Wolff : Ce que j’aime, c’est un pilote qui ne soit pas téléguidé

La restriction des communications arrive enfin en 2016

Par Franck Drui

7 mars 2016 - 14:55
Wolff : Ce que j'aime, c'est

Dans l’optique de rendre aux pilotes un peu d’autonomie au volant de leurs bolides, la FIA avait évoqué il y a près d’un an et demi l’idée de limiter les communications avec le muret des stands. Si on avait dans un premier temps simplement interdit aux équipes de donner à leurs pilotes des informations sur le rapport de boîte à sélectionner, le point de freinage ou les trajectoires, c’était pour donner le temps au paddock d’apprendre un peu mieux comment gérer les nouvelles voitures à moteurs turbo hybrides. Et finalement, 2016 marquera le début de l’application stricte du paragraphe 20.1 du règlement, qui stipule que « le pilote doit conduire seul et sans aide ».

Toto Wolff, le directeur de Mercedes, semble ainsi quelque peu partagé entre la promesse de courses plus imprévisibles et la perte de certaines émotions quand les pilotes s’exprimaient à la radio.

« Avec ces nouvelles règles, les informations que nous pourrons transmettre aux pilotes seront bien plus restreintes. La stratégie, l’utilisation des différentes cartographies moteur, le choix des pneus et même les arrêts aux stands, tout cela sera du ressort du pilote. Nous perdrons un peu de l’optimisation permise par les algorithmes et les ingénieurs, et il y aura de la place pour les erreurs. Ce que j’aime, c’est un pilote qui prenne des décisions, pas qu’il soit téléguidé depuis le garage. »

La semaine dernière, le champion du monde en titre Lewis Hamilton avait exprimé des doutes quant à la nécessité de restreindre autant les échanges entre les pilotes et leurs ingénieurs, mais son patron estime que c’est une bonne chose. Et si Mercedes a souvent opté pour la même stratégie pour ses pilotes depuis 2014, ces derniers pourront dorénavant se fier davantage à leur instinct en course.

« C’est une avancée totale, reprend Wolff. L’objectif est de rendre les choses moins prévisibles, et c’est ce qui se passera. Prenez les différents modes de fonctionnement du moteur accessibles aux pilotes en course et qui offrent divers niveaux de performance et d’efficacité. Ils ne pourront évidemment pas être utilisés en continu, même si plus on sollicite de puissance, mieux on peut défendre et attaquer. Mais si un pilote doit de lui-même juger quand utiliser tel ou tel mode au fur et à mesure du déroulement d’un Grand Prix, les différences entre les voitures seront plus importantes et tout sera moins optimisé. »

« Il faudra de ce fait passer plus de temps à préparer une course et faire appel à sa mémoire pour se rappeler ce qui était prévu, tout en se fiant à son instinct pour prendre la bonne décision au bon moment. »

Mais à l’instar de Hamilton, Wolff se demande si la FIA n’en a pas un peu trop fait.

« Nous aimons bien les communications radio et l’émotion qu’elles retranscrivent. C’est pour cette raison qu’elles ont été introduites il y a 15 ans, pour que nous puissions ressentir ce qui se passait dans un cockpit. Peut-être que les restrictions sont un peu sévères, et je ne suis pas certain que ce soit mieux pour les fans. Ils comprendront moins bien ce qui se passera parce que les pilotes parleront moins. Mais tout ceci fera une plus grand place à l’erreur, et les résultats s’en trouveront plus variés. C’est comme ça parce que les gens veulent voir les outsiders gagner, ils en ont assez que la voiture qui domine triomphe. »

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