McNish : sous la pluie, les repères changent à chaque tour

Le défi de la pluie expliqué

Par Alexandre C.

20 novembre 2016 - 17:25
McNish : sous la pluie, les repères (…)

Allan McNish a comme l’ensemble des connaisseurs du paddock été impressionné par la danse pluvieuse de Max Verstappen à Interlagos. Pour le pilote écossais, ancien de Toyota, le Néerlandais a réalisé l’une des performances les plus étourdissantes de la dernière décennie.

Le fait que la course se doit déroulée sur une piste particulièrement humide a bien sûr décuplé le mérite des pilotes du paddock en général et du Néerlandais en particulier. Allan McNish nous explique ici tout ce que change la pluie pour un pilote – et les changements ne sont pas moindres !

« Plusieurs paramètres qui définissent la performance n’ont plus cours sur une piste mouillée, et le pilote a une plus grande influence sur la vitesse de la voiture. Il y a une compétence de base qui est requise, bien sûr. Vous avez besoin d’une sensibilité et d’un instinct renforcés. Les réactions doivent être super-rapides, comme c’était évident non seulement avec le nombre de tête-à-queue et de demi tête-à-queue, mais aussi lors de moments plus effrayants, comme avec la Manor d’Esteban Ocon, qui a de justesse évité une collision avec la Ferrari arrêtée de Kimi Raikkonen sur la ligne droite des stands à 300 km/h. « 

« Une conscience spéciale de l’environnement devient un facteur critique. Avec les gouttes, un pilote ne peut voir devant lui, donc il doit avoir une bonne vision périphérique pour voir où il est sur la piste, par exemple pour regarder les panneaux de freinage pour savoir quand il doit relâcher l’accélérateur. Le meilleur moyen de décrire cela, c’est de se représenter cette image : un pilotage sur une autoroute, avec une pluie torrentielle et une voiture devant vous qui vous balance des jets d’eau… et vous n’avez pas d’essuie-glaces ! »

« Vous avez besoin d’une vraie concentration aussi, parce que conduire à fond sous une pluie battante est bien plus mentalement fatiguant que vous ne pouvez l’imaginer. Vous ne pouvez tout simplement pas vous détendre. Et ensuite, il y a une chose qui a vraiment distingué Verstappen : une énorme confiance en lui-même et en sa voiture. »

« Les limites changent à chaque virage, à chaque tour. La piste évolue avec la quantité de pluie, qu’elle sèche ou qu’elle devienne plus mouillée. A 250 km/h, vous voyagez à 90 mètres par seconde. Donc si vous freinez 0,1 seconde trop tard, vous avez parcouru 9 mètres. La marge d’erreur est bien moindre sur le mouillé que sur le sec, parce que vous avez moins d’adhérence, à la fois pour freiner et, particulièrement, pour tourner. Cela signifie que vous devez vraiment sentir la transition entre la motricité et l’adhérence latérale pendant que vous relâchez les freins et tournez pour prendre le virage. »

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