Fillon n’abdique pas concernant le Grand Prix de France

Cela reste pour le moment un échec

Par Franck Drui

4 mai 2010 - 09:43
Fillon n'abdique pas concernant le

François Fillon, le premier ministre français, a reçu il y a quelques jours le prix "d’Homme de l’année 2009" du Journal de l’Automobile. L’occasion pour lui d’un discours sur l’industrie automobile et sa forme actuelle mais aussi de revenir sur sa passion pour le sport automobile.

"Je voudrais vous dire combien je suis touché de recevoir ce prix et je voudrais commencer en remerciant le jury et Henri Pescarolo, mon ami, qui a eu des mots à la fois aimables – ce qui, s’agissant d’Henri, n’est pas toujours, on le sait, sa principale caractéristique – et en même temps, des mots sincères qui me sont allés droit au cœur" commence le Premier Ministre.

"Ce n’est pas ma carrière de pilote qui me vaut, aujourd’hui, d’être sacré l’homme de l’année par votre journal, d’abord, parce que cette carrière, elle est encore devant moi et puis parce que je suis, pour le moment, un très médiocre pilote du dimanche. C’est vrai que j’ai eu l’immense privilège, que j’ai l’immense privilège de piloter des véhicules exceptionnels, le plus souvent sur l’un des plus beaux circuits du monde, celui du Mans. Mais je voudrais aussi vous avouer que j’ai beaucoup fréquenté les bacs à gravier et que je n’ai jamais, comme Henri l’a si gentiment rappelé, réussi à égaler les chronos de mon frère Pierre qui est définitivement le Fillon le plus rapide de la famille."

"C’est vrai que j’aime le sport automobile. C’est vrai que j’aime la vitesse. Je suis tombé dedans tout petit. Henri le rappelait tout à l’heure, je suis allé aux 24 Heures du Mans pour la première fois en 1955 (j’avais donc un tout petit peu plus d’un an) sur les épaules de mon grand-père dont l’interview que j’ai donnée au journal « L’Automobile » laisse croire qu’il a couru les 24 Heures du Mans. Je veux tout de suite dire que ce n’est pas vrai. Ce qui est vrai, c’est qu’il était, dans les années 1930, engagé aux 24 Heures du Mans avec une Peugeot mais qu’au dernier moment, sa femme lui a interdit de courir et il ne s’est donc pas présenté. Et ensuite toute ma jeunesse a été bercée par les 24 Heures et par le sport automobile. Si on cherche bien dans le film de Steve McQueen "Le Mans", on doit voir quelque part un figurant qui devait avoir, à l’époque, quatorze ou quinze ans et qui se rendait chaque jour sur le tournage en Mobylette. Et puis j’ai eu la chance extraordinaire de suivre quelques cours de pilotage avec les moniteurs de l’école de pilotage de l’Aco."

Élu de la Sarthe, François Fillon est fier d’avoir sauvé les 24 heures du Mans, menacées à l’époque d’extinction. Il est également revenu sur le dossier épineux du Grand Prix de France de F1 : il ne compte pas abandonner le projet.

"La vérité, c’est que mon bilan, s’agissant du sport automobile, est quand même assez contrasté. Je revendique d’avoir participé avec beaucoup d’autres au sauvetage des 24 Heures du Mans menacées à l’époque, par le comportement assez peu sportif de la Fédération Internationale de Sport Automobile – mais c’était celle de Monsieur Balestre et pas celle de Jean Todt – et aussi peut-être par le fait que l’ensemble des organisateurs de cette magnifique course s’était un peu reposé sur son succès. Mais en revanche, je dois reconnaître devant vous que je n’ai pas réussi – en tout cas pas encore – à ramener le Grand Prix de Formule 1 en France. C’est, pour moi – et nous l’évoquions ce matin avec le jury de ce prix –, un échec. Un échec sur lequel je n’ai pas dit mon dernier mot."

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