Ferrari en IndyCar ? Leclerc aux 24h du Mans ? Elkann dit deux fois non !
Il veut supprimer la BoP au Mans
En ce week-end des 24 Heures du Mans, et quelle que soit l’issue de la course, John Elkann, le président de Ferrari depuis 2018, est sur tous les fronts.
Le Cheval Cabré défend donc sa couronne mancelle ce week-end, mais a aussi repris espoir en F1, alors que la domination de Red Bull ne semble plus aussi évidente.
La marque Ferrari n’est donc plus uniquement associée à la F1 aujourd’hui, depuis que la Scuderia a renoué avec la victoire au Mans (en catégorie reine) l’an dernier, après un demi-siècle d’absence.
« Dans l’histoire de Ferrari, les premiers grands moments en compétition ont été réalisés en Endurance » a sur ce sujet rappelé John Elkann pour Le Figaro.
« Enzo Ferrari fut pilote, puis nommé team principal avant de devenir entrepreneur, et les grandes courses à l’époque étaient orientées vers l’Endurance. Puis, dans les années 1970, il a fallu faire des choix pour l’entreprise, car les enjeux économiques étaient très importants et nous avons considéré que la Formule 1 était ce qu’il y avait de plus innovant. La marque a toujours cherché à aller là où l’innovation et la technologie étaient les plus poussées. »
Entre la F1 et l’endurance, vers quelle discipline le cœur d’Elkann penche-t-il le plus ?
« Dans d’autres disciplines, le pilote est seul dans sa voiture, même si évidemment il a tout une équipe de mécaniciens et d’ingénieurs derrière lui. Mais l’Endurance est un sport d’équipe, avec des équipages de trois pilotes qui se relaient au volant. C’est une vraie différence, et cet esprit collectif, nous avons réussi à l’insuffler chez Ferrari. »
« Le Mans reste le mythe des sports automobiles. Les 24 Heures du Mans restent la course la plus importante de l’histoire de l’automobile pour beaucoup de raisons. Parmi elles, il y a cette passion que vous avez en France pour cette épreuve, suivie, aussi, par tous ceux qui aiment les courses automobiles. Nous étions plus de 300.000 à assister à l’édition 2023 (325.000 spectateurs, record battu, NDLR), cette popularité est incroyable et fait la grande force de cette course. »
Pour le dirigeant de Maranello, une victoire au Mans est-elle donc plus émouvante qu’une victoire à Monaco de Charles Leclerc, le petit prodige de Ferrari ?
« Cette année, la victoire au Grand Prix de Monaco avec Charles Leclerc nous a remplis de joie. Charles a enfin triomphé dans son Grand Prix à domicile au cours d’un week-end couronné par la troisième place de Sainz. »
Elkann veut supprimer la BoP en WEC
Est-ce donc à dire que Elkann verrait aussi aujourd’hui le WEC comme aussi stratégique que la F1 ? Ferrari est-elle d’ailleurs engagée sur le long terme en WEC et à quelles conditions restera-t-elle ?
« Je souhaite un championnat avec le règlement actuel, mais sans l’adoption de la BoP dans la catégorie Hypercar. L’idéal serait d’avoir une concurrence plus libre entre les constructeurs et de montrer la valeur réelle de chaque participant. »
« Notre engagement est sur cinq années. Nous sommes déterminés à offrir notre contribution à ce championnat, mais la réglementation technique est aussi très importante. Nous serons attentifs au règlement dans le futur. La concurrence doit être réelle avec des règles du jeu claires, de manière qu’on puisse se battre et que le meilleur gagne. »
Ferrari en IndyCar ou Leclerc aux 24 Heures du Mans ? Elkann ferme la porte…
Maintenant que Ferrari est revenue en endurance, ne devrait-elle pas aussi, pour conquérir le marché américain, concourir en IndyCar ? Les retombées seraient sûrement énormes du point de vue marketing… mais le petit-fils d’Agnelli écarte cette hypothèse.
« Les 500 Miles d’Indianapolis sont sans aucun doute une épreuve de grande renommée, qui prévoit toutefois que le constructeur ne conçoive ni ne développe en toute autonomie sa voiture. Un règlement qui est donc très éloigné de la philosophie de Ferrari. »
Après ce refus net, Elkann en a apporté un deuxième, qui concerne cette fois Charles Leclerc.
Et si donc Charles Leclerc souhaitait disputer les 24 Heures du Mans ? Ferrari lui laisserait-elle cette opportunité, même en cas de conflit de calendrier avec la F1 comme l’an prochain ? On comprend que non en écoutant le grand patron de Ferrari !
« Aujourd’hui, nos pilotes en place sont très forts. Des pilotes ont démontré qu’ils étaient capables d’être performants en Formule 1 et en Endurance. Je pense à Antonio Giovinazzi (61 Grands Prix et ancien pilote Ferrari, NDLR), qui court chez nous, ou Fernando Alonso. Nigel Mansell avait, lui, choisi le chemin de l’IndyCar. Mais Charles a beaucoup à faire déjà en Formule 1 et il ne faut surtout pas le distraire (sourire). »
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