Fiabilité, pneus, virages à haute vitesse : les atouts décisifs de la MCL35
Retour sur les clefs d’une saison réussie pour McLaren F1
Après avoir touché le fond en 2017 et même en 2018 avec un moteur Renault, McLaren a spectaculairement redressé la barre : 4e au classement des constructeurs en 2019, 3e en 2020, Woking a comme maximisé ses performances possibles.
C’est bien sûr le fruit de la complémentarité efficace et de la complicité remarquable entre les deux pilotes maison, Carlos Sainz et Lando Norris. C’est aussi le fruit d’un opérationnel au niveau, malgré des arrêts aux stands trop long pour Carlos Sainz en début de saison. C’est enfin la récompense de la réussite de la réorganisation de McLaren, notamment autour de Andreas Seidl, le directeur de l’écurie, et de James Key, le directeur technique.
Mais sans une monoplace digne de concourir avec les Racing Point ou Renault, McLaren n’aurait pu faire de miracles.
La MCL35 est en réalité le premier produit signé véritablement de la main de James Key, l’ancien directeur technique de Toro Rosso.
Très certainement, la MCL35 n’était pas tout à fait au niveau de la Racing Point, la fameuse Mercedes rose, mais elle aura su progresser tout au long de l’année.
En début de saison 2020, la voiture manquait d’appui, d’équilibre dans les virages à faible vitesse ; elle était aussi souvent instable, notamment sensible au vent.
Cependant les forces de la MCL35 étaient sa rapidité dans les virages à haute vitesse, ceux de Silverstone par exemple (deux Grands Prix disputés sur ce circuit : un avantage).
Autre force importante dans cette F1 moderne : la capacité de la MCL35 à pouvoir mettre les pneus facilement dans leur bonne fenêtre de fonctionnement dans des conditions froides. C’est ce qui permit notamment à Carlos Sainz de prendre brièvement la tête au départ du Grand Prix du Portugal, à Portimao.
Le développement de la monoplace a aussi dû être accéléré, car la deadline de l’homologation de l’aileron avant était au 30 septembre (et McLaren veut profiter du moteur Mercedes pour faire d’importants changements).
Cela veut dire aussi que le potentiel de la future McLaren MCL35M sera assez élevé, notamment au niveau de l’aileron avant.
La performance globale était au rendez-vous : la fiabilité l’était encore plus. Car la voiture orange était l’une des plus fiables du plateau. La plupart des abandons étaient dus à l’unité de puissante Renault (par exemple Carlos Sainz n’avait pu prendre le départ à Spa sur un problème d’échappement).
La progression structurelle du développement aérodynamique de McLaren a pourtant été ralentie par une soufflerie datée, et des outils de CFD également en retard. Or mettre au niveau ces deux outils ne se fera pas en un jour, et demandera du temps et de l’argent – ce que peut apporter le bonus de la 3e place au classement des constructeurs.
En définitive, McLaren a prouvé qu’il était possible, sans avoir la 3e monoplace la plus rapide, de finir 3e au classement des constructeurs, grâce à une monoplace équilibrée, capitalisant sur ses forces (les virages à haute vitesse, la fiabilité, l’exploitation des pneus en conditions froides), et sur deux pilotes de niveau équivalent relativement et à l’entente cordiale.
De bon augure pour cette années, avec un nouveau duo Ricciardo - Norris et un nouveau moteur, le Mercedes, sous le capot ?
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