le fait d’en parler à la bonne personne... »

« Cela m’a permis de revenir plus fort, plus en forme, en meilleure santé que jamais, et d’être capable de performer grâce à cela. »

Comme Lando Norris avant lui, George Russell insiste aussi sur l’importance de la santé mentale, parfois perçue comme une faille affichée dans le sport de haut niveau.

« Je pense que la santé mentale est incroyablement importante. Tant de gens, les hommes en particulier, voient la psychologie comme une faiblesse, ce qui n’est absolument pas le cas. Votre esprit est l’outil le plus puissant de votre corps. »

« Si vous avez mal aux dents, vous allez voir un dentiste. Si vous avez un problème psychologique, vous devez en parler à un professionnel. Il vous aidera dans ces moments-là, que ce soit sur le plan professionnel ou personnel. »

« Je n’ai jamais été de ceux qui pensent que la santé mentale n’est pas si importante, que l’on est soit mentalement fort, soit mentalement faible ou autre, et qu’il suffit d’être fort à ce sujet ou, si vous avez déjà eu un moment difficile, de vous endurcir et de le surmonter. »

« Donc ces expériences ont été une bénédiction déguisée, je pense. À long terme - dans 10 ou 15 ans - je regarderai en arrière et je dirai : "Je ne changerais aucune de ces expériences pour rien au monde’. »

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