Ferrari : L’objectif de conception de la SF-24 est atteint

De l’aisance au volant, il faut confirmer la performance

Par Emmanuel Touzot

27 février 2024 - 19:02

Après des essais hivernaux durant lesquels Red Bull a semblé se montrer en avance, Ferrari pourrait être l’équipe la mieux armée pour lutter contre les champions en titre. Son directeur, Fred Vasseur, ne veut toutefois pas encore se prononcer mais est confiant face aux propos de Charles Leclerc et Carlos Sainz.

"Après que la SF-24 a parcouru plus de sept distances de course pendant les essais, où toutes les équipes ont suivi leurs propres programmes, le moment est enfin venu pour chacun de montrer sa main. Dès les essais libres de jeudi, nous commencerons à nous faire une idée de la hiérarchie" a déclaré Vasseur.

"Charles et Carlos se sont sentis à l’aise au volant de la SF-24, ce qui correspond exactement à l’objectif que nous nous étions fixé lors de sa conception. Nous sommes confrontés à des adversaires toujours aussi coriaces et je souhaite que nous adoptions la même approche que celle que nous avons eue en fin de saison dernière."

"Nous ne devons pas avoir peur d’oser si nous pensons qu’une décision audacieuse peut faire la différence au niveau de nos performances. La voiture semble compétitive, Charles et Carlos sont en pleine forme et l’ambiance dans l’équipe est super concentrée et nous sommes déterminés à obtenir un bon résultat."

"Trois jours d’essais ne suffisent pas"

Pour préparer au mieux cette saison, Ferrari a essayé de nombreuses solutions de réglages et d’ingénierie, comme l’explique le directeur de l’ingénierie en piste, Matteo Togninalli.

"Nous nous sommes concentrés sur la cartographie et la compréhension de la voiture, en mettant l’accent sur la maniabilité et le rythme de course. La spécification des pneus étant la même que l’année dernière, nous avons moins insisté sur l’analyse de cet aspect et nous avons passé plus de temps à nous concentrer sur la voiture elle-même."

"Malgré la perte de temps de piste due aux problèmes de couverture des drains, nous avons obtenu toutes les données que nous voulions et nous avons effectué le kilométrage prévu, ce qui est très important lorsqu’il s’agit de consolider les aspects liés à la fiabilité."

"Bien sûr, trois jours d’essais ne suffisent pas pour comprendre et optimiser une nouvelle voiture, mais nous avons obtenu une première impression générale. La corrélation avec les simulations et le simulateur, ainsi qu’avec la soufflerie, était assez bonne, ce qui est clairement un point positif."

"Sur la piste, la voiture s’est comportée comme elle l’avait fait lors des séances de simulation avec les deux pilotes, à la fois en termes absolus et par rapport à 2023, et nous avons également pu vérifier comment la voiture réagissait à divers changements. C’est très important pour utiliser les différents outils qui nous aident à l’optimiser et à la développer."

"Les pilotes ont déclaré que la voiture se comportait bien et était cohérente dans diverses conditions, ce qui était l’un des objectifs que nous nous étions fixés, car cela peut être utile lorsqu’il s’agit du rythme de course et de la gestion des pneus."

Une hiérarchie "pas très différente" de fin 2023

L’Italien ne sait pas à quoi s’attendre en matière de hiérarchie, mais il prévient que la hiérarchie de l’année dernière pourrait se répéter cette saison, ou en tout cas ne pas trop évoluer.

"Obtenir une image claire est très compliqué parce que chaque équipe avait son propre programme en termes de charge de carburant, d’utilisation des pneus et, en général, de façon de travailler sur le circuit."

"De plus, la piste de Bahreïn est sujette à des changements majeurs en termes de température et de vent au cours de la journée, ce qui a un impact significatif sur le temps au tour, et il n’est donc pas possible de comparer les temps au tour réalisés à différents moments de la journée."

"Dans l’ensemble, je m’attends à ce que la situation ne soit pas très différente de celle que nous avons connue à la fin de l’année 2023, avec les champions en titre et nos autres rivaux proches montrant tous un bon potentiel. On ne peut pas vraiment définir une hiérarchie à ce stade, mais les écarts entre les équipes se réduiront probablement."

Avantage à "l’équipe qui a le mieux compris" sa F1

Il explique enfin que les écarts se feront davantage à la manière d’exploiter les monoplaces en début d’année, alors que certaines équipes seront possiblement moins à l’aise sur les réglages. Avec le temps, les marges ne seront dues qu’à la performance intrinsèque et elles se réduiront en conséquence.

"En début de saison, les éléments les plus importants sont la compréhension de la voiture et la fiabilité. À ce stade, l’équipe qui a le mieux compris la meilleure façon de faire fonctionner la voiture et qui a une idée claire de la manière d’en tirer le meilleur parti peut avoir un avantage."

"Plus la saison avance, plus cet aspect tend à s’estomper et plus les différences se résument alors au potentiel pur des voitures. Les aspects liés à la fiabilité sont également mieux compris et améliorés au fur et à mesure que les voitures ont plus de kilomètres à leur actif. Cela signifie qu’en début de saison, tout le monde est plus exposé."

"Les conditions météorologiques changeantes sont également un facteur à Bahreïn, en particulier les températures de piste et le vent qui peuvent avoir un effet sur la performance et l’équilibre de la voiture, de sorte que la capacité d’une équipe à s’adapter à ces changements est fondamentale."

"Nous pouvons nous attendre à une dégradation assez importante des pneus lors de la course elle-même, par rapport à la moyenne saisonnière, et la gestion de cette dégradation sera donc également un élément clé du rythme de la course."