Ferrari doit-elle faire de Leclerc son pilote numéro 1 cette année ?
Et revenir à une politique de l’ère Schumacher
L’ère Michael Schumacher est vue comme la période la plus prolifique de toute l’histoire de Ferrari.
Or durant cette période, la Scuderia avait un numéro 1 clairement désigné, et un numéro 2 tout autant connu (Barrichello puis Irvine).
De même, chez Red Bull, il est clair qu’une hiérarchie s’est installée entre Max Verstappen et ses coéquipiers depuis le départ de Daniel Ricciardo (Pierre Gasly, Alexander Albon, Sergio Pérez).
Du même coup, Ferrari ne devrait-elle pas revenir à une hiérarchie plus claire entre ses pilotes ? Aujourd’hui, Carlos Sainz n’est pas clairement désigné comme le numéro 2. De même l’an prochain, on peut parier que Charles Leclerc ne sera pas relégué au rang ‘d’Irvine de Lewis Hamilton’.
Pour Frédéric Vasseur, le directeur d’écurie, ce débat n’a cependant pas lieu d’être. Pour lui, avoir deux pilotes qui se tirent vers le haut est tout aussi, voire davantage, productif.
« Que voulez-vous dire par là ? Je suis sûr que si vous regardez l’année dernière, nous avons eu une émulation très positive tout au long de la saison… »
« A certains moments de la saison, Charles a été plus performant, Carlos aussi, et dans la remontée en puissance de l’équipe tout au long de l’année, je pense que les pilotes ont joué un rôle décent. Nous devons avoir ce type d’émulation dans l’équipe de course et nous sommes sur la bonne voie. »
« Bien sûr, nous voulons en faire plus, nous voulons pousser plus loin, c’est l’ADN d’une équipe de course. »
« Mais je suis vraiment convaincu que nous aurons à nouveau ce type d’émulation positive en 2024, et cela nous aidera beaucoup à continuer à nous améliorer. »
L’émulation entre les pilotes Ferrari ne va cependant pas jusqu’à l’amitié, poursuit Frédéric Vasseur.
« Honnêtement, tout au long de la saison, nous avons toujours eu une bonne relation entre eux… »
« Je ne leur demande pas d’être les meilleurs amis du monde et de partir en vacances ensemble, je leur demande de travailler dans l’intérêt de Ferrari d’abord, et de la bonne manière, dans la bonne approche, et avec la bonne mentalité. »
« Tout au long de la saison, ils ont fait du bon travail. Je pense que c’est aussi grâce à ce type de relation que nous avons pu revenir et rattraper notre retard, et je les remercie pour leur professionnalisme. »
Un numéro 1 sera sûrement désigné en cas de lutte pour le titre
Cette politique ne devrait-elle pas, cependant, avoir des limites ? Si un pilote prend l’ascendant sur l’autre au cours de l’année, et si ce premier pilote joue le titre mondial, Ferrari ne devrait-elle pas, dans ce cas, nommer clairement un numéro 1 ?
« Nous avons toujours eu une stratégie claire qui nous permet de donner exactement le même outil aux deux pilotes. »
« Nous avons également besoin de cela pour développer l’équipe afin qu’elle s’améliore et se rétablisse, et je leur fais confiance. »
« Il est certain qu’à un moment donné de la saison, j’ai toujours eu la même approche, mais si nous nous battons avec quelqu’un pour le championnat, nous changerons probablement d’approche. Mais jusqu’à présent, nous sommes en mesure de leur apporter exactement le même soutien et nous les soutiendrons tous les deux à fond. »
Hamilton, un pilier pour attirer de grands ingénieurs chez Ferrari ?
Vasseur affirme également que l’équipe ne compte pas sur les pilotes pour attirer de grands ingénieurs, alors que l’arrivée très attendue de Lewis Hamilton en 2025 continue à être commentée.
On prête à Adrian Newey et Pierre Waché une certaine attirance envers la Scuderia depuis quelques semaines, peut-être à cause des remous sur l’enquête interne concernant Christian Horner.
Vasseur a bien l’intention de renforcer la division technique de la marque italienne depuis sa nomination fin 2022 et la présence de Hamilton pourrait inspirer encore plus de gens.
Cependant, Vasseur estime que l’attrait de représenter l’équipe la plus célèbre de la F1 constitue déjà une incitation suffisante pour faire partie du projet de renaissance de Ferrari.
« La composition de notre duo de pilotes fait certainement partie de l’équation de l’attractivité. Mais l’équipe, la Scuderia et la marque emblématique en font également partie »
« Nous construisons quelque chose. Et la question des pilotes, c’est une question de recrutement pour le projet, on ne peut pas le nier, mais c’est sûr que c’est un projet à long terme, moyen terme pour lequel nous avons des structures basées sur les pilotes. »
« Je pense que Ferrari est également très heureuse en elle-même. »
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