Ferrari : Un ’défi différent’ au Mexique mais le doublé a été ’une motivation’

La Scuderia explique comment elle aborde cette course spéciale

Par Emmanuel Touzot

23 octobre 2024 - 18:26
Ferrari : Un 'défi différent'

Ferrari a signé un retentissant doublé à Austin le week-end dernier, et la Scuderia ne cache pas ses ambitions d’établir un résultat similaire à Mexico. Néanmoins, le directeur Fred Vasseur rappelle que le défi sera très différent de ce qu’il était aux Etats-Unis, tant sur le tracé que sur les conditions.

"Nous arrivons au Mexique en pleine forme après notre doublé à Austin, qui a été une grande source de motivation pour toute l’équipe" a déclaré Vasseur. "Le circuit Hermanos Rodriguez représente un défi totalement différent."

"Le fait que la ville de Mexico soit située à 2200 mètres au-dessus du niveau de la mer exige une approche tout à fait unique en ce qui concerne les réglages de la voiture. L’air raréfié exerce également une pression supplémentaire sur les composants de la voiture qui doivent disperser la chaleur."

"Il s’agit des systèmes, des freins, de l’unité de puissance et, bien sûr, des pneus. Il n’est pas facile de trouver le bon équilibre pour gérer cela tout en obtenant le maximum de performances de la voiture, mais nous nous y sommes bien préparés à l’usine."

"Notre approche de cette course sera la même que pour toutes les autres, en nous concentrant sur nous-mêmes et en faisant attention aux détails. Comme d’habitude, je m’attends à ce que tout soit très serré entre les meilleures équipes et à la fin du week-end, nous verrons où nous nous situons."

La Scuderia a également donné la parole avant l’escale mexicaine à Esdoardo Brosco, le directeur du développement et de la fiabilité châssis de Ferrari. Celui-ci a détaillé les difficultés de la course de Mexico.

"Le circuit Hermanos Rodriguez n’est pas particulièrement long, mais il est très technique et exigeant. Lors des qualifications, le premier défi consiste à faire monter les pneus avant en température, tout en soignant le plus possible les pneus arrière pendant le tour de chauffe" note Brosco.

"Le mélange de longues lignes droites et de virages lents et serrés signifie qu’il est vital de soigner les pneus. Si vous ne contrôlez pas avec précision le glissement des pneus à l’accélération, vous risquez une surchauffe irréversible et une perte d’adhérence. Le pilote perd alors beaucoup de temps sur ce tour et sur les suivants."

Comme chaque année, c’est la fatigue des pièces qui devra être surveillée, car le manque d’oxygène a d’importantes conséquences : "Le Grand Prix de Mexico se déroule en altitude, la ville étant située à près de 2300 mètres au-dessus du niveau de la mer."

"Cela signifie que la densité de l’air est inférieure d’environ 30 % à celle du niveau de la mer. Cela a deux effets sur la voiture, le premier étant que, sans modification de sa forme, l’air qui entre dans la voiture par les nacelles latérales, les conduits de frein et le snorkel est beaucoup moins important que d’habitude."

"Cela nécessite des stratégies spécifiques pour assurer le bon niveau de refroidissement des composants de la voiture, tout en sollicitant davantage le turbo, qui doit travailler à la limite supérieure de sa plage de fonctionnement pour fournir de l’air au moteur. Le deuxième effet de la faible densité de l’air est la réduction de 30 % de l’appui."

"Pour avoir une idée de ce que cela signifie, la différence entre l’ensemble des éléments aérodynamiques maximaux utilisés à Monaco et ceux utilisés à Monza est d’environ 20 %, ce qui signifie que si le Grand Prix de ce week-end se déroulait au niveau de la mer, la vitesse des voitures à la fin de la ligne droite serait inférieure d’environ 25 km/h."

"Beaucoup de choses ont changé" depuis 2021

L’ingénieur est arrivé chez Ferrari en 2021, et il constate des changements, à la fois dans la structure du team, mais aussi dans ses ambitions et leur gestion : "J’ai rejoint la Scuderia Ferrari en 2021, en tant que jeune ingénieur dans le département de la dynamique des véhicules."

"J’ai ensuite rejoint les ingénieurs de piste en tant qu’ingénieur de performance, ce que j’ai fait jusqu’en 2019, avec quelques belles années sur la piste à travailler avec de nombreux pilotes et ingénieurs de qui j’ai beaucoup appris. Aujourd’hui, je dirige le groupe fiabilité et développement du châssis."

"Beaucoup de choses ont changé depuis que j’ai rejoint la Scuderia Ferrari, les installations, les bureaux, les bancs d’essai, les gens sont venus et repartis, mais la seule chose qui ne change jamais, c’est la qualité technique et la passion que tout le monde ici a pour la course."

"Lorsque nous gagnons une course et que nous revenons à l’usine le lundi, vous pouvez voir les yeux des gens s’illuminer, car chacun a le sentiment de faire partie d’un projet plus vaste."

"Je pense que c’est ce qui me rend fier de travailler à leurs côtés, de me sentir partie prenante d’un projet, aux côtés de personnes qui se donnent à fond pour toujours s’améliorer, pour toujours chercher à faire mieux que nos concurrents."

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