Pirelli ne veut plus travailler en aveugle

Pirelli n’a toujours pas prolongé son contrat avec le championnat de F1 et il se dit dans le paddock de Montréal que cela pourrait ne jamais arriver. Le manufacturier italien serait en effet las des critiques continuelles.

“Nous ne pouvons pas continuer à travailler dans le noir,” déclare Paul Hembery, le patron de la compétition chez Pirelli. “D’ici au mois de septembre, nous devons fournir les spécifications de nos pneus pour la saison 2014, mais nous ne savons pas à quoi ressembleront les voitures de l’année prochaine. Nous pensons que les pneus 2014 devront être plus larges, mais nous ne savons pas de combien de centimètres. Cette année, à cause d’un manque d’essais privés... nous avons eu ces problèmes de délamination et comme nous ne pouvons pas rouler en essais privés, nous devons résoudre ce problème dans nos laboratoires.”

Hier, à l’occasion des premiers essais libres du Grand Prix du Canada, Pirelli a fourni aux équipes le fruit de son travail, mais ces nouveaux pneus qui en théorie devraient débuter leur carrière lors du prochain rendez-vous de Silverstone, certaines équipes n’en veulent pas.

“Nous avons entendu que Lotus n’accepterait aucun changement et si c’est le cas, nous utiliserons les mêmes pneus pour le reste de la saison. Il y aura probablement encore des courses avec quatre arrêts, mais que pouvons-nous y faire ? Nous ne voulons plus une autre saison comme celle-ci. Nous arrivons au terme de notre contrat avec le championnat de F1. Est-ce que la F1 va se retrouver sans pneus ? Je n’en sais rien, mais ce n’est pas notre problème. Peut-être qu’ils trouveront un autre fournisseur qui acceptera de travailler dans le noir,” poursuit Hembery.

Quant à l’affaire de la séance d’essais effectuée très discrètement avec la complicité de Mercedes au lendemain du Grand Prix d’Espagne, Pirelli botte en touche. “Cela ne nous concerne pas. Nous avons respecté les règles et nous continuerons à le faire,” affirme Marco Tronchetti Provera, le patron de Pirelli.