Buemi s’est bien adapté aux courses d’endurance

Sébastien espère que cela se passera aussi bien pour Webber

Par D. Thys

15 juillet 2013 - 10:25
Buemi s'est bien adapté aux (...)

Sébastien Buemi est pilote de réserve de l’équipe Red Bull de F1, mais il roule aussi pour Toyota en WEC. Il était notamment au départ des 24 Heures du Mans ces deux dernières années et il se réjouit déjà à l’idée de retrouver son équipier Mark Webber l’année prochaine dans ce type de compétitions.

“La plus grande difficulté que Mark (Webber) aura à relever sera le trafic en course,” explique Sébastien Buemi. “En revanche, il n’aura aucune difficulté à être rapide sur un tour, car les LMP1 ont des châssis très proches de ceux des F1. La position de pilotage est similaire et chez Toyota, nous avons gardé les mêmes roues qu’en F1. On pilote la voiture de la même façon avec seulement deux pédales. Mark n’aura aucun problème. En course, la plus grande difficulté sera donc de dépasser les voitures les plus lentes sans perdre trop de temps. Il faut trouver le bon compromis, car il faut dépasser sans perdre de temps, mais aussi éviter d’avoir un accident.”

Sébastien Buemi a dû lui aussi s’habituer au trafic et cela ne s’est pas toujours passé sans mal. “Pour bien passer dans le trafic, il faut prendre les bonnes décisions. Faut-il passer à droite, à gauche, rester derrière et attendre ? J’ai eu la chance de m’adapter assez facilement à ça, sans rencontrer de gros problèmes. Toutefois, à Spa, je sentais que je prenais de plus en plus de risques et j’ai d’ailleurs accroché une LMP2 qui ne m’avait pas vu. Boom ! Tout d’un coup, ma confiance a baissé de deux crans. Je sens que je roule dans le bon rythme, mais aussi que je peux m’améliorer dans le trafic.”

Pour dépasser les voitures les plus lentes en toute confiance, il faut compter sur la clairvoyance des autres pilotes. “On ne sait jamais qui se trouve dans l’autre voiture, mais après avoir disputé de nombreuses courses, on sait qui on peut attaquer facilement. Et dans une course de 24 heures, on doit se souvenir que tout le monde est fatigué au petit matin et qu’ils pourraient ne pas vous voir aussi bien,” poursuit Buemi.

Une autre grande différence dans les courses d’endurance, c’est que les pilotes doivent compter sur leur équipier alors qu’en F1 ce n’est évidemment pas le cas.

“Au début, c’est difficile de tout partager avec un autre pilote, car en F1, on ne s’occupe que de soi-même. On passe moins de temps au volant de la voiture et votre équipier veut parfois changer des choses sur la voiture. Ce n’est donc pas facile, mais on s’habitue et on apprécie de plus en plus. Pour la première fois dans ma carrière, j’espère que mon équipier fera du bon boulot, car en F1, la seule chose qui vous vient à l’esprit, c’est battre votre équipier. Mais ici, on veut que cela se passe très bien pour lui.”

Quelles sont les différences entre les voitures de sport et les monoplaces de F1 ? “C’est très similaire de nos jours. Je ne vois pas de grandes différences. Ce qui change le plus, c’est qu’il y a une grande couverture médiatique pour la course du Mans, mais beaucoup moins pour les autres courses. C’est probablement ce qui explique qu’on a l’impression qu’il y a moins de politique en endurance. Toutefois, il y a beaucoup de discussions sur les équivalences entre les différentes voitures et finalement, de ce point de vue, c’est assez semblable à la F1.”

En F1, le dernier accident mortel date de 1994 avec la mort d’Ayrton Senna, mais en endurance, on se rappelle qu’Allan Simonsen a perdu la vie au début de l’édition de cette année des 24 Heures du Mans.

“Cela n’a pas été très agréable d’apprendre qu’il y avait eu cet accident et ensuite passer plus de 100 fois dans le virage où cela était arrivé. Cela nous rappelait à chaque fois que c’était très dangereux et qu’il faut savoir où se trouvent les limites en permanence. Il faut tout le temps savoir ce qu’on peut faire ou pas. Lorsque vous dépassez une voiture qui est 100 km/h plus lente que vous à l’extérieur d’un virage, vous ne pouvez vous empêcher de penser à ce qui pourrait arriver. Mais il ne faut pas perdre de vue que cette course dure 24 heures et que si vous ne sortez pas très bien d’un virage ou que vous faites un tour pas terrible, cela ne fait pas une grande différence.”

“Le niveau de sécurité n’est pas aussi élevé qu’en F1. Au Mans par exemple, il y a des rails et rien devant, ce qui ne serait pas accepté en F1. Le circuit du Mans fait 14 kilomètres et il est impossible de l’aménager comme un circuit de F1, mais ils ont fait du très bon travail, notamment avec les interventions de la voiture de sécurité,” ajoute le pilote suisse.

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