25 courses par an ? Les écuries sont toujours aussi sceptiques

Surtout Claire Williams

Par Alexandre C.

28 avril 2019 - 13:57
25 courses par an ? Les écuries (...)

Liberty Media entend accroître le nombre de courses au calendrier F1, jusqu’à 25 à moyen terme. Un tel projet cause une vive inquiétude au sein des écuries, notamment pour le rythme de travail des employés en général et des mécaniciens en particulier.

Interrogé à ce sujet ce week-end à Bakou, Toto Wolff s’est dit en faveur, au contraire, d’une réduction du nombre de courses, afin que chaque promoteur paie davantage pour avoir le droit de figurer au calendrier.

« Il faut trouver un équilibre » explique le directeur de Mercedes en Formule 1. « La F1 veut être très glamour et dans ce cas, moins de courses, ça peut apporter davantage. Mais de même, comme entreprise, il faut que nos revenus progressent et un moyen évident pour cela, est de faire plus de courses. La FOM est très claire, s’il y a plus de courses, il faut qu’elles soient créatives, très attractives, pour toucher de nouveaux marchés. L’équilibre que nous avons pour le moment, comme les discussions que nous menons, sont assez bons je crois. »

Chez Renault F1, Cyril Abiteboul souhaite lui aussi moins de courses au programme et rejoint le point de vue de son homologue de Mercedes.

« Il faut trouver un équilibre entre plusieurs choses : la quantité, la qualité, être un sport qui soit une source d’inspiration, quelque chose de spécial, tout en pouvant toujours exister aux quatre coins du monde. Il faut nous assurer que cet espace pour y arriver existe, qu’il y ait assez d’attention médiatique sur la F1. Actuellement, dans le business model, le seul moyen de faire progresser les revenus est d’ajouter en effet plus de courses, ou au moins d’en conserver le nombre. Donc si nous voulons changer quelque chose dans le futur, il faut changer notre business model, pour ne pas qu’il demeure nécessaire de faire progresser les revenus. Et cela signifie réduire les coûts, réduire la quantité d’argent à dépenser pour être compétitif. C’est peut-être l’un des points positifs des budgets plafonnés. Être moins l’esclave des revenus. »

En tant que directrice d’une écurie privée au budget très contraint, Claire Williams a-t-elle une opinion divergence sur ce point ?

« Il faut trouver cet équilibre, en effet. Et il faudrait peut-être moins de courses, pour garder ce côté attractif de la F1. Si vous ajoutez des courses, vous n’aurez pas cet équilibre, vous n’aurez pas les revenus nécessaires pour aller sur quatre ou cinq courses en plus, et cela mettra plus de pression sur notre équipe… »

« Nos gars voyagent déjà 21 fois par an, en plus des essais. C’est un long moment loin de chez eux. C’est formidable si vous êtes une grande équipe, qui peut se permettre d’avoir une équipe de soutien, pour faire tourner les membres de l’écurie. Mais clairement, pour des équipes plus petites, indépendantes, c’est bien plus difficile d’y parvenir, cela met trop de pression sur le système. Pas juste d’un point de vue personnel, mais aussi par rapport au nombre de pièces en plus qu’il faut produire, etc… »

Christian Horner, chez Red Bull, rejoint le point de vue de Claire Williams : la saison est déjà bien assez chargée ainsi !

« 21, c’est déjà beaucoup demander. Aller au-delà, c’est un point de rupture. Il faut regarder toute l’architecture d’un week-end de Grand Prix. Avons-nous besoin de faire autant d’essais libres ? En dernier ressort, il faut se demander ce qui va rendre meilleur le spectacle. Un livre peut avoir beaucoup de chapitres, mais il faut que ces chapitres soient aussi divertissants que possible. Ce que vous ne voulez pas avoir, c’est une saturation. »

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