Ferrari est prête à céder à la F1 sur le calendrier, mais pas sur les budgets plafonnés

Mattia Binotto refuse un plafond à 100 millions

Par Alexandre C.

8 avril 2020 - 16:46
Ferrari est prête à céder à la F1 (…)

Afin de caser le maximum de Grands Prix en un maximum de temps, et ainsi de sauver la mise du point de vue des recettes, la F1 envisage encore d’organiser une quinzaine de Grands Prix cette année ; pour tenir les délais, les week-ends pourraient se suivre et, en compensation, se tenir sur deux jours.

Ce changement de format aurait certainement des répercussions sportives, dans le cas où les courses seraient par exemple plus courtes, ou les qualifications modifiées. Or Ferrari est une équipe de coutume conservatrice pour ce qui est des changements de réglages.

Mais interrogé aujourd’hui par Sky Sports, Mattia Binotto, le directeur d’écurie, s’est dit prêt à accepter tout ce que la FIA et la FOM proposeront pour le bien du sport sur cette question.

« Nous savons, d’après le règlement sportif, que pour avoir un championnat du monde, il faut au moins huit courses, mais tout le monde essaie d’en avoir plus que cela » a confié l’Italien.

« Je pense que ce qui sera important pour nous, c’est vraiment d’être flexible. Je suis presque sûr que Chase Carey et les équipes seront capables de mettre en place le meilleur championnat possible. De notre côté, nous sommes prêts à faire tout ce qu’il faut, que ce soit des week-ends de course plus courts, deux courses par week-end, regrouper des courses... Il est important de faire preuve de flexibilité et de s’assurer que nous pouvons également organiser de bonnes courses pour les fans. »

L’évolution du format des Grands Prix dépendra fortement de la date de reprise de la F1 ; et bien sûr, de ce côté-ci, c’est l’inconnu, reconnaît Mattia Binotto…

« Je pense qu’il est très difficile de répondre à cette question. Personne ne peut vraiment le savoir. La F1 essaie certainement d’organiser la meilleure saison possible, peut-être en commençant début juillet, mais nous ne pouvons pas avoir de confirmation pour le moment. Mais je pense que d’ici la fin mai, nous aurons une image plus claire. »

« Je pense qu’il est dans l’intérêt de tous de commencer à courir quand nous le pouvons, quand ce sera possible, et de faire autant de courses que possible, mais je pense qu’il est trop tôt pour avoir une idée précise de ce que sera l’avenir. »

Ferrari apparaît cependant conservatrice sur le plan des budgets plafonnés : la plupart des équipes souhaitent l’abaisser drastiquement à 100 millions de dollars, tandis que la Scuderia souhaite en rester à une réduction modeste (150 millions). Mattia Binotto brandit un argument en sa faveur : le fait que Ferrari produise des pièces pour d’autres équipes également, ce qui créerait un certain désavantage du point de vue de l’équité.

« Nous sommes certainement préoccupés [par la situation financière de la F1]. Nous sommes pleinement conscients des difficultés de certaines équipes et nous sommes tout à fait conscients que nous devons nous pencher sur les coûts pour l’avenir de la F1 - la réduction des coûts est le premier élément qui permettra à chaque équipe de survivre. »

« Nous discutons d’une réduction du plafond budgétaire, mais nous ne devrions pas oublier, en faisant cet exercice, que nous avons des structures organisationnelles différentes, et des actifs différents. Il y a des écuries qui sont des constructeurs comme Ferrari (…) et nous concevons, développons, homologuons et produisons chaque composant de nos voitures. »

« D’autres équipes sont des clients, qui achètent certaines pièces, et elles n’ont pas les mêmes structures. C’est pourquoi, lorsque nous discutons d’un plafond budgétaire, nous ne devons pas oublier que nous avons des situations différentes ; et il est important que nous trouvions un terrain d’entente adapté aux différentes situations. Peut-être que la réponse n’est pas un plafond budgétaire unique égal pour toutes les équipes. »

Ferrari souhaiterait ainsi disposer d’un budget supérieur à celui – par exemple – d’Alfa Romeo ou d’AlphaTauri. Mais le moment n’est-il pas venu de faire des concessions dans l’urgence ? Face à cette interrogation légitime, Mattia Binotto temporise…

« Je pense que nous devrions éviter d’être trop émotifs pour le moment. Nous savons que nous allons être confrontés à des situations difficiles mais nous devons aussi, d’une manière ou d’une autre, maintenir l’ADN et l’essence de la F1, qui est la compétition. Je pense donc qu’il est important d’examiner les détails de la question, de prendre une décision rationnelle qui soit basée sur des considérations et non sur des émotions. »

Malgré tout, Mattia Binotto a assuré que les dernières réunions au sujet des coûts avaient été « constructives et positives »... L’unanimité est tout de même loin d’être acquise sur ce plan.

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