RRA : Mercedes rejoint Sauber pour limiter les budgets

Selon les top teams de la Formule 1, les équipes devraient se servir du plafonnement des budgets pour faire baisser les coûts.

Le nouveau projet de restriction des coûts (le RRA) devient une nécessité après l’impatience de Monisha Kaltenborn la semaine dernière, et la mise en garde de Jean Todt - qui s’attend à perdre des voitures de la grille si les budgets ne sont pas réduits de 30% dans les trois prochaines années. Des discussions entre la FIA et les équipes sont actuellement en cours afin d’essayer de trouver une solution.

« Nous avons pendant un moment proposé un plafond budgétaire, dont nous sommes encore convaincus parce qu’il permettra à chacun de faire usage de ses points forts », déclare Monisha Kaltenborn, directrice de Sauber F1 Team, au journal Autosport. « Ce serait des conditions de concurrence équitables et tout le monde pourrait suivre la voie qu’il souhaite, ce qui je pense rendrait le sport très excitant. »

« Mais nous ne devons pas commencer à un niveau qui est au-delà même de ce que les gens font en ce moment. Les fans veulent voir la compétition entre équipes, et quelle décision stratégique vous prenez sur le plan du développement ainsi que sur la piste. »

De son côté, Ross Brawn estime qu’une limitation des dépenses serait la meilleure façon d’avancer plutôt que d’essayer de réprimer par les règlements techniques.

« Je pense que nous accueillons toute contrainte juste et appropriée sur les ressources », déclare le team principal de Mercedes à propos du plafond budgétaire.

« Il n’y a aucune attirance pour dépenser plus que vous en avez besoin, pour avoir une F1 performante et compétitive. La plupart des équipes sur la grille n’exploitent peut-être pas ces limites, mais il y a cinq ou six équipes sur la grille qui fonctionnent au delà des limites acceptables pour le futur. Personne ne rechignerait à une limite juste et équilibrée, si elle n’est pas biaisée envers une équipe. »

« Nous sommes de fermes partisans du RRA - parce que nous pensons que c’est quelque chose de très simple à appliquer. Cette année est X, l’année prochaine sera X moins 20% et l’année suivante X - 40%, de sorte qu’il très facile de tirer vers le bas. »

« Si vous mettez des contraintes sur la technique, alors nous risquons de gâcher le sport, et je plaide en faveur d’une retenue des budgets. Vous ne pouvez pas dépenser plus qu’une limite : vous ne pouvez pas avoir plus de gens et vous avez à faire le meilleur travail possible avec ce que vous avez. Ensuite vous permettez encore d’avoir de l’innovation tout en gardant l’esprit de la F1. Pour moi c’est sans aucun doute le chemin à suivre. »

Chez Lotus, Eric Boullier estime qu’un plafonnement du budget est l’une des trois options que la F1 pourrait adopter pour maîtriser les coûts.

« Il y a trois solutions : le plafond budgétaire, peut-être une réglementation plus conservatrice sur les règles techniques mais aussi sportives parce que je suis sûr qu’il y a des modifications à apporter sur le plan sportif pour économiser de l’argent, et le RRA », explique le Français. « Mais il va falloir que cela convienne à l’ensemble des équipes. Il n’y a donc pas qu’une seule façon d’y arriver, il y en a trois pour s’assurer que nous pouvons contrôler les coûts en F1. »