Ferrari pourra-t-elle combler son retard présumé d’ici juin ?
Le report de l’année une bonne ou mauvaise nouvelle pour Ferrari ?
En raison de la pandémie de Covid-19, la saison de F1 ne devrait pas commencer avant juin. L’intersaison 2019-2020 sera ainsi exceptionnellement longue, et la saison 2020 devra au contraire se tenir sur un laps de temps particulièrement resserré. Dans le même temps, l’entrée en vigueur du nouveau règlement a été reportée, de 2021 à 2022. Si la vie se fige, le sport reprendra bientôt ses droits. Il est alors légitime de se demander à qui profite (ou non) un tel report…
Deuxième épisode de cette série avec la Scuderia Ferrari.
Les opportunités du report pour Ferrari
La Scuderia Ferrari sort d’essais de Barcelone véritablement décevants… si l’on en croit, du moins, le discours affiché par Mattia Binotto. Le directeur de Maranello a en effet à cœur de ne pas revivre la désillusion de l’an dernier, et ainsi, essaie de rabaisser autant que possible les espérances des tifosi pour cette saison 2020 – au point d’affirmer que Ferrari était désormais « menacée » par Racing Point.
Si le discours de Mattia Binotto n’est pas diamétralement faussé, le report de la saison pourrait dès lors être une opportunité pour la Scuderia, qui aurait ainsi le temps de se retourner, d’examiner plus en profondeur les lacunes de la SF1000, pour ainsi rattraper son retard, sur le plan aérodynamique, d’ici le mois de juin - et ce même si Mattia Binotto affirme que la voiture n’évoluera pas franchement d’ici le début de saison (ce qui semble assez peu probable). La Scuderia pourrait ainsi travailler en particulier sur le manque de vitesse de pointe sur sa voiture, qui semble désormais être devenu son point faible…
Sur le plan du moteur, ce report aussi être une opportunité. En effet, la nouvelle unité de puissance, selon les dires de Mattia Binotto, serait moins puissante que sa devancière, car Ferrari se serait concentrée sur la fiabilité. Évidemment, un tel discours a rendu plus véridique la thèse de la « tricherie » (dixit Max Verstappen) autour de l’unité de puissance de 2019. Quoi qu’il en soit, Mattia Binotto affirmait que Ferrari aurait besoin de temps pour introduire des évolutions salutaires sur sa nouvelle unité de puissance – sans doute à partir du deuxième V6 introduit. Cela correspondait à un moteur introduit d’ici le Grand Prix du Canada, soit au mois du juin... qui pourrait finalement être le premier utilisé cette saison !
Les désavantages du report pour Ferrari
Bien évidemment, pour rattraper ce retard sur le plan aérodynamique comme sur le plan de l’unité de puissance, Ferrari aura besoin que les mesures de quarantaine, à Maranello, s’allègent. Or c’est loin d’être acquis, puisque l’Italie en général et l’Émilie-Romagne en particulier figurent parmi les régions au monde les plus touchées par le coronavirus. Le risque existe ainsi que même à la mi-avril, Maranello soit contrainte de rester fermée – alors que les usines de Mercedes ou Red Bull pourraient rouvrir.
Si le laps de temps devient trop court pour que Ferrari rattrape son retard avec la voiture 2020, le choix de basculer très vite sur les prochaines échéances (2021 et surtout 2022 pour le nouveau réglement) deviendra de plus en plus évident – au risque donc de sacrifier la saison 2020.
Enfin, le raccourcissement de la saison n’est peut-être pas une bonne nouvelle non plus sur le plan de la gestion des pilotes – un autre des grands chantiers de Mattia Binotto. Si la saison se joue sur moins de courses qu’à l’accoutumée, il faudra plus rapidement que la Scuderia choisisse son pilote numéro 1, celui qui jouera éventuellement le titre. Quand l’on connaît toutes les difficultés éprouvées par Mattia Binotto et Ferrari dans ce domaine périlleux, il y a de quoi être encore plus inquiet…
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