Ferrari espère compenser côté pneus ce qu’elle va perdre en aéro

Les défis de la version courte de Sakhir

Par Franck Drui

3 décembre 2020 - 16:54
Ferrari espère compenser côté pneus ce

À peine une semaine après le Grand Prix de Bahreïn, la Formule 1 organise une autre course sur le circuit de Sakhir. Mais, contrairement à l’Autriche ou la Grande-Bretagne plus tôt cette saison, le tracé sera cette fois différent.

C’est même une 3e version du circuit de Sakhir qu’affrontera la F1, après avoir testé (une seule fois) la version longue (baptisée Endurance) en 2010. Cette fois c’est la version la plus courte, 3.543 kilomètres qui sera utilisée, presque aussi courte que le circuit de Monaco (3.337 kilomètres).

Il n’y aura par contre aucune autre comparaison possible avec le circuit monégasque et c’est Matteo Togninalli, le directeur de l’ingénierie en piste de la Scuderia Ferrari, qui nous détaille les défis de ce circuit ultra rapide.

"Un nouveau défi mais avec quelques paramètres connus !" lance-t-il.

"Il est vrai que nous courons sur le même site et sur la même surface de piste, mais il a des caractéristiques différentes, car il manque la partie lente et les virages à grande vitesse. Les pneus auront donc plus de temps pour refroidir entre les virages. Cela affecte la configuration et le niveau d’appui aérodynamique, ainsi que le comportement des pneus, étant donné qu’ils doivent faire face à des niveaux d’énergie inférieurs de 20 à 30%, en particulier à l’arrière."

"Ainsi, certains problèmes tels que la surchauffe que nous avons constatée le week-end dernier devraient être moins problématiques. En termes d’efficacité, il est nettement supérieur à la configuration du week-end dernier, donc je m’attends à ce que les voitures aient moins d’appui."

Est-ce que cela favorisera Ferrari par rapport au week-end dernier ? On sait que la SF1000 n’est pas la meilleure en matière de trainée aérodynamique...

"Je dirais en tout que c’est une opportunité parce que c’est un fait que samedi et dimanche derniers nous avons beaucoup souffert de la gestion de l’énergie exercée sur les pneus, donc nous pourrions être dans une meilleure situation à cet égard. D’un autre côté, il est clair que le SF1000 ne brille pas sur les pistes à haut rendement et les performances du moteur seront plus importantes ce week-end. Et ces deux facteurs seront essentiels. Le plus important est de tirer le meilleur parti de notre voiture, ce que nous n’avons pas pu faire le week-end dernier."

"Il y a des domaines que nous voulons explorer pour trouver des moyens d’améliorer les performances, en termes d’approche du tour et de set-up. Par exemple, nous organiserons les qualifications différemment, car ce ne sera pas une tâche facile de trouver le bon moment pour sortir, à cause du trafic et aussi, en fonction de ce que j’ai dit plus tôt, il ne sera pas facile de faire entrer les températures des pneus dans la bonne fenêtre. Il y a beaucoup à faire, mais nous, les ingénieurs, aimons ça !"

"D’autres paramètres à surveiller sont la consommation de carburant et les performances au freinage. Le premier sera assez similaire à la semaine dernière, car sur une piste à haute efficacité, vous avez tendance à utiliser moins d’appui aérodynamique, mais pour les freins, cela pourrait être encore plus critique, surtout en course, lorsque les points de freinage les plus exigeants, comme pour le premier et le dernier virage, seront abordé une trentaine de fois plus souvent que dimanche dernier (87 tours au lieu de 57)."

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