Les premiers mots de Kubica après son accident

Par la Gazzetta dello Sport

Par Franck Drui

11 février 2011 - 12:41

Robert Kubica est actuellement en salle d’opérations pour subir une intervention chirurgicale destinée à réduire ses fractures qui n’ont pas encore été traitées, par manque de temps dimanche. Avant cela, il s’est longuement confié hier soir à un journal italien. Extraits choisis.

"Je veux revenir au volant plus fort que jamais ! Après ces accidents, vous n’êtes plus jamais le même qu’avant. Au contraire vous vous améliorez," explique Kubica à la Gazzetta dello Sport.

"Cela m’est déjà arrivé, en 2007, après mon accident au Canada. J’ai dû manquer une course et quand je suis revenu, j’étais meilleur. Un pilote c’est plus qu’une pédale d’accélérateur et un volant. Il y a une différence entre quelqu’un qui roule à 80% et un autre à 95%. Dans ces 15% supplémentaires, vous y trouvez plus capacités et de motivation."

"Depuis 2007, je suis plus fort dans ma tête. Et ce sera de nouveau le cas, quand je serai de retour en bonne forme physique. Je dois réussir à revenir cette année."

"Je me rappelle il y a sept ans de mon état de santé alors que j’étais dans une voiture conduite par un ami. Nous avions été percutés par une autre voiture conduite par une personne sous l’emprise d’un état alcoolique. Et nous avions terminé notre course contre un rail de sécurité, que nous avons plié avant de tomber d’une falaise."

"Pour mon bras droit cela a été la même chose : massacré. Mais après quatre jours, il ne me semblait pas aussi bien que maintenant, ça me rassure. Le docteur Ceccarelli a fait le reste à l’époque, et il m’assiste encore maintenant."

"J’ai envie d’accélérer le temps avec une vitesse folle, avec la meilleure préparation possible. Je ne sais même pas comment est constitué un os mais ils m’ont réparé, à moi de les refaire fonctionner comme ils le doivent."

"Mes doigts fonctionnent, je peux les sentir, le bras également. Mais je dois encore subir une opération, nous saurons après."

"Je suis désolé pour ce qui s’est passé. Cela n’aurait pas dû arriver. Je ne me souviens même pas ce qui s’est passé, je n’ai aucun souvenir de mon accident. Je me suis retrouvé à l’hôpital et Daniele (Morelli, le manager de Robert) m’a tout été expliqué. Il est ici depuis dimanche."

"Si je n’avais pas fait ce rallye, je serais resté chez moi. Je l’aurai regretté. Maintenant c’est fait et je suis dans ce lit. Les rallyes ne sont pas juste une passion. Ils constituent aussi un entraînement très difficile à la F1."

"Je pilote mieux en F1 parce que j’ai fait beaucoup de rallyes l’an passé. Le rallye aide à la concentration, surtout depuis qu’on ne fait presque plus d’essais privés en F1. Être performant en F1 consiste à aligner une série de détails.

"Le rallye m’a permis de travailler sur certains aspects de moi-même, où je pense avoir encore des marges d’amélioration. C’est important dans une saison où on doit affronter 20 courses."

Le manager de Robert Kubica a donné un détail qui fait froid dans le dos. "Quand je suis arrivé ici, il ne lui restait plus qu’un litre de sang (le corps humain en contient 5 à 6 en moyenne, NDLR). Les docteurs m’ont demandé d’appeler ses parents le dimanche après-midi. J’ai alors ressenti un énorme frisson dans le dos."