Stratégie, pneus, réglages : Haas face au défi de Spa

Une équation à plusieurs inconnues

Par Alexandre C.

23 août 2016 - 11:41
Stratégie, pneus, réglages : Haas (…)

Haas s’apprête à découvrir le tracé tumultueux de Spa-Francorchamps pour la première fois. Au défi technique du circuit s’ajoute l’imprévisibilité météorologique qui est souvent un vecteur d’animation de la course, d’autant plus que sur le long tracé de Spa, une partie de la piste peut être mouillée et l’autre sèche.

Le directeur de l’équipe américaine, Gunther Steiner, explique comment il prépare les siens pour ce défi : « Vous pouvez vous préparer pour la course en diminuant le temps nécessaire pour changer les pneus. Par ailleurs, je pense que l’expérience du pilote entre en jeu ici – pour savoir quoi faire et à quel moment. Tout incombe au pilote et à ses décisions. »

L’autre donnée à prendre en compte à Spa est la consommation d’essence, particulièrement élevée puisque les deux tiers d’un tour se passent à pleine charge. « La gestion de l’essence est très importante », explique Gunther Steiner, « parce qu’il faut attendre le bon moment pour lever le pied. Maintenant, avec les communications radio, c’est une aide pour nous parce que l’ingénieur peut conseiller le pilote, alors qu’auparavant, quand le pilote demandait, l’ingénieur ne pouvait répondre ». Les communications radio ont en effet été totalement libéralisées par la FIA.

Spa est également un circuit qui alterne des secteurs 1 et 3 particulièrement rapides avec un deuxième secteur plus sinueux. Les réglages n’ont donc rien d’évident et on ne peut être rapide dans une portion sans faire de compromis dans l’autre. Pour Gunther Steiner, le défi est « le même qu’à Hockenheim. Il s’agit d’utiliser peu d’appui et d’avoir des vitesses de pointes élevées ou d’utiliser l’appui dans la section sinueuse et perdre un peu de temps dans les portions rapides ».

Particulièrement en cas de pluie, mais sur piste sèche bien souvent aussi, la voiture de sécurité s’invite en Belgique. Haas considère bien sûr cette donnée stratégique avant le dimanche : « La voiture de sécurité fait toujours partie de nos plans à l’avance. La stratégie dépend du tour d’entrée en piste de la voiture de sécurité, de nos pneus, et de la nécessité de rentrer ou de rester en piste. Une des choses les plus importantes avant le départ de la course est de connaître la fenêtre d’entrée aux stands et de sortie en cas de voiture de sécurité. Cela change durant la course parce que vous obtenez des meilleures données sur la dégradation des pneus et aussi sur les positions des autres concurrents sur le moment ».

Concernant les données pneumatiques, le Grand Prix de Belgique de l’an dernier avait été marqué par la spectaculaire délamination du pneu de Sebastian Vettel dans les derniers tours, offrant le podium à la Lotus de Romain Grosjean. « Pirelli a poussé pour imposer une pression minimale aux pneus et je pense que cela aide », détaille Gunther Steiner. « Ils ont beaucoup de données de la part des équipes et ensuite ils les utilisent pour nous conseiller. Habituellement, ils nous conseillent sur la pression minimale et sur le nombre maximum de tours pour chaque pneu. (…) Pirelli a fait un boulot formidable et cela nous aide beaucoup. »

Le directeur de l’équipe américaine précise en outre se méfier de la perte subite de compétitivité des pneus, en quelques tours seulement : « Quand le pilote rentre aux stands, les pneus sont à la limite. Normalement, il reste encore 20 % de gommes, mais vous rentrez parce que les temps au tour sont si lents qu’il n’y a pas d’intérêt de rester. »

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