Ferrari veut poursuivre avec des moteurs de haute technologie en F1

Ferrari n’acceptera pas une Formule 1 à deux vitesses, avec deux moteurs différents ou avec un moteur revu pour 2018 qui ne soit pas au niveau de la technologie attendue dans la catégorie reine.

Si tel était le cas, Sergio Marchionne prévient que Ferrari se retirerait du sport.

"Nous ne voulons pas que la Formule 1 devienne de la Nascar. Ferrari trouverait d’autres moyens d’exprimer ses capacités à courir et à gagner. Ce serait extrêmement dommage que Ferrari quitte la F1 mais nous ne pouvons pas être repoussés dans un coin et ne rien dire," lance le président de Ferrari.

Marchionne est donc particulièrement en colère de voir que la FIA a donné un mandat à Jean Todt et Bernie Ecclestone pour améliorer les choses d’ici à la fin janvier.

"C’est un choix que nous ne partageons évidemment pas, parce que, pour nous, les règles doivent être écrites de manière coordonnée. C’est une vue qui est partagée par Mercedes et Renault. Nous dépensons des centaines de millions d’euros chaque année en F1, ce ne sont pas des décisions qui doivent être prises à la légère."

"On parle de créer un nouveau moteur qui est financièrement plus accessible aux petites équipes. Je comprends très bien les difficultés de ces équipes mais c’est à Bernie Ecclestone et à la FOM de les régler, pas à Ferrari."

"En créant ce moteur plus simple, nous enlèverions aux constructeurs les raisons qui nous poussent à courir. Nous allons sur la piste pour prouver qui nous sommes, nos capacités techniques. Si cet avantage se retrouvait diminué, Ferrari n’aurait plus l’intention de courir en F1. Nous ne voulons pas de la Nascar, nous voulons que la piste soit une expérimentation qui a des répercussions sur la production."

"C’est la FIA qui voulait ces moteurs hybrides," rappelle Marchionne. "C’était l’idée de Max Mosley et il avait raison. L’avenir de l’automobile c’est l’hybride."

"Il n’est pas vrai qu’il n’est pas possible d’y arriver avec ces moteurs. Nous devons trouver des compromis. Et si Ecclestone a besoin de créer un moteur équivalent aux nôtres pour les petites équipes, alors il doit faire cet investissement dans l’intérêt du sport."

Ferrari a donc exprimé son véto une fois, pour empêcher la fourniture des moteurs actuels à un prix plafonné.

"Todt et Ecclestone n’ont pas le droit de remettre notre droit de véto en cause," prévient Marchionne.

"Dans le passé il n’a jamais été utilisé je crois mais nous avons dû le faire récemment parce que la proposition était inacceptable. Le problème de ce sport c’est que le régulateur ne peut imposer des conditions économiques au management d’une équipe. Quand on nous a dit qu’il fallait faire un moteur et le vendre pour 2 euros (12 millions en réalité, ndlr), l’argument ne tient pas. La Commission F1 ne peut imposer à Ferrari un prix pour la fourniture de notre moteur."