Fiabilité des F1 : Alonso a-t-il vraiment été le plus malchanceux du plateau ?
Qui a été le plus assidu en piste ? C’est aussi Verstappen !
C’est l’heure des bilans de la F1 2022 sur Nextgen-Auto.com ! Un bilan par pilote et par jour vous est ainsi proposé jusqu’au 31 décembre (21 pilotes). Suivront aussi en fin d’année les bilans des 10 équipes. Tout au long du mois, des articles sur les statistiques remarquables de la saison vous seront aussi proposés comme celui ci-dessous. Bonne lecture !
Battu au championnat du monde par son coéquipier Esteban Ocon, Fernando Alonso n’a jamais manqué une occasion de mettre en avant, selon lui, ce qui a été la première cause de ses déconvenues cette année : à savoir, la malchance en général et la fiabilité de l’unité de puissance Renault en particulier.
Le bilan et les statistiques de cette année 2022 donnent-ils raison au pilote Alpine ? Pour le savoir, il faut se pencher sur le nombre de tours parcourus par pilote cette année… et comparer chaque pilote et chaque équipe entre eux. L’indication n’est bien sûr pas 100 % fiable elle-même, car un pilote peut avoir aussi abandonné en raison d’un accident ; cependant elle constitue un signe relativement robuste en la matière.
Fiabilité des équipes : Mercedes devant Red Bull et McLaren
Commençons donc, avant d’en venir au cas de l’Espagnol, par les équipes de F1. Qui a été la plus fiable et la plus assidue en piste ?
Le résultat n’est pas très surprenant et confirme une première impression générale : Mercedes a bouclé le plus de tours cette année, avec 2486 tours dans la besace. L’équipe allemande, si elle était en retrait sur la performance, jouissait cependant d’une voiture au moins fiable, et n’a connu qu’un seul abandon en Grand Prix pour problème mécanique – au dernier, Lewis Hamilton en ayant été victime.
La 2e équipe à avoir connu le moins de problèmes mécaniques et de crashs est… Red Bull (2454 tours parcourus). Cela peut sembler contre-intuitif, surtout après les désastres de Bahreïn et de Melbourne (problèmes de fiabilité sur l’unité de puissance Honda) ; et pourtant, non seulement Milton Keynes avait construit une voiture performante, mais encore était-elle fiable.
McLaren a parcouru presque autant de tours (2448) que Red Bull ; le constat est le même pour Aston Martin F1 (2442 tours) qui a été la 4e équipe la plus assidue en piste.
On retrouve Alpine (2338) à la 5e place et cela peut paraître étonnant, quand on sait à quel point l’unité de puissance Renault a été décriée pour sa fiabilité cette année – mais au moins les pilotes Alpine auront évité la plupart du temps les accidents. AlphaTauri (6e, 2338 tours) et Williams (7e, 2308) suivent.
Si vous avez bien suivi, vous aurez noté qu’il manque encore à l’appel les trois équipes motorisées par Ferrari. Et en effet, Haas (2274), Ferrari (2222) et Alfa Romeo (2196) ferment ce classement. Un bonnet d’âne collectif est donc attribué aux monoplaces propulsées par Maranello. On sait en effet combien la fiabilité a coûté cher à Carlos Sainz comme Charles Leclerc cette année.
Les Alfa Romeo, depuis les essais de Barcelone, pâtissaient enfin d’une fiabilité désastreuse (liée à une mauvaise intégration de l’unité de puissance Ferrari ? Pas seulement ?). Elles auront couvert 12 % de tours en moins que les Mercedes, soit presque la distance de 3 Grands Prix !
Pour rappel, l’an dernier, McLaren, et surtout Ferrari et Alfa Romeo avaient été le trio de tête des équipes les plus fiables/assidues. Haas était bonne dernière, reflétant les erreurs à répétition de Michael Schumacher et Nikita Mazepin en 2021.
Les pilotes : Max Verstappen le plus assidu, Vettel encore moins verni qu’Alonso ?
Sur le plan des pilotes, venons-en au fait : la déveine absolue de Fernando Alonso se confirme-t-elle dans les statistiques ?
En vérité, Fernando Alonso aurait ‘presque’ un bon classement, avec la 15e place des pilotes plus assidus en piste. L’Espagnol a couvert 86,40 % des tours cette année.
Or dans le même temps, Esteban Ocon (4e au classement des tours parcourus avec 96,06 % des tours parcourus) a été bien plus assidu, avec une différence très élevée entre les deux pilotes.
Notons toutefois qu’une déveine similaire, dans une autre équipe, n’a pas empêché par exemple Sebastian Vettel de battre Lance Stroll au classement pilotes (95,36 % des tours parcourus pour Lance Stroll contre 85,09 % pour Vettel). L’écart est donc similaire entre les deux pilotes Aston Martin F1 et les deux pilotes Alpine F1.
De plus Fernando Alonso n’a pas été, non plus, le pilote le moins verni du plateau. Sebastian Vettel donc (85,09 % des tours parcourus, mais aussi Yuki Tsunoda (85,09 %), Alexander Albon (85,01 %), Guanyu Zhou (81,92 %) et surtout Carlos Sainz (79,83 %) auraient encore davantage de raison de se plaindre que le pilote Alpine.
Sainz récolte donc la palme du pilote titulaire ayant couvert le moins de distance en Grand Prix cette année. Par contraste, Charles Leclerc a couvert 91,9 % (9e meilleur pilote) des tours contre donc 79,83 % pour Sainz, un des plus grands écarts du plateau.
Dans son année de rookie, Guanyu Zhou aurait lui certainement eu besoin de plus de roulage – et aura manqué presque le cinquième de la distance totale des Grands Prix.
Le plus assidu en piste aura été… Max Verstappen (98,22 % des tours parcourus). Le Néerlandais a bien sûr été aidé dans son œuvre en prenant régulièrement un tour à tout le monde ou presque. Mais la fiabilité de la Red Bull était également impressionnante en deuxième moitié de saison. En roulant en tête, il a aussi évité les accrochages, avec, au hasard, Lewis Hamilton (quoique…).
Suivent au classement Lando Norris (96,83 %), Lewis Hamilton (96,29 %) et donc Esteban Ocon (95,83 %).
Chez AlphaTauri, l’écart de tours parcourus a représenté un véritable fossé entre Pierre Gasly (6e, 95,60 %) et Yuki Tsunoda (17e, 85,09 %).
Enfin notons que du côté de Haas, vilipendé pour ses accidents, Mick Schumacher (12e,, 88,25 %) a pourtant parcouru plus de tours que son coéquipier Kevin Magnussen (14e, 87,48 %).
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