Ferrari : le directeur de la stratégie s’explique après Monaco

Non pas une, mais plusieurs erreurs

Par Alexandre C.

2 juin 2022 - 15:26
Ferrari : le directeur de la stratégie

L’heure de l’analyse, et des explications, est arrivée pour le stratège en chef de Ferrari, Inaki Rueda.

Le Grand Prix de Monaco fut ainsi celui d’un loupé stratégique pour la Scuderia : Charles Leclerc a perdu la tête de la course en raison d’une erreur de Ferrari, qui l’a appelé trop tard aux stands pour mettre des intermédiaires… avant de le faire rentrer une 2e fois quelques tours plus tard pour chausser des slicks.

Rueda a donc analysé ce Grand Prix, et pour résumer, estime que Ferrari a commis non une, mais deux erreurs coûteuses.

« Avec Charles, nous avons fait deux erreurs - la première était de couvrir Perez. »

« Alors qu’avec Carlos nous avons réalisé très tard dans son tour que nous ne pouvions pas couvrir Perez, avec Charles nous avions un grand écart sur la Red Bull à notre avantage et nous pensions pouvoir couvrir Perez. »

« Au début du 18ème tour, Charles avait plus de 10 secondes d’avance sur Perez. Nous pensions que cet avantage allait se réduire car Perez, en pneus intermédiaires, était beaucoup plus rapide que Charles en pneus maxi-pluie. »

« Nous avions regardé d’autres F1, nous avions des données en direct des voitures, et nous pensions que cet écart se réduirait d’environ 10 secondes à cinq, quatre, trois au pire. »

« Mais nous avons vu cet écart de 10 secondes se réduire - sept, six, cinq, quatre. Lorsque Charles passe la Piscine, la dernière référence de chronométrage que nous avions indique qu’il devance Perez d’une seconde. »

« Ce à quoi nous ne nous attendions pas, c’est que Perez soit neuf secondes plus rapide au total dans ce tour, et à cause de cela, nous avons perdu la course avec Charles. »

En conséquence de ce timing désastreux, Charles Leclerc est aussi rentré aux stands pour son 2e arrêt juste derrière Carlos Sainz (c’est la deuxième erreur). Forcément, en cas de double arrêt (doppio en Italien), le Monégasque a perdu du temps, ce qu’il a vite réalisé par un « F... » rageur à la radio.

« Nous voulions mettre les deux voitures en pneus slicks, et au 21e tour, nous avons pensé que la piste était bonne pour les pneus slicks. »

« En même temps que nous faisions rentrer Carlos pour essayer de garder la tête de la course, nous nous sommes dit ’Faisons rentrer Charles pour essayer de faire l’undercut sur Perez pour que nous puissions finir 1er et 2e’. »

« En arrivant, nous avons regardé les écarts, et l’écart entre nos voitures était de cinq secondes - il était temps de faire un double arrêt. »

« Un doppio confortable se fait avec six secondes entre les voitures, mais nous avons pensé que cinq secondes et demie pourraient suffire. »

« Comme les voitures se rapprochaient de plus en plus de l’entrée des stands, l’écart s’est réduit, et à l’entrée des stands, l’écart n’était plus que de trois secondes et demie. »

En panique, Ferrari a alors dit, soudainement et finalement, à Charles Leclerc de ne plus rentrer aux stands... Un imbroglio sur lequel revient aussi Rueda.

« Nous avons fait une tentative de dernière minute pour essayer de dire à Charles de ne pas rentrer, mais c’était trop tard. Il était déjà entré. »

« Dans ce double arrêt, Charles a perdu deux secondes. C’était crucial. Pourquoi ? C’est ce qui a permis à Verstappen de sortir devant Charles un tour plus tard. »

Avec le recul et à froid, l’heure est donc enfin venue pour Ferrari de tirer les leçons de Monaco, pour que telle erreur ne se reproduise plus.

« On a un goût doux-amer, on a fait de très bonnes choses, d’autres dont on n’est pas très fier. »

« Nous sommes retournés à l’usine, nous avons analysé ce que nous avons fait de bien et de mal, nous avons mis à jour nos outils, nos procédures, et nous nous assurons que nous revenons plus forts de cette expérience. »

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