Interview Alain Prost - Ses commentaires sur la Red Bull RB8

Les fans de F1 britanniques ont eu un traitement spécial cette année alors que le quadruple champion du monde Alain Prost a pris le volant de la RB8, la monoplace 2012 de Red Bull Racing, pour une démo à Silverstone.

Nous avons rencontré Le Professeur quand il est descendu de la voiture.

Alain, ça s’est passé vite de vous mettre dans la voiture. Vous avez pu apprécier le pilotage de la RB8 ?

On apprécie toujours ! C’est toujours bon. La préparation a été courte mais ce n’était que pour un tour. J’aurais préféré faire un run plus long ! Mais c’était bon. Le faire ici, sur cette piste, avec tous ces spectateurs, c’est vraiment enrichissant. On se rappelle les victoires et le bon vieux temps.

Vous avec gagné 5 fois à Silverstone. C’était un circuit où vous vous sentiez particulièrement à l’aise ?

Je pense que ça m’allait bien. Silverstone était une piste vraiment rapide. C’était difficile et très dangereux, mais c’était aussi très exigeant pour les pneus avec les longs virages. Vous aviez besoin d’un set-up différent pour la course par rapport aux qualifications, ce qui fait que j’étais assez bon ici même quand je ne partais pas en pole.

Vous avez remporté votre dernier titre dans une voiture dessinée par Adrian Newey, en 1993. Vous avez piloté une RB6 de 2010 et maintenant une RB8 de 2012. Elles ont des points communs ?

On ne peut pas vraiment les comparer. Vingt ans, c’est long ! Les voitures modernes semblent différentes car tout y est parfaitement préparé, mais on ne peut pas sentir une grande différence en pilotant les voitures. Je pense qu’il y a plus de différence entre 1983 et 1993 qu’entre 1993 et 2012. Les années où je pilotais, on a vu de grands changements en F1. Même deux ans faisaient une grande différence, alors qu’entre 2010 et 2012, les Red Bull sont assez similaires.

Ça fait quelques années que l’on ne vous a plus vu courir en compétition. Vous êtes officiellement retraité ?

J’ai arrêté de courir il y a deux ans, mais suis-je retraité ? Il ne faut jamais dire « jamais », mais actuellement je n’ai pas la motivation pour courir. Quand je cours, je le fais sérieusement – même quand c’était des courses sur glace. Et si vous le prenez sérieusement, ça prend beaucoup de temps. Il faut s’impliquer complètement, et aujourd’hui c’est de plus en plus difficile. Pour être honnête, ça ne me manque pas du tout.

Renault a été très critiqué par ses clients cette année, particulièrement par Red Bull Racing. Vous trouvez ça justifié ?

Parfois ça va un petit peu trop loin, mais je peux le comprendre. Le bon côté, c’est que quand on entend de fortes critiques comme ça, c’est que la motivation est très forte. Renault et Red Bull Racing ont remporté 8 titres en 4 saisons, et les cycles en F1 font qu’on a de bons et de mauvais moments. Ça fait partie du jeu : on gagne ensemble et on devrait pouvoir perdre ensemble. Mais c’est difficile d’accepter la défaite quand vous êtes un compétiteur, donc je pense que la réaction de Red Bull est assez naturelle.

Source : Red Bull