Bon anniversaire à Robert Kubica !

28 ans aujourd’hui

Par Franck Drui

7 décembre 2012 - 08:04
Bon anniversaire à Robert Kubica !

Né à Cracovie le 7 décembre 1984, Robert Kubica fête aujourd’hui ses 28 ans.

Il débute tout jeune dans le karting, où il va briller vite et se bâtir un sacré palmarès. D’abord, il participe à son championnat national, et va triompher au classement final à six reprises. Puis il décide de partir en Italie pour gagner en performance en 1998, toujours en karting. Pari réussi, il s’impose au championnat, devenant le premier non italien à inscrire son nom à ce palmarès. Il termina par ailleurs vice-champion d’Europe de la discipline.

Puis en 1999, il tente le même coup en Allemagne, tout en participant encore au championnat italien. Robert conserve son titre en Italie, tandis qu’il devient le premier non allemand à remporter le championnat germanique de Formule 3. En 2000, le pilote polonais participe aux championnats européen et mondial de karting. Il termine la saison avec deux quatrièmes places aux classements finaux. Ce fut sa dernière saison en karting, car dès 2001, il s’attaque à la Formule Renault 2000, dans les championnats italiens et EuroCup. L’année suivante, il réalise une belle performance en terminant vice-champion d’Italie, avec 188 points et 3 victoires au compteur.

Robert décide ensuite de courir le championnat européen de Formule 3 à partir de l’année 2003. Il manque les premières courses de la saison en raison d’un accident de la route, mais dès sa première sortie, il frappe les esprits en terminant victorieux et second des deux épreuves disputées sur le Norisring. Il ne retrouva pas de tels résultats le reste l’année dans ce championnat, mais remporte la victoire lors des Masters de Sardaigne, une épreuve de F3 internationale.

En 2004, aucune victoire dans le championnat européen, mais une seconde place à Pau, au Nürburgring, et enfin lors du Grand Prix de Macao, la course de référence de la Formule 3, après avoir acquis la pole position, et réalisé le meilleur tour en course. Notons que cette année-là, la course fut arrêtée prématurément suite à un énorme carambolage.

En 2005, il passe au championnat World Series by Renault avec l’équipe Epsilon, et cette fois, Robert réalise une saison magnifique, ponctuée par 4 victoires, et le titre pilote, accompagné au passage du titre pour son équipe. En fin d’année Renault lui permet de participer à quelques tests, mais comme l’équipe française dispose déjà de trois pilotes principaux, Robert préfère postuler ailleurs pour disposer d’un véritable poste de pilote n°3.

BMW Sauber le contacte et l’engage donc comme essayeur. Début 2006, il tourne le vendredi pour l’équipe de Mario Theissen, où il réalise régulièrement des temps très honorables sur la monoplace n°38. Lors du GP d’Allemagne, Jacques Villeneuve est victime d’une sortie de route. N’étant pas complètement remis, le Canadien préfère déclarer forfait (en fait Theissen profite de cet évènement pour s’en débarrasser), offrant ainsi à Kubica une belle opportunité de briller comme titulaire en F1, à partir du GP de Hongrie.

Et déjà le Polonais se fait remarquer puisque, sous la pluie, il termine septième et dans les points, avant que l’on ne constate que le poids de sa monoplace ne correspondait pas au règlement. A charge de revanche, Robert va récidiver avec brio sur le circuit de Monza, où il couvre quelques tours du GP en tête, pour finalement terminer à la troisième place. Et renvoyer du même coup son ancien coéquipier Villeneuve hors de la Formule 1. Les trois dernières courses de la saison ne lui permettent pas de marquer d’autres points pour lui et son équipe, mais le bilan est positif.

C’est donc en toute logique que Robert Kubica est confirmé pilote titulaire de BMW Sauber pour la saison 2007, aux côtés de Nick Heidfeld. Ce qui est une bonne chose pour lui, car l’écurie va énormément progresser durant l’hiver et s’affirmer très vite comme la troisième force de plateau, derrière McLaren-Mercedes et Ferrari. Cependant, c’est Heidfeld qui tirera le meilleur parti de cette situation en inscrivant des points pratiquement à chaque course. Kubica lui, sera plus irrégulier et finira souvent derrière l’Allemand, mais dans les points.

