Le moteur indépendant suscite des réactions mesurées

L’initiative pourrait relancer les discussions de régulation des coûts

Par Franck Drui

31 octobre 2015 - 10:52
Le moteur indépendant suscite des (...)

Plus tôt dans la semaine, la FIA avait annoncé le lancement d’un appel d’offres pour un moteur simplifié et moins onéreux suite au veto de Ferrari contre un prix plafonné pour les V6 hybrides. Si l’idée paraît peut-être séduisante pour certaines équipes, les réactions sont pour le moment mesurées.

« Tout le monde est au courant que Williams soutient dès qu’elle le peut les mesures de réduction des coûts en Formule 1, déclare Claire Williams. « Mais nous avons aussi toujours soutenu les moteurs dont nous disposons actuellement et qui sont extrêmement pertinents pour l’industrie de l’automobile. La F1 se doit d’organiser un championnat qui innove techniquement. Il y a donc des arguments des deux côtés et c’est un sujet important que nous souhaiterions pour le moment aborder avec la FIA plutôt qu’en conférence de presse. »

Vijay Mallya, le patron d’une écurie Force India en proie à quelques difficultés financières, ne souhaite cependant pas se prononcer trop rapidement.

« La FIA m’a fait part du nouveau concept de moteur et j’apprécie cette initiative pour contrôler les dépenses. Mais il est encore très tôt pour que Force India commente et prenne position au sujet de ce nouveau moteur. Nous entretenons d’excellentes relations avec Mercedes et ils nous fournissent un propulseur fantastique. Évidemment, si la FIA estime qu’un moteur devrait coûter 6 ou 7 millions d’euros, ça me laisserait un peu de marge pour négocier une petite ristourne avec mon ami Toto. Car nous avons un contrat avec Mercedes jusqu’en 2020 et nous l’honorerons. »

« Ceci dit, toute mesure de réduction des coûts sera la bienvenue et devrait faire l’objet de discussions avec toutes les équipes, qu’elles soient ou non présentes au sein du Groupe Stratégie, parce que tout le monde compte. »

Mallya en profite également pour suggérer que si tout le monde semble être d’accord pour discuter, il faudrait que les négociations aboutissent à quelque chose de concret.

« J’ai bien entendu ce que Maurizio a dit à propos du veto de Ferrari. Il indique de plus qu’il est tout à fait prêt à discuter de mesures de réduction des coûts, et nous apprécions le geste. Mais malheureusement, le Groupe Stratégie a déjà entrepris des négociations pendant deux ans sans parvenir à une conclusion. Avec un peu de chances, nous nous pencherons tous très sérieusement sur le problème pour trouver des solutions satisfaisantes pour chaque équipe. »

Toto Wolff, le directeur de Mercedes, affirme que son équipe aussi est prête à négocier, mais qu’il est nécessaire de garder une certaine cohérence pour parvenir à réguler les coûts.

« Il est impossible de fermer les yeux sur la situation en Formule 1, et il faut aussi tenir compte de ses propres obligations commerciales. Ce dont nous aurions besoin, c’est d’une vision à long terme des règles afin d’essayer de faire faire des économies à nos partenaires et clients. Peut-être que l’initiative de Jean Todt et Bernie va déclencher des discussions plus approfondies, alors je la vois comme une bonne chose. Nous restons ouverts concernant les règlements mais nous ne les écrivons pas même si nous avons voix au chapitre. S’il se trouve que les règles doivent être changées, nous en discuterions, mais il ne faudrait pas trop bouleverser le système parce que ça n’entrerait pas dans l’agenda de grandes organisations comme Mercedes, Ferrari ou Honda. »

Malgré leurs difficultés cette année, Honda et son responsable en F1 Yasuhisa Arai estiment que la Formule 1 est sur les bons rails.

« Je crois qu’il y a trois choses importantes en Formule 1 : comme vous l’avez dit, la viabilité, les coûts. Ensuite, l’attractivité, l’amusement. Et pour finir, le défi des nouvelles technologies. Les règles actuelles ont pris la bonne direction. »

Et Maurizio Arrivabene de réaffirmer son penchant pour la discussion.

« Nous avons ici à cette conférence deux entreprises qui produisent leur châssis, leur moteur, leur boîte de vitesse, bref, toute leur voiture. Il faut trouver un équilibre avec les autres équipes, qui ont l’air plus petites mais qui ne font que leur châssis. Comme l’a dit Vijay, nous sommes disposés à discuter pour trouver des solutions qui rendent tout le monde heureux et qui, par-dessus tout, rendront la Formule 1 plus spectaculaire. Mais comme Toto l’a souligné, on ne peut pas trop secouer la boîte parce que ça ne fait que créer davantage de confusion. Il faut que tout le monde soit d’accord sur les règles après discussion et qu’elles soient les mêmes pour tous, parce que je ne pense pas qu’avoir trois, quatre ou cinq moteurs différents satisfera qui que ce soit. »

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