Charles Pic revient sur la Corée et le Japon

La chronique du pilote Caterham

Par Franck Drui

17 octobre 2013 - 13:35
Charles Pic revient sur la Corée (...)

Bonjour à tous,

Cela fait maintenant un petit bout de temps que je ne vous ai plus donné de nouvelles. Pour tout vous avouer, avec l’enchaînement de ces deux courses asiatiques, je souhaitais avoir le maximum d’histoires à vous raconter.

Que s’est-il donc passé en Corée du Sud, puis au Japon ? Tout d’abord, avec la 14e place obtenue à Yeongam, nous avons égalé notre meilleur classement cette saison à l’arrivée d’un Grand Prix. Il nous a cependant manqué une position supplémentaire pour dépasser Marussia au championnat Constructeurs et même s’il faudra désormais que la chance soit de notre côté, je peux vous affirmer que l’équipe Caterham ne ménage pas ses efforts pour atteindre cet objectif.

Comme toujours, Suzuka a ensuite été un meeting fantastique, au cours duquel nous nous sommes employés à attaquer pour compenser le drive-through qui nous a été imposé et que nous avons respecté dès la fin du premier tour. La voiture s’est magnifiquement bien comportée et j’apprécie toujours autant ce circuit. Les autres pilotes le reconnaissent, il s’agit de l’un des meilleurs du calendrier.

Mais je suis certain que vous savez déjà tout cela. Je vous propose donc quelques anecdotes qui vous auront sûrement échappé…

Taxi driver

Démarrons avec un événement qui nous rapproche davantage de nos contrées que de l’Asie. Avant de m’envoler pour la Corée du Sud, j’ai en effet été convié par Renault au circuit Paul Ricard pour assister aux World Series by Renault.

Ayant disputé l’Eurocup Formule Renault 2.0 et la FR3.5 au début de ma carrière en monoplace, j’étais heureux, pour une fois, de n’apparaître qu’en simple spectateur. Cela ne m’a pas dérangé de ne pas courir et j’ai réellement apprécié cette journée, en particulier les baptêmes de piste au volant d’une Mégane RS offerts aux invités de Renault. Drôle de coïncidence, l’un d’eux n’était autre que l’acteur Frédéric Diefenthal, le héros de la saga cinématographique « Taxi ». On m’a également demandé de remettre le trophée au vainqueur de la FR2.0 et j’ai pu profiter d’un peu de temps libre pour rencontrer et échanger avec des fans.

Il s’agissait de ma première venue sur une épreuve des WSR depuis an, sur ce même circuit Paul Ricard d’ailleurs. Comme à l’époque, mon frère cadet, Arthur, était engagé en FR3.5. Nous n’avons cependant pas partagé beaucoup de temps ensemble car je ne souhaitais pas interférer dans sa préparation.

Se familiariser avec des miniatures radiocommandées

Le mercredi précédent le Grand Prix de Corée, nous avons été invités, Giedo et moi, à assister au Renault Samsung Motors, une compétition de voitures radiocommandées qui se déroulait à Seoul. Je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre, mais ayant désormais eu le loisir de tester, je peux vous assurer que cela n’a rien d’évident !!!

Ces voitures, qui n’étaient autres que des modèles réduits de la Caterham CT03, sont très agiles et rapides. C’est un peu étrange de piloter à distance car lorsque le circuit change de direction, les manettes sont inversées. En actionnant par exemple la molette vers la gauche, l’auto ne va pas forcément tourner dans ce sens, ce qui n’est pas le cas lorsque l‘on est derrière un volant ! Les changements de direction sont permanents et réussir à appréhender ce facteur est assez compliqué. C’est en tout cas plus difficile que sur des jeux vidéo.

Le haut niveau de compétitivité de nos adversaires a rendu ce challenge plus difficile encore. Nous avons en effet affronté des concurrents réguliers du championnat coréen, impressionnants et très expérimentés, mais nous ne nous en sommes finalement pas trop mal sortis.

Nous avons ensuite voyagé de Seoul à Mokpo à bord du KTX, la version coréenne du TGV. J’ai été agréablement surpris de constater qu’il avait été étudié par Alstom, une société française !

La prise du jour

Au terme du Grand Prix de Corée, nous nous sommes ensuite envolés pour le Japon, certainement l’un des pays les plus intéressants qu’il m’ait été donné de visiter. Un soir, en compagnie de quelques ingénieurs de Caterham, nous avons naturellement dîné au Yasu, un restaurant local de sushis. Je peux vous garantir que je n’en avais jamais mangé de tels !

Comme vous pouvez l’imaginer, la nourriture y est excellente. Cela dit, ce n’est pas surprenant lorsque l’on sait que cinq minutes auparavant, les poissons ondulaient tranquillement dans leur aquarium. Vous n’avez qu’à dire au chef « je veux celui-ci », et il vous le prépare directement dans votre assiette. J’ai bien entendu été surpris par ce procédé, mais il faut reconnaître que cela ne pouvait être plus frais !

Communion avec le public local

Au Japon, je ne suis pas simplement étonné par la nourriture. En effet, comparés à tous ceux que nous pouvons croiser à travers le monde chaque année, les fans de Formule 1 sont de loin les plus passionnés. J’ai signé tellement d’autographes pendant ces quatre jours passés au circuit !

Le jeudi précédent le Grand Prix - lorsqu’il n’y a aucune activité en piste, ne l’oublions pas -, l’organisateur divise la piste en deux à l’aide d’une corde et les fans sont invités à en occuper une partie. Ils peuvent ainsi observer pilotes et membres des teams au cours de leur traditionnelle reconnaissance de la piste. Les spectateurs étaient placés là, à moins d’un mètre de nous, sans jamais nous déranger et en faisant preuve d’une extrême gentillesse. Malgré leur amour pour ce sport et ses acteurs, ils ont patiemment attendu que nous terminions de travailler pour commencer à nous approcher. Je n’avais jamais vu cela ailleurs auparavant.

Gagner, perdre ou dessiner…

Au cours de la saison, les pilotes de F1 répondent à de nombreuses obligations télévisuelles et lors de cette escale au Japon, Canal+ a pour la première fois réuni les quatre pilotes français de la grille.

A cette occasion, ils nous ont demandé de dessiner le tracé du circuit de Suzuka les yeux bandés ! C’était d’autant plus délicat comme exercice qu’il s’agit du seul tracé en forme de huit… Pour être tout à fait honnête, nos résultats n’ont pas été brillants. Celui de Romain a certainement été le plus ressemblant, tandis que Jean-Eric a réussi la performance de griffonner sur la feuille de Jules ! Difficile, mais une expérience sympa.

Des sushis de Suzuka au Dhansak de New Dehli, il n’y a qu’un pas que nous franchirons du 25 au 27 octobre à l’occasion du Grand Prix d’Inde. D’ici deux semaines, je vous ferai ainsi part de ce que nous avons vécu là-bas.

On en reparle bientôt.
Charles

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