A dire vrai, sa saison est surtout marquée par son terrible accident au GP du Canada. Au 26e tour de ce terrible Grand Prix, peu après la sortie de la chicane précédant l’épingle du Casino, la BMW du Polonais touche l’arrière de la Toyota de Trulli et s’envole pour aller se fracasser à plus de 200 Km/h contre le muret intérieur. Le choc est effroyable, la voiture complétement détruite revient vers la piste, fait un tonneau, glisse sur le bitume et enfin s’échoue violemment sur les barrières opposées au mur d’impact. On craint naturellement le pire pour Robert qui est vite évacué vers l’hôpital, mais miracle ! Il ne souffre finalement que d’un léger traumatisme crânien et d’une entorse à la cheville ! Toutefois, il doit déclarer forfait pour le GP des USA, mais revient dès le GP de France, où il finit à une excellente quatrième place.

Le GP de Chine, avant-dernière manche de la saison, sera le théâtre d’une grande déception pour Robert. En effet, à seulement 23 tours du but, il se retrouve en tête devant Räikkönen en ayant effectué tous ses arrêts aux stands, mais sa boîte de vitesse casse, le privant d’une première victoire en carrière. Au final, sa saison 2007 a été plutôt satisfaisante, puisqu’il finit sixième au général, mais derrière Heidfeld et sans podium au compteur.

Confirmé pour 2008, Kubica va vivre sa première grande saison. Au début de l’année, la BMW Sauber lui permet en effet de rivaliser avec les Ferrari et les McLaren, et le Polonais ne va pas s’en priver. Dès la première course en Australie, il loupe de peu la pôle et se qualifie second. Mais en course, une collision avec Nakajima le contraint à l’abandon. Une semaine plus tard en Malaisie Robert prend sa revanche avec une superbe deuxième place derrière Räikkönen.

A Bahreïn, le voici en pôle position pour la première fois de sa carrière. Le lendemain, il ne peut toutefois rien faire contre les Ferrari et finit troisième. Quatrième en Espagne et en Turquie, il obtient une très convaincante seconde place à Monaco sous la pluie. Il est à ce moment-là quatrième du classement des pilotes.

Puis vient le GP du Canada, théâtre de son horrible accident de l’année précédente. Deuxième sur la grille, il profite de l’accrochage (dans lequel il a failli être impliqué) qui élimine Hamilton et Räikkönen pour s’emparer du commandement de la course devant son équipier Heidfeld. Il décroche ainsi sa première victoire en Formule 1, la première pour BMW Sauber, et prend même, pour peu de temps, la tête du championnat du monde.

Kubica peut alors penser au titre, mais la BMW, faute de développement, va perdre singulièrement de compétitivité dans la deuxième partie de la saison. Le Polonais fera d’ailleurs part de son mécontentement à ce sujet mais ne sera pas écouté par la direction de l’écurie. Il doit dès lors se contenter de places d’honneur, ce qu’il fait parfaitement, son seul faux pas étant une sortie de piste à Silverstone. Il retrouve même le chemin du podium quand l’occasion se présente, comme à Valence ou à Monza.

A quatre épreuves de la fin de la saison, il compte ainsi quatorze points de retard sur le leader Hamilton et peut encore croire au titre. Mais il perd toutes ses chances à Singapour, en étant pénalisé pour être rentré aux stands alors que cela était interdit. Sa seconde place au Mont Fuji vient trop tard, et Robert doit au final se contenter de finir troisième au championnat, ex æquo avec Räikkönen. Il faut aussi signaler qu’il est parvenu à prendre la mesure de Heidfeld, très décevant cette année-là.

Pour 2009, l’objectif de Kubica est de coiffer la couronne mondiale. La première course en Australie en encourageante. Le Polonais lutte en effet pour la seconde place avec la Red Bull de Vettel, mais les deux hommes s’accrochent bêtement à deux tours du but. Au moins la BMW semble capable de lutter pour la victoire. Mais il va bientôt falloir déchanter : la F1.09 est en fait ratée, et les résultats de Kubica vont se révéler désastreux. Il doit ainsi attendre la septième course en Turquie pour marquer ses premiers points avec une septième place. Il subit de plus de nombreux soucis techniques, comme en Malaisie où son moteur rend l’âme dès le premier tour.

Dans la deuxième partie de la saison, la BMW progresse et Kubica rentre plus régulièrement dans les points. Il finit quatrième en Belgique, et surtout deuxième au Brésil, après une solide démonstration. Mais cette saison reste très décevante. Il termine quatorzième au général, juste derrière Heidfeld.

BMW ayant annoncé son retrait à la fin de la saison, Kubica part à la recherche d’une nouvelle équipe pour 2010. Il n’a de toute façon jamais digéré la stratégie de son équipe en 2008, qui l’a peut-être privé du titre mondial en abandonnant le développement de la F1.08 pour se concentrer sur la catastrophique F1.09.

Finalement, il signe un contrat de premier pilote avec Renault, une équipe moribonde en pleine restructuration, huitième seulement du dernier championnat du monde des constructeurs. Il a la lourde tâche de succéder à Fernando Alonso, parti chez Ferrari. Et Kubica va donner entière satisfaction à son nouveau patron Éric Boullier. En effet il s’affirme très rapidement comme l’élément moteur de l’équipe, se montrant même plus fédérateur que le colérique Alonso. Absolument pas menacé par son équipier, le pilote payant russe Vitaly Petrov, bien servi par la performante Renault R30, il obtient tout de suite des résultats.

Lors de la deuxième course en Australie, il finit deuxième sur une piste humide, le meilleur résultat de l’écurie depuis un an et demi. Grâce à sa solidité, il va enchaîner ensuite une impressionnante série de places d’honneur, finissant quinze courses sur dix-neuf dans les points. Son principal objectif est de titiller les Mercedes de Rosberg et Schumacher, les rivales directes de Renault, ce qu’il réalise régulièrement. Mais il parvient parfois à faire beaucoup mieux. Ainsi à Monaco il se qualifie étonnant deuxième et finit troisième derrière les intouchables Red Bull. Il monte une dernière fois sur le podium en septembre, sous la pluie spadoise, avec une troisième position. Quelques déceptions cependant parsèment cette saison. La plus grande est sûrement cette roue qui s’envole au bout de deux tours à Suzuka, alors que le Polonais était un splendide deuxième.

Huitième au final avec 136 points, six unités seulement derrière Rosberg, Kubica peut être très content de sa saison. A 26 ans il redevient un pilote convoité, et certains journalistes l’annoncent chez Ferrari en remplacement de Felipe Massa. Son amitié avec Alonso est un argument en faveur de ce transfert, mais l’heure ne semble pas venue. Kubica ne change pas d’équipe en 2011. Toutefois celle-ci se nomme désormais Lotus-Renault, la légendaire marque britannique étant devenue le sponsor principal de l’écurie.

En parallèle à la F1, Kubica commence à s’impliquer fortement en rallye à partir de 2010, à l’instar de Räikkönen. Il participe ainsi à certaines épreuves du championnat d’Europe sur une Renault Clio et dispute le Rallye de Monte-Carlo, puis termine troisième du Rallye d’Antibes. C’est justement en rallye que son destin va basculer.

Le 6 février 2011, quelques jours après avoir effectué des premiers essais très prometteurs avec la nouvelle Renault R31, il dispute le rallye Ronde di Andora en Italie sur une Škoda Fabia. Avant le début d’une spéciale, il sort à haute vitesse et heurte très violemment des protections. Celles-ci portent bien mal leur nom puisqu’elles pénètrent dans l’habitacle et le blessent très sérieusement. Transporté d’urgence à l’hôpital, le Polonais souffre de multiples fractures au bras et à la jambe droites, et surtout à la main droite. Son état est grave et on songe un temps à une amputation. Finalement, après avoir subi une hémorragie interne, son état s’améliore. Mais une longue rééducation est nécessaire afin qu’il puisse se rétablir.

Les saison 2011 et 2012 de F1 se disputent sans lui, et il en sera de même pour 2013. Kubica n’abandonne cependant pas tout espoir d’y revenir un jour mais la mobilité de son bras et de sa main l’empêchent de conduire une monoplace... mais pas une voiture de rallye. Inscrit à quelques rallyes en cette fin d’année, il a brillé par de belles performances, quelques victoires mais aussi quelques sorties de route. Kubica pourrait s’intéresser à l’ERC en 2013, voire au WRC, sur quelques manches.

Texte : www.statsf1.com

